Overwatch est un projet qui a surpris plus d’un fan de Blizzard. Une nouvelle licence et un shooter multi de surcroît. Mais qu’est-ce qui arrivait au développeur californien ? Le buzz a vite fait son travail et Overwatch est rapidement devenu la star du web, le jeu que tout joueur qui se respecte se devait d’essayer.
Mais maintenant que le produit final est là et que l’on a pu s’essayer aux différents héros des dizaines d’heures durant, est-ce que tout ce ramdam en valait-il vraiment la peine ? C’est ce que l’on vous propose de découvrir avec nous dans notre test du dernier bébé de Blizzard : Overwatch…
Overwatch est un jeu à la genèse compliquée puisqu’il est issu de l’avorté projet Titan.
On peut donc imaginer que pas mal d’éléments de design proviennent en ligne droite de ce que ce mystérieux jeu aurait pu être si Blizzard n’avait pas choisi de l’annuler brutalement. Et si Blizzard peut décevoir avec cette nouvelle licence, c’est peut-être par le biais de son univers finalement assez classique : un affrontement pas toujours passionnant, narrativement parlant, entre champions humains et entités IA avancées.
Mais comme Overwatch est entièrement orienté vers le multijoueur, on ne peut pas dire que la faiblesse du scénario soit un réel défaut. D’autant plus que l’univers, de son côté, est plutôt bien développé au travers de splendides cinématiques et s’avère d’une richesse assez impressionnante. Chacun des personnages dispose de sa propre histoire que Blizzard ne manquera pas de distiller au fur et à mesure de la vie de son nouveau hit.
Les 21 personnages disponibles constituent d’ailleurs le point fort du titre.
On ne peut pas dire qu’on a été hyper impressionné par le character design, difficile de taper juste sur 21 personnages si différents, mais chacun pourra y trouver son chouchou (perso, j’ai un faible pour D.VA, Aelya adore Ange version Diablesse ou Sigrun- dommage qu’elle n’arrive pas à débloquer ces skins^^) et si ce n’est pas sur le look que vous ferez votre choix, c’est sur le gameplay.
Les héros sont divisés en 4 catégories (Attaquants, Défenseurs, Tanks et Soutiens) mais les capacités des personnages sont tellement différentes qu’il est impossible de vraiment les catégoriser. Ainsi, contrairement à Team Fortress 2 dont Blizzard s’est clairement inspiré et qui propose presque toujours une équipe similaire, la variété des combinaisons de personnages au sein d’une même équipe d’Overwatch est juste gigantesque.
Overwatch est un shooter, difficile de dire le contraire, mais ce n’est pas un shooter hardcore où seul le skill parle, il s’agit plutôt d’un shooter basé sur les compétences.
Ainsi, si chaque personnage dispose bien d’une arme à distance « plus ou moins standard », il bénéficie aussi de 2 compétences qui peuvent être variées (offensive, défensive ou même passive) et d’un Ultime (qui se charge au fur et à mesure que l’on participe à l’action) parfois à la limite du « cheat ».
Et le plus beau, c’est que Blizzard a réussi à équilibrer tout ça au sein d’un superbe exercice de Pierre-Papier-Ciseaux.
Chaque force d’un personnage peut être contrée par un autre personnage. Chaque combinaison de héros au sein d’une équipe peut être contrée par une combinaison de héros appropriée. Tout le jeu « high level » consiste donc à réagir efficacement et rapidement à une situation donnée en faisant parler son skill, sa maîtrise des différents héros mais surtout sa capacité d’adaptation.
Et là, je touche peut-être à un point faible d’Overwatch : le jeu en équipe et de manière plus large, le jeu compétitif.
Les parties sont limitées à un mode en 6 contre 6 sans limitation dans le choix des personnages, autrement dit, si vous voulez jouer avec 6 Fatales dans votre équipe, vous le pouvez… ce n’est pas conseillé mais c’est possible.
