Le reboot de Ghostbusters aura fait couler beaucoup d’encre, de sueurs et de larmes tout en générant son lot de commentaires tantôt haineux, tantôt racistes, tantôt misogynes. A un point tel que les arguments valables critiquant ce reboot se retrouvent un peu perdus au milieu de tout ce déchaînement gratuit. Mais au final, que vaut réellement ce reboot 100% féminin du grand classique des années 80…
A la sortie de l’original en 1984, j’avais 8 ans, autant dire que j’ai gardé un grand souvenir du film et qu’il fait partie de mes films fondateurs (pas forcément parmi les premiers mais bien placé quand même). Alors comme presque tout le monde, les trailers de ce reboot m’ont fait craindre le pire mais au final, le résultat n’est pas forcément si mauvais que ce que l’on veut bien nous le faire croire.
Cela ne veut pas dire que ce reboot est un succès, loin de là, mais si on le visionne indépendamment de son illustre ancêtre, il a ses qualités. Pas suffisamment pour en faire une comédie culte (ou même une comédie réussie) mais quelques éléments bien trouvés le rendent agréable à visionner à condition d’apprécier ce que j’appelle affectueusement l’humour « bête ».
Le problème que ce film a rencontré avec son public potentiel (donc les fans de l’original), c’est qu’il a été pensé par son réalisateur (Paul Feig) comme un vrai reboot et pas un remake. Le scénario reprend donc l’attaque de New York par des fantômes contre lesquels luttent 4 chasseurs de fantômes loufoques et à l’humour décalé mais pour le reste, il s’agit d’un film complètement original sans autres références aux anciens films.
Beaucoup espéraient un Ghostbusters 3 et sans doute aussi le studio qui a bien trop insisté dans son marketing sur la filiation avec les originaux (via les trailers ratés et les caméos anecdotiques et inutiles). Hors, cette filiation n’existe tout simplement pas.
Si on visionne ce reboot avec l’original en tête (et j’avoue que c’est difficile de faire autrement), le résultat est décevant et est bien palot face à l’un des films les plus cultes de ma génération. Mais visionné indépendamment, ce reboot a quelques qualités à mettre en avant, surtout dans la première partie du film.
Le casting, d’abord, fonctionne très bien avec une mention spéciale à Kate McKinnon qui, en inventrice complètement folle, confère à cette comédie un second degré assez savoureux. Même constatation pour Chris Hemsworth, en contre-emploi total, qui joue à merveille le rôle du secrétaire idiot et superficiel réalisant avec brio un pastiche du cliché de la secrétaire blonde. Son humour n’est pas toujours très fin mais avec moi, ça marche.
La réalisation se montre aussi de très bonne qualité avec un rythme soutenu et des effets spéciaux très impressionnants. J’ai particulièrement apprécié la capacité des effets visuels à nous faire croire à de la 3D là où il n’y en pas, en utilisant astucieusement le bord du cadre.
Le film parait quand même un peu long et perd beaucoup de son impact dans sa seconde partie bien moins réussie.
La faute, en grande partie, à un méchant qui n’a aucune des qualités du Gozer original. On ne comprend pas bien l’origine de sa frustration et pourquoi il en est arrivé à invoquer des fantômes… Avouez que niveau vengeance, il y a plus simple.
Au final, on est loin de la catastrophe annoncée même si on est loin également du succès. Ce reboot doit, avant tout, se visionner en essayant d’oublier les films originaux. Dommage que le studio ait autant axé son marketing (et même certaines scènes du film) sur la filiation entre ce reboot et l’original car c’est la comparaison avec celui-ci qui déçoit en premier. Un film que l’on ne peut pas qualifier d’indispensable si vous êtes fans de la licence mais qui vous fera passer un moment agréable si vous aimez les comédies un peu loufoques.
Sinon, sérieusement, Ghostbusters 3, c’est pour quand ?
Ghosbusters (le reboot) est disponible en DVD, Blu Ray et Blu Ray 4K.