La reprise de la série Wolfenstein par les Sudéois de Machine Games en 2014 avait été une très bonne surprise. Plus encore que les excellentes qualités d’un shooter à l’ancienne, c’est surtout par son ton absolument pas politiquement correct que Wolfenstein The New Order a gagné ses lettres de noblesse. Dérangeant, violent et juste savoureux pour tout amateur de second degré, ce grand retour du soldat Blazkowicz en grand pourfendeur des nazis se dégustait avec délice.
Cette suite, The New Colossus, avait donc toutes les cartes en main pour confirmer le retour en force d’une licence historique du jeu vidéo. Mais si le premier épisode avait surtout étonnée par sa qualité, c’est parce que personne ne l’attendait vraiment à pareille fête. Cette fois, tous les regards sont braqués sur Blazkowicz avec le danger de faire face à une attente trop élevée.
En partenariat avec Micromania, voici notre test de Wolfenstein 2 : The New Colossus…
Blazkowicz, c’est un peu le Rambo du jeu vidéo. Il prend des coups mais il revient toujours plus fort et à lui tout seul, il peut décimer une armée de nazis du futur tout en buvant son café. Ce personnage a toutes les caractéristiques du super-héros des jeux vidéo d’antan et la grande force de Wolfenstein version moderne est de jouer de cette réputation. Plutôt que de le transformer en un héros moderne avec ses faiblesses et ses émotions, les développeurs de Machine Games en ont fait un personnage plus incroyable que vrai. Véritable cauchemar des Nazis, il en mange par dizaines au petit déjeuner et en redemande encore.
Dans cette suite, Blazkowicz est fidèle à lui-même et retrouve quelques-uns des personnages secondaires qu’on a tant aimé dans le précédent épisode tout en rajoutant quelques petits nouveaux à la personnalité toujours aussi savoureuse.
Suite directe du précédent épisode, on retrouve Blazkowicz dans le coma (ça devient une habitude). Heureusement, il se réveille juste au bon moment puisque le sous-marin dans lequel nos camarades se sont réfugiés est sous attaque nazie. Encore paralysé suite à son long coma, c’est en chaise roulante que l’on découvrira le premier niveau, dessoudant nos ennemis avec dextérité tout en poussant énergiquement sur nos roues pour avancer. Le premier chapitre de cette suite, fixe immédiatement le ton de l’aventure : politiquement incorrect et toujours aussi friand de second degré.
Et cette introduction n’est que le début de l’aventure car le jeu dans son ensemble réussit l’exploit de nous accrocher à la manette plus par son écriture que par son gameplay. C’est un véritable bonheur de suivre Blazkowicz et ses camarades dans leur combat contre des Nazis toujours plus méchants et toujours plus bêtes. Finalement, plus encore que massacrer nos ennemis par paquets de 100, ce sont les relations savoureuses au sein de notre petit équipe de têtes brûlées qui nous tiennent en haleine.
Machine Games applique à la lettre sa recette gagnante du premier épisode en signant un scénario unique à plus d’un titre, bourré de références savoureuses et ponctué de quelques dialogues qu’on n’oubliera pas de sitôt.
Histoire d’un peu varier les plaisirs, c’est maintenant aux USA que l’on va crapahuter. Un pays à la solde Nazie et où toutes les organisations racistes imaginables ont pignon sur rue. Les adeptes du KKK, par exemple, peuvent maintenant se balader librement pour nous offrir des dialogues surréalistes qui réussissent à la fois à nous faire rire et à nous glacer d’effroi.
Sous le couvert d’une uchronie un peu grasse et lourde, les thèmes mis en avant dans Wolfenstein 2 sont bien sérieux et une fois la grosse couche de second degré grattée, le joueur aura l’occasion de se poser quelques vraies questions sur notre société actuelle.
Le gameplay de Wolfenstein 2 ne surprendra pas les amoureux du premier jeu. Véritable shooter à l’ancienne, Blazkowicz n’est pas du genre à faire dans la finesse et c’est une mitrailleuse dans chaque main qu’on prendra le plus de plaisir. Le feeling général est assez classique et les nouveautés ne sont pas nombreuses mais personne ne s’en plaindra vraiment tant l’équilibre entre phases de massacre et séquences cinématiques est bien pensé.
Seule nouveauté majeure, la possibilité de s’équiper de deux armes différentes en simultané, histoire de combiner des puissances de feu différentes. D’autres petits changements de gameplay se présentent au fur et à mesure de notre progression mais elles restent anecdotiques par rapport au plaisir très primaire consistant à foncer partout en massacrant nos ennemis sur notre route.
Visuellement parlant, le résultat est satisfaisant mais le moteur graphique ne fait pas toujours honneur à la puissance des consoles les plus récentes. La direction artistique se montre aussi un peu répétitive et parfois inconstante d’un niveau à l’autre. Rien de catastrophique mais par certains côtés, cette suite fait plus penser à un gros DLC qu’à un véritable nouveau jeu.
Conclusion
Wolfenstein : The New Colossus est une digne suite de The New Order. Pas foncièrement original dans son gameplay, ce jeu conserve la nervosité et le côté shooter rétro de son aîné sans nous étonner plus que nécessaire. Par contre, c’est bien son scénario, ses personnages plus incroyables que vrai et sa narration qui nous accrochent littéralement à notre manette. Quel bonheur d’assister à des dialogues dignes des meilleurs films entre deux séquences de boucherie surréaliste. Les fans vont adorer, les bons penseurs sûrement beaucoup moins. Je vous laisse deviner à quelle catégorie nous appartenons.
Ma Note : 8/10