Flight Simulator, malgré son statut de jeu de niche, est une véritable institution du jeu vidéo. Voilà plus de 40 ans que la série fait rêver les pilotes en herbe du monde entier. La dernière itération de cette célèbre licence est maintenant disponible sur PC. Alors, voyage direction le 7ème ciel ?
Pour cette itération 2020, c’est le studio Asobo qui s’y colle. Un studio qui a le vent en poupe après avoir signé, dans un genre très différent, le très réussi A Plague’s Tale. Techniquement en tout cas, le studio démontre tout son talent car les visuels qui nous sont offerts sont absolument incroyables. Et si on pouvait s’attendre à voir un ciel parfaitement modélisé avec des nuages plus réalistes que jamais, c’est aussi au niveau du sol que la prouesse graphique s’étale.
En effet, dans cette version 2020 de Flight Simulator, c’est la totalité du monde qui est accessible puisque modélisé à partir des cartes satellites. On peut donc planifier une petite visite des grands monuments mondiaux mais aussi tout simplement prévoir un petit tour au-dessus de sa maison. C’est juste bluffant. Quant aux conditions météorologiques, la réalité est poussée à l’extrême puisque l’on à a accès en temps-réel à la météo de l’endroit que l’on survole.
Bien entendu, quand on modélise le monde entier, il peut rester quelques zones oubliées. Ainsi, de temps en temps, on croisera une zone non texturée mais cela reste très rare au vu de l’immensité du monde proposé.
Même remarque pour les villes : 400 d’entre elles sont entièrement modélisées et donc incroyablement précises et réalistes. Les autres ne sont représentées que par une structure fictionnelle. Néanmoins, on nous promet encore de nombreux ajouts gratuits dans le futur.
Simulation oblige, les avions disponibles sont plus réalistes que jamais avec leurs vrais tableaux de bord et un comportement en vol annoncé comme poussé à l’extrême. Difficile pour moi de juger du réalisme du vol, n’ayant jamais expérimenté le pilotage de tels appareils mais en tout cas on est bien loin d’un jeu d’arcade où toutes les acrobaties sont permises. Du coup, on a encore plus envie de tenter les survols dangereux et les passages au ras des ponts sauf qu’ici, ça se termine en général assez mal.
Cette progression dans le modèle de vol fait plaisir car c’était l’un des points faibles de la précédente version qui avaient convaincu les pilotes chevronnées de migrer vers d’autres simulateurs. Ici, plus de 1000 points sur l’avion sont simulés et ce sont bien les masses d’air qui nous permettent de voler. Du coup, même avec mon peu de connaissance des sensations de vol, on n’a jamais l’impression d’être sur une route mais plutôt de flotter de masse d’air en masse d’air.
Beau progrès également du côté des aéroports. Si beaucoup suivent une structure fictionnelle sans grand charme, certains aéroports majeurs bénéficient d’une modélisation totale : bâtiment, personnel et piste incluses. Si vous étiez habitués aux pistes bien planes, il va falloir maintenant apprendre à gérer les bosses et les pistes inclinées.
Un jeu universel ?
Et c’est là que se pose la question habituelle accompagnant chaque sortie de Flight Simulator. Mais à qui s’adresse ce jeu et comment fait-il pour se vendre aussi bien ?
La question a du sens, tant Flight Simulator est avant tout une simulation de vol et pas un simple jeu d’avion. Il propose bien un apprentissage concret du contrôle de son appareil et des petits modules permettant de décoller, atterrir, réussir une approche et même planifier un vol complet, cela reste quand même une simulation pur jus. Difficile donc d’imaginer le gamer moyen s’éclater à long terme sur un titre qui propose finalement assez peu en matière d’accompagnement du joueur.
Le succès de Flight Simulator vient sans doute en grande partie du rêve de beaucoup de joueurs d’apprendre à piloter et comme c’est une activité un peu onéreuse dans la vraie vie, on se rabat sur ce qui s’en rapproche le plus. Un peu comme les sim-racers se rabattent sur les simulations de course, les apprentis pilote se rabattent sur Flight Simulator.
Néanmoins, l’expérience proposée par Flight Simulator s’adresse à tout le monde. Le pilote chevronné pourra sortir son joystick et son palonnier et se lancer dans un Paris- New York en gérant absolument tout lui-même depuis le plan de vol jusqu’aux communications radio. A l’opposé, le débutant pourra jouer avec une simple manette et en laissant un copilote virtuel gérer les moments les plus délicats.
Voila peut-être la première simulation que je teste qui offre ainsi un réel apprentissage progressif tout en gardant un challenge élevé pour les pros du manche. Voilà un grand écart difficile à réaliser et que cette version de Flight Simulator exécute avec brio.
Quelle version choisir ?
Important à signaler : la version standard (offerte avec le game pass Xbox) suffira déjà amplement aux pilotes en herbe. On y retrouve 20 avions, depuis le petit Cessna jusqu’à l’Airbus A320 et 30 aéroports totalement modélisés. On regrettera un peu l’absence de quelques gros-porteurs supplémentaires (parce que oui, quand on n’y connait rien, on veut piloter de gros avions) mais c’est amplement suffisant pour démarrer.
Si vous êtes un fan, alors, les deux autres versions pourront vous attirer : La version Deluxe propose 5 avions supplémentaires et 5 aéroports de plus (dont Schiphol) tandis que la version Premium offre en plus de la version Deluxe encore 5 avions supplémentaires (dont le 787 Dreamliner) et 5 aéroports de plus.
Conclusion
Flight Simulator est un « jeu » difficile à juger car il se situe à la limite entre le jeu et la simulation pure et dure. Le fan d’aviation n’aura pas beaucoup de questions à se poser tant cette itération approche de la perfection. Modélisation du monde entier, météo en temps réel, choix d’avions et d’aéroports très larges et simulation au top. Impossible de passer à côté.
Le curieux de passage y trouvera surement son compte également à condition de montrer un peu d’intérêt pour le pilotage et l’apprentissage. Dans tous les cas, si vous cherchez une simulation aérienne pointue mais restant accessible, Flight Simulator constitue un choix évident.
Ma Note : 9/10