Deathloop est le dernier né des studios Arkane, les heureux parents de la série des Dishonored. Et si on sent directement leur patte artistique et leur science du level design, Deathloop s’avère être un jeu bien différent qui nous a surpris. Voici notre avis sur Deathloop…
Le jour de la Marmotte avec des armes
La boucle temporelle, voilà un concept à la mode ces derniers mois. Mais Deathloop y apporte sa propre lecture qui transfigure le simple Rogue lite dont Deathloop reprend certains codes pour mieux les casser ensuite.
Nous incarnons Colt, un héros amnésique qui découvre bien vite qu’il est bloqué dans une boucle infernale. Quoi qu’il arrive, il se réveillera le matin au bord d’une plage pour revivre encore et toujours la même histoire. Il est ainsi prisonnier sur l’île de Blackreef, une île dont les habitants sont bloqués dans une boucle temporelle artificielle que Colt a bien l’intention de casser. Pour cela, il faudra s’attaquer aux 8 visionnaires, les maitres de cette île mystérieuse. Mais tout le monde ou presque sur cette île semble s’opposer à lui et en particulier, une certaine Julianna qui semble bien le connaitre.
Deathloop se déroule dans une boucle temporelle mais contrairement aux classiques du genre, il prend le joueur par la main et découpe sa journée en moments clés pendant lesquels on peut faire quasiment tout ce que l’on a envie. Seule limitation, à la fin de la journée, on recommence au point de départ à moins qu’une mort inopinée n’interrompe notre progression.
Mais là où Deathloop sort vraiment du carcan classique de la boucle temporelle, c’est dans son accompagnement de la découverte du monde du jeu. Les premières journées se montrent très linéaires nous faisant découvrir les principaux éléments de gameplay, les rencontres régulières avec Julianna, les points clés de l’île sur laquelle on est bloqué et les principaux protagonistes du jeu. Ensuite, le gameplay s’ouvre assez fortement même si on ne peut pas vraiment parler de monde ouvert pur jus. On reste néanmoins très libre de nos actions et comment on les enchaîne jusqu’à la résolution finale.
Gameplay classique pour un concept hautement original
Du côté du gameplay, on sent bien la filiation des jeux Arkane puisque Deathloop nous encourage à l’infiltration et la discrétion même si l’affrontement direct reste possible et parfois inévitable. Nous disposons donc d’une belle brochette d’armes variées et originales ainsi que des capacités de piratage intéressantes. Mais en plus de la progression au sein d’une histoire qui prend un peu plus forme à chaque nouvelle journée, c’est aussi le jeu du chat et de la souris avec Julianna qui rythme l’aventure et risque bien souvent de clôturer notre journée prématurément.
Deathloop n’hésite pas à jouer avec les codes du rogue lite dont il s’éloigne assez fort finalement. D’abord, on dispose réellement de 3 vies et pas juste une seule, ce qui permet de ne pas devoir trop recommencer sa journée et diminue la frustration liée à une mort idiote.
Ensuite, le jeu nous offre la possibilité de nous rendre assez librement aux différents endroits de la carte à la période de la journée que l’on souhaite. On peut ainsi bien mieux optimiser son parcours et tempérer l’aspect répétitif inhérent au style du rogue lite. C’est d’autant plus important que la période de la journée a une importance cruciale. Les visionnaires ne sont pas toujours au même endroit pendant la journée et les chemins qui nous sont accessibles changent également.
Un jeu exigeant mais qui vous le rend bien
L’objectif du jeu parait parfois un peu déroutant quand on commence l’aventure. Ok, il n’y a qu’une journée pour terminer le jeu, autrement dit, quatre périodes de temps pour tuer tous les visionnaires dans une seule boucle. Au départ, cela parait impossible mais très vite, on se rend compte que nos actions ont un effet sur la boucle, modifiant son déroulement et rendant la progression de notre aventure possible.
A chaque nouvelle journée, on se réveille sans équipement jusqu’au moment où on récolte suffisamment de « magie » (pour ne pas appeler ça autrement) pour conserver un peu de matériel. Ainsi, on peut rapidement gagner du temps dans les boucles en ne devant plus aller chercher notre arme favorite.
Petite cerise sur le gâteau, Deathloop propose un mode d’invasion similaire à celui que l’on retrouve dans Dark Souls. Régulièrement au cours de la journée, on croise Julianna, notre nemesis, prête à en découdre avec nous. Souvent, Juliana est incarnée par l’IA et même si le challenge est relevé, cela reste quand même une IA. Mais Julianna peut également être incarnée par un autre joueur en chair et en os qui a bien l’intention de nous faire souffrir. La tension que génère cette rencontre est difficile à décrire tout comme le combat qui s’en suit tant son intensité peut être élevée.
Enfin, techniquement, Deathloop ne nous sort rien d’extraordinaire mais se montre à la hauteur des jeux actuels. Sur PS5 (où il sort en exclusivité console temporaire – aussi sur PS4), trois modes de jeu sont proposés. Un mode Performance proposant de la 4k dynamique et du 60 images/seconde stable, un mode Qualité proposant des visuels améliorés, une 4k dynamique mais un 60 images/seconde non garanti et enfin un mode Ray Tracing proposant de la 4K dynamique avec Ray Tracing mais cappé à 30 images/seconde. Bref des performances correctes mais on espérait un tout petit peu mieux.
Conclusion
Deathloop est une excellente relecture du concept de Rogue Lite. Tout en utilisant ses codes, il réussit à rendre son concept accessible au plus grand nombre et à lui supprimer ses éternelles répétitions. Tout en bénéficiant d’une direction artistique originale et d’excellentes idées de gameplay, c’est bien son concept de boucle temporelle qui se dénoue au fur et à mesure de la progression qui rend ce jeu si intéressant. Original, bien équilibré et passionnant de bout en bout, Deathloop est une aventure qui mérite d’être découverte et dont le seul défaut est de ne rien offrir de bien passionnant une fois son scénario achevé.
Ma Note : 9/10
Deathloop est disponible sur PC et en exclusivité console temporaire sur PS4 et PS5.