La saison 2 de Westworld est disponible depuis peu en version DVD, Blu-Ray et Blu-Ray 4K et c’est donc l’occasion de vous donner notre avis sur cette seconde saison d’une série intelligente mais parfois un peu complexe.
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— Attention : Alerte Spoilers —
Cette complexité me force à parler du scénario de la série en profondeur, donc pour une fois, il y aura de nombreux spoilers. Allez donc visionner la série et revenez ici après.
Westworld, la série, est tirée du film éponyme de Michael Crichton (oui, oui l’auteur de Jurassic Park) et met en vedette des hôtes (robots ultra réalistes à l’IA hyper développée) qui animent un parc d’attraction géant avec comme thème le Far West afin d’amuser des invités (la plupart riches et avides de sensations « illégales ») souvent peu scrupuleux. Le film (que je vous conseille au passage) tout comme la saison 1 de la série de HBO met en scène l’accession à la conscience des hôtes et le début de leur révolte.
Les showrunners de la série, Jonathan Nolan (oui le frère de « vous savez qui ») et Lisa Joy, ont repris le concept de révolution robotique à leur compte en y rajoutant au passage une bonne couche de twists venus de nulle part et une autre couche de ce que j’appelle le syndrome Cylon (Es-tu un Cylon ? Suis-je un Cylon ? – les fans du fabuleux reboot de BattleStar Galactica comprendront).
Bref, la saison 1 de Westworld est arrivée sur nos écrans telle une météorite entrant dans l’atmosphère : avec beaucoup de bruit et de fumée pour un résultat plutôt convaincant. Si la série se perdait déjà parfois dans des détours que certains trouveront un peu longs, ses acteurs proches de la perfection, son sens du rythme et ses nombreuses révélations lui ont vite conféré une excellente réputation.
La barre à passer était donc très haute pour cette saison 2 qui réussit sur le fil à la franchir mais elle aura manqué de tomber à plusieurs reprises. Il faut dire que cette seconde saison s’éloigne nettement du pitch original du film et évoque cette fois l’après-révolte des hôtes : Que vont-ils faire ? Sont-ils aussi méchants que ce que l’on imagine ? Et surtout vont-ils se transformer en Terminator pour tous nous tuer ?
Vaste programme et vous pouvez imaginer que les auteurs de Westworld ont préféré aborder ces grandes questions de manière plus subtiles que ce que certains fans auraient souhaité. Ceci dit, subtilité ne rime pas toujours avec efficacité et on compte dans cette saison de 10 épisodes (tous particulièrement longs d’ailleurs), un peu de remplissage servant tout autant à nous perdre dans les différentes intrigues qu’à nous faire comprendre, parfois maladroitement, que les hôtes ne sont pas des êtres « simples ».
Globalement cette saison 2 s’avère un peu indigeste car mélangeant des arcs scénaristiques à l’intérêt trop aléatoire tout en ratant le développement de quelques personnages cultes : Dolores devient ainsi une froide révolutionnaire sans réelle motivation ou encore Maeve, qui avait un potentiel narratif énorme en fin de saison 1, gâche un peu son personnage dans des aventures peu décisives. Heureusement, la famille Delos dans son ensemble reste impeccable et apporte au scénario ce qui lui manquait : la raison d’être du parc.
L’idée que le parc ne sert que de gigantesque base de données pour mieux comprendre l’esprit humain afin de nous rendre immortel est juste brillante. Cette seule idée et son traitement intelligent mérite de passer outre les longueurs et autres errements narratifs. Mieux encore la conclusion frappe là où ça fait mal : L’esprit humain est trop simple pour être géré correctement par les hôtes et ceux-ci constituent l’avenir de l’humanité face à la banalité de notre espèce.
Voilà une conclusion osée et qui a le don de faire réfléchir à notre statut alors que les IA’s sont de plus en plus présentes dans notre quotidien. Evidemment, les esprits chagrins trouveront qu’il s’agit d’une conclusion trop « donneuse de leçon » et que le chemin pour y arriver aurait pu être plus accessible et je ne pourrai pas leur donner complètement tort. N’empêche qu’il est tellement rare de pouvoir visionner une série « intelligente » qui nous pousse à faire fonctionner plus d’un neurone à la fois que je ne peux que la conseiller aux amateurs de bonne science-fiction.
En conclusion, oui, cette deuxième saison de Westworld est moins spectaculaire que la première, moins innovante aussi et parfois même maladroite dans le développement de ses personnages. Le mélange permanent des différents arcs narratifs et le traitement schizophrénique de la ligne temporelle rend l’ensemble assez complexe à appréhender et parfois franchement long à visionner. Mais au final, le thème de l’IA et de la vie éternelle est traité intelligemment et l’épisode final m’a laissé une sensation de plaisir intellectuel que je ne ressens que rarement. Westworld ne sera clairement pas la série la plus populaire du monde car ses thèmes et son approche narrative (encore plus dans la saison 2) sont sans doute un peu trop complexes, un peu trop froides pour enthousiasmer des millions de fans mais elle restera une série de référence pour les amateurs de science-fiction intelligent(e)s.