13 ans, c’est la durée qui sépare le très réussi Syberia 2 de la sortie de ce nouvel opus. On dit que les femmes sont longues à se préparer (attention, blague machiste à l’horizon avec regard noir d’Aelya à l’appui) mais Kate Walker bat tous les records. Néanmoins, les deux premiers Syberia m’avaient laissé un excellent souvenir et c’est avec un plaisir non dissimulé que je me suis lancé dans cette nouvelle aventure.
Voici notre test de Syberia 3…
La licence Syberia avait toujours réussi à croiser son gameplay à base de jeux d’aventure « classique » agrémenté d’énigmes pas toujours évidentes avec une vraie direction artistique et un scénario onirique à souhait. Il faut dire qu’avec le célèbre auteur de Bande Dessinée Benoît Sokal à la manoeuvre, on n’en attendait pas moins. Benoit Sokal est de retour à la barre « créative » de ce troisième épisode et sans surprise, on reste sous le charme d’une narration, parfois un peu vieillotte mais définitivement originale et toujours dans le ton mystique des précédents épisodes.
On retrouve donc Kate Walker, notre bonne vieille héroïne, dans une situation délicate. A moitié gelée, elle est sauvée par le peuple des Youkols (déjà présents dans les précédents jeux). Elle se réveille à l’hôpital et commence alors une nouvelle aventure pour la plus sauvage des avocates de New-York.
Les deux premiers jeux se présentaient comme des jeux d’aventure « point and click », un genre plutôt à la mode à leur sortie mais qui a quasiment disparu aujourd’hui et malheureusement plutôt que de se la jouer « old school » en conservant ce gameplay, certes dépassé mais tellement bien adapté aux jeux d’aventures, les développeurs de Microids ont choisi de moderniser le gameplay en passant à la 3D.
Impossible de mettre en cause la direction artistique toujours aussi inspirée mais quel dommage de la voir ainsi si peu mise en valeur par une technique d’un autre âge.
Les animations sont raides, la fluidité pas toujours garantie et globalement, Syberia 3 ressemble à un jeu avec quelques années dans la vue.
Pour ce qui reste un jeu d’aventure, on aurait presque pu fermer les yeux sur ces carences techniques mais les problèmes ont touché un autre domaine nettement plus sensible : la maniabilité.
Déplacer Kate avec précision n’est pas chose aisée mais ce sont les angles de caméra qui finissent de nous achever, empêchant carrément de réaliser certaines interactions à moins de s’y reprendre à plusieurs fois.
Pourtant, Syberia 3 avait tous les éléments en main pour signer un retour en grâce de Kate Walker.
Les personnages croisés dans l’aventure sont originaux, les dialogues souvent savoureux et on retrouve avec bonheur l’ambiance mystique que l’on avait tant apprécié dans les deux premiers épisodes. D’ailleurs, ce seront surtout les vieux gamers qui ont joué aux précédents jeux qui profiteront le plus de ce troisième titre. On ne peut pas dire qu’il faut y avoir joué pour comprendre cet épisode (assez indépendant quand même) mais ce serait passer à côté de toute une série de référence savoureuse et de petits non-dits qui permettent de mieux profiter de l’histoire.
Conclusion
Syberia 3 restera comme une vraie déception technique avec ses animations d’un autre âge et ses problèmes de caméra à la limite de la jouabilité. Heureusement que le talent de Benoit Sokal reste intact avec un scénario réussi et une direction artistique de grande volée. Même avec les problèmes techniques, on apprécie de vivre les nouvelles aventures de Kate et on en vient à se demander quel merveilleux jeu d’aventure on aurait pu découvrir sans toutes ces carences techniques.
Ma Note : 6,5/10