De plus, Overwatch est un jeu tourné entièrement autour de l’équipe. Seul, un joueur ne peut pas vraiment faire la différence et il suffit d’un ou deux joueurs « moins au niveau » pour plomber une partie. Du coup, quand on joue en solo, on peut se sentir vite frustré par son équipe si celle-ci joue de manière désordonnée ou tout simplement si certains joueurs s’acharnent à jouer avec un héros non approprié à la composition de l’équipe d’en face.
Une caractéristique importante du gameplay d’Overwatch est d’autoriser le changement de héros n’importe quand, à condition d’être dans sa zone de départ. Une fois la découverte du jeu passée, le principal intérêt d’Overwatch sera de chercher à réaliser des combinaisons intelligentes au sein de son équipe et de réagir aux combinaisons d’en face en changeant de personnage.
Du coup, avec une équipe bien organisée, le jeu est incroyablement dynamique et les retournements de situation sont légions mais, en solo, l’exploit solitaire ne sera que rarement récompensé. Je ne peux trop vous conseiller de trouver des joueurs réguliers avec lesquels vous entraîner pour réellement profiter de la profondeur du jeu.
Pourtant, même si Overwatch peut se révéler parfois frustrant en solo, le mantra de Blizzard : « Simple à découvrir, complexe à maitriser » est parfaitement appliqué. Après une partie, on a compris ce qu’il faut faire et on n’a plus envie de lâcher le jeu. Il faut dire que tout est fait pour vous encourager à vous lancer dans un combat de plus : partie rapide, respawn généreux, entracte entre partie bref, action du match, expérience, coffres à bonus, etc.
Tout s’enchaîne à merveille pour vous faire découvrir le lever du soleil sans que vous ayez remarqué que la nuit était tombée.
A chaque partie, on apprend quelque chose de nouveau et comme on se doit de maîtriser plusieurs personnages, on a vite fait de découvrir le point d’une carte qui sera particulièrement avantageux pour tel ou tel héros qu’il s’agisse de points de snipe ou de zone idéale pour tendre un piège à l’adversaire. Cette sensation de découverte constante est pour beaucoup dans le plaisir que l’on retire à jouer à Overwatch.
Pourtant le contenu proposé parait un peu léger !
21 personnages, 12 cartes, 3 modes de jeu rapide, un « brawl » changeant de règles chaque semaine, cela fait quand même un peu léger. Heureusement le mode compétitif a fait son apparition il y a quelques jours pour accrocher les meilleurs joueurs mais il souffre du même défaut que celui expliqué plus haut. Il se montrera passionnant si on rêve de briller dans l’e-sport avec son équipe mais il frustrera bien vite les joueurs solitaires qui pesteront contre leurs coéquipiers d’un soir.
Pour être complet, sachez aussi qu’à chaque passage de niveau, vous débloquerez un coffre qui contiendra des bonus esthétiques au hasard pour tous les personnages : Skins, tags, icônes, emotes vocales, etc. De quoi personnaliser son chouchou en fonction de ses envies et si vous êtes du genre pressé, les micro-transactions sont aussi de la partie avec la possibilité d’acheter des coffres supplémentaires contre de l’argent bien réel.
Dommage quand même que la proportion de skins dans les coffres soit aussi faméliques ou alors on n’a vraiment pas de chance avec Aelya. Une option permettant d’acheter un coffre avec une skin garantie boosterait sans doute l’intérêt du magasin en ligne. Oui, je sais, nous sommes faibles quand il s’agit de customization.
Conclusion
Overwatch est une franche réussite pour Blizzard qui a pourtant pris un risque avec ce titre qui ne se base sur aucune de leurs licences existantes et qui aborde un genre nouveau pour eux. Et d’emblée, c’est le jackpot tellement le gameplay est varié et fun quel que soit votre niveau de jeu. Les personnages n’ont pas tous un charisme inoubliable mais leur gameplay tellement varié leur donne à tous un intérêt.
On peut juste regretter la quasi-nécessité de disposer d’une équipe de joueurs bien établie si on souhaite performer à haut-niveau ainsi qu’un certain manque de contenu une fois la découverte passée. La customization visuelle, c’est bien mais la carotte parait parfois un peu légère.
Ma note : 8,5/10
Overwatch est disponible sur PS4, XBox one et PC.