Kylotonn Games était attendu au tournant avec V-Rally 4. Il faut dire que cela faisait plus de 15 ans que la licence V-Rally qui avait fait le bonheur des amateurs de rallye sur la génération PS2 attendait une suite. Et c’est donc le studio responsable des derniers jeux WRC qui s’y colle avec beaucoup de bonnes intentions mais aussi beaucoup trop d’approximations.
Voici notre test de V-Rally 4…
Kylotonn Games commence à bien maîtriser la licence WRC en proposant d’année en année un contenu de plus en plus fidèle à sa célèbre licence tout en offrant un modèle de pilotage orienté arcade mais proposant aussi plus de finesse qu’on ne le croit (voir notre test de WRC 7). En outre, le studio français avait surpris pas mal de monde avec son très réussi TT Isle of Man. On ne pouvait pas non plus les accuser de bâcler le projet puisque V-Rally 4 remplace tout simplement WRC 8 cette année. Et pourtant, quelque chose cloche dès les premiers tours de roue.
Historiquement, la licence V-Rally était clairement orientée Arcade sans prise de tête. Du rallye, oui mais du rallye fun avec beaucoup de glissades et un plaisir de pilotage immédiat. V-Rally 4, lui, ne se destine pas au conducteur du dimanche. Sans pour autant pousser l’aspect simulation, on n’a jamais l’impression d’avoir entre les mains un jeu d’arcade.
Pour moi, c’est bien simple, le modèle de pilotage de V-Rally 4 ressemble comme deux gouttes d’eau à celui du dernier WRC. A quoi bon distinguer les deux marques si le pilotage s’avère aussi similaire.
Difficile donc de positionner V-Rally 4 comme un pur jeu d’arcade, ce qu’il n’est clairement pas.
A l’opposé, on sent que les développeurs ont pris un vrai plaisir à sortir du carcan de la licence WRC en proposant des destinations de rêves comme les Etats-Unis ou le Japon et les décors traversés ont un certain charme tout comme les tracés plutôt bien rythmés et parfois assez longs pour offrir de vrais défis. Dommage par contre que chaque destination n’offre que 4 ou 5 « sections » différentes assemblées ensemble au fil des spéciales.
A côté du Rallye, la présence de courses de côtes, de Rally Cross, de courses de Buggies et du maintenant traditionnel Gymkhana est également intéressante si seulement la construction de notre carrière avait été pensée pour que l’on s’amuse. Ainsi, en début de carrière, on doit s’acheter une voiture pour démarrer le jeu pour découvrir ensuite que l’on restera bloqué dans la catégorie choisie un bon bout de temps avant de pouvoir s’acheter des voitures pour concourir dans les autres catégories. Voilà qui est juste frustrant.
Et pour couronner le tout, on s’engage dans des rallyes (parce que oui, j’ai choisi le rallye comme première catégorie) sans avoir aucune idée de la puissance des voitures que l’on va rencontrer. Nos résultats oscilleront donc entre « le tout à fait correct » si l’on affronte des voitures de même catégorie au « catastrophique » si on a en face des voitures bien plus puissantes sans que l’on ne puisse rien y faire.
On a beau disposer d’un budget à gérer librement au cours de notre carrière pour nos voitures, nos pièces et notre équipe de mécaniciens, le plaisir de progresser est rarement présent et la frustration prend même souvent le dessus.
Le pilotage, je l’ai déjà signalé, est très proche du dernier WRC et s’avère donc tout à fait agréable à condition d’être prévenu que contrôler de tels bolides ne sera pas à la portée du premier pilote venu. Si les tracés Rallyes sont assez réussis, j’ai particulièrement apprécié (comme souvent) les courses de côtes qui donnent encore plus l’impression de frôler la mort à chaque virage, d’autant plus que l’impression de vitesse est plutôt efficace.
Les courses de buggies et de Rally Cross constituent une bonne alternative à l’effort solitaire mais les adversaires IA se montrent un poil trop agressifs pour vraiment s’amuser. On sait que ces catégories de courses abîment de la tôle mais l’IA se montre ici bien au-delà de la bagarre entre gentlemen drivers, n’hésitant pas à vous éjecter de la piste pour se débarrasser de vous.
Un bon point quand même pour le multijoueur puisque un mode split screen est disponible en plus de l’indispensable mode online et c’est devenu suffisamment rare que pour le signaler. On va pouvoir faire chauffer les pneus dans les salons comme à la grande époque.
Conclusion
V-Rally 4 aurait pu nous réconcilier avec le jeu de rallye typé arcade mais au final rien ne le distingue vraiment d’un jeu WRC classique. Le mode carrière se montre trop déséquilibré pour être amusant et il ne reste alors que les qualités de la série WRC pour se faire plaisir. La licence V-Rally ne semble par contre n’avoir été utilisée que pour son aura auprès des joueurs vétérans. Au final, vivement le retour de la licence WRC l’année prochaine.
Ma Note : 6/10
V-Rally 4 est disponible sur PS4, Xbox One, PC et Nintendo Switch.
Un commentaire sur “[Test] V-Rally 4, un retour en demi-teinte”