NIS America est en passe de devenir l’un de mes éditeurs chouchous : pour notre (ou ma ?) plus grande joie, il continue de nous abreuver de tous ces jeux japonais qui n’arrivaient que très rarement jusque dans nos contrées mais qui ont pourtant d’indéniables qualités, surtout lorsque l’on est une otaku comme moi. Ce mois-ci, j’ai pu tester The Awakened Fate Ultimatum et derrière ce nom barbare (je l’avoue je n’arrête pas de l’écorcher en me trompant dans l’ordre des mots) se cache un jeu diablement séduisant…
The Awakened Fate Ultimatum est un Visual Novel / Rogue Like qui s’avère être une suite à The Guided Fate Paradox, mais il n’est pas nécessaire d’avoir joué à ce dernier : personnellement, je ne l’avais pas fait et n’ai ressenti aucune gêne, je ne suis même pas sure que des références au premier volet soient réellement présentes.
On incarne Shin Kamikaze, un lycéen pas très bien dans sa peau qui se voit un jour attaqué et tué par des diables. Or grâce à l’intervention de Jupiel et d’Ariael, il est ressuscité et devient le nouveau Dieu du paradis (après tout, son nom l’annonçait : Kami signifiant divin en Japonais). Mais tout n’est pas rose pour notre Dieu en devenir, il est en effet tombé en plein milieu d’une guerre entre les anges et les démons. Et à vrai dire, s’il n’utilise pas ses nouveaux pouvoirs divins pour aider les anges, alors ceux-ci n’hésiteront pas à le tuer pour se créer un nouveau Dieu…
Bref, ce n’est pas simple. Et surtout rien n’est blanc ou noir, contrairement à ce que l’on pourrait penser en voyant les anges s’opposer aux démons. Cela se reflète dans les personnages de Jupiel (l’ange) et Ariael (la démone) mais aussi dans les différents choix que l’on est amené à faire durant le jeu.
En effet, en tant que Dieu, on fait face à des décisions qui influencent le « destin » (donc le jeu ;-)). Ceux-ci apparaissent comme des choix angéliques ou démoniaques symbolisés par une balance, cependant, aucun côté ne peut être considéré comme indéniablement bon ou mauvais : sauver des blessés ou les abandonner pour contrecarrer une attaque et sauver plus de vies ? Faire s’échapper tous les prisonniers au risque d’échouer ou seulