Returnal est une des rares exclusivités Playstation uniquement destinée à la Playstation 5. On espérait donc que ce titre allait nous en mettre plein la vue. Voici notre avis sur Returnal…
Housemarque, le studio derrière Returnal produit généralement des jeux de qualité (Resogun, Matterfall) mais s’adressant à un public assez ciblé avec un esprit indé. Avec Returnal, toute la communauté Playstation a les yeux rivés sur eux puisque Returnal constitue un des rares jeux à sortir exclusivement sur Playstation 5. Housemarque sort donc de sa zone de confort avec un titre ambitieux mais qui conserve des mécaniques de gameplay originales.
Un scénario original pour un jeu ambitieux.
Nous incarnons Selene, une astronaute qui vient de se crasher sur la planète Atropos. Nous partons à la découverte de la planète dans l’espoir de survivre et de s’échapper de ce monde mystérieux. Très vite, on découvre un cadavre d’astronaute qui s’avère être le nôtre car nous sommes bloqués dans une boucle temporelle. A chaque mort, on est renvoyé dans notre vaisseau, paré à redécouvrir un nouveau monde. Plus que survivre, notre objectif est donc de se sortir de cette boucle infinie.
Returnal se présente donc comme un shooter 3D assez exigeant où la mort fait partie intégrante de notre expérience. A chaque cycle, on progresse dans la découverte d’Atropos et donc ces cycles sont nécessaires pour faire progresser la narration. L’idée est géniale et sa mise en pratique est assez réussie mais Returnal ne se présente certainement pas comme un jeu où la narration est primordiale. Une fois les premiers cycles passés, il n’est pas rare d’avoir un peu l’impression de tourner en rond avant que l’histoire ne s’accélère soudainement.
Artistiquement parlant, Returnal a tout pour me séduire. Son univers sombre et cohérent rappellera aux amateurs de science-fiction les meilleurs œuvres du genre. L’atmosphère de la planète est oppressante à souhait et sa direction artistique offre un véritable hommage aux références du genre. Impossible de ne pas penser à Alien ou à certaines œuvres d’horreur à la Lovecraft. Je suis un grand amateur de ce genre d’histoire oppressante qui insinue l’horreur et la peur sans forcément la montrer. Bref, un petit bijou d’ambiance.
Techniquement, même si on pouvait s’attendre à un effet « waow » un peu plus présent, Returnal réussit quand même à nous proposer de la 4K avec Ray-tracing et du 60 images/seconde parfaitement stable. Si les détails visuels auraient probablement pu être un peu plus développés, cela reste un excellent titre pour montrer ce que la PS5 a dans le ventre. Il faudra sans doute encore un peu attendre avant de voir une véritable claque visuelle.
Un gameplay à l’esprit Roguelite qui s’adresse avant tout aux gamers.
Returnal peut donner l’impression d’être un jeu narratif sans véritable gameplay mais c’est tout le contraire. Si l’histoire joue un rôle important, elle ne constitue pas l’intérêt premier du jeu. Ici, c’est bien son système roguelite qui va vous challenger.
Dans Returnal, quand on meurt, on revient à son vaisseau d’origine sans armes et en ayant perdu la quasi-totalité de ce que l’on a pu accumuler dans le run précédent. On repart donc à l’exploration d’Atropos en découvrant une nouvelle planète, les niveaux changeant à chaque cycle.
Heureusement, pour faire avancer l’aventure et permettre d’avoir une fin au jeu, quelques éléments sont conservés entre les cycles pour nous rendre un peu plus puissants et permettre donc d’avancer un peu plus loin. Mais si vous n’avez jamais joué à un jeu de ce type, vous risquez d’être surpris par la complexité et le bonheur de gameplay que cette idée cache.
A chaque cycle, le challenge se renouvelle et même si on pourra ressentir une certaine répétitivité quand on joue mal et que nos cycles se répètent sans vraiment progresser, c’est un vrai plaisir d’avancer d’un coup dans l’histoire simplement parce que l’on joue bien. Cette sensation, courante il y a quelques années dans le jeu-vidéo, avait un peu disparu et c’est vraiment chouette de retrouver un jeu de ce type.
Seul regret que l’on peut émettre : les runs peuvent paraitre parfois un peu long. Si on joue correctement, un run peut facilement dépasser l’heure de jeu, ce qui empêche de se dire : « Je suis mort, bon, j’en refais une dernière ».
C’est d’autant plus vrai que l’on ne peut pas quitter le jeu ou éteindre sa console en plein run sous peine de recommencer dans son vaisseau un nouveau cycle. On peut laisser le jeu en pause et mettre la console en veille mais aucune garantie que l’on récupèrera son run en cours. On a donc tendance à commencer un run quand on a un peu de temps devant soi.
De vraies innovations qui améliorent l’expérience.
En tant qu’exclusivité Playstation 5, Returnal se devait d’utiliser les nouveautés techniques de la console et le résultat est assez bluffant.
D’abord, le jeu supporte le son 3D, ce qui apporte indéniablement une meilleure immersion dans cet univers oppressant.
Mais je retiendrai surtout l’exploitation de la manette DualSense. Le retour haptique est encore une fois très bien exploité avec des vibrations localisées mais aussi une vrai plus-value de gameplay comme des vibrations spécifiques lors des cooldowns des armes.
Les gâchettes adaptatives sont aussi au rendez-vous puisque en appuyant à moitié sur la gâchette de visée (L2), on sent une résistance qui nous indique la frontière entre l’utilisation du mode de tir primaire et le tir secondaire (beaucoup plus puissant mais avec un cooldown). Une superbe idée pour éviter de devoir choisir le mode de tir avec une autre touche mais aussi un vrai coup de main à prendre.
Lorsque j’ai découvert cette fonction, j’ai beaucoup râlé car on a tellement l’habitude d’appuyer à fond sur la gâchette de visée que l’on active souvent le tir secondaire sans le vouloir. Il faut donc changer cette habitude. Mais quel plaisir de voir un shooter proposer une vraie nouveauté de gameplay.
Conclusion
Returnal est une excellente exclusivité pour la Playstation 5. Son univers oppressant et sa direction artistique inspirée en font un jeu original et plaisant à découvrir. Mais c’est pour son gameplay exigeant et original que l’on y revient encore et encore. Returnal est un excellent équilibre entre narration et gameplay même s’il s’adresse quand même plutôt à des gamers confirmés. Dommage qu’il soit parsemé de temps morts où la répétitivité du gamepay risque d’en décourager certains mais les autres en profiteront à fond.
Ma Note : 8,5/10
Returnal est disponible en exclusivité sur PS5.
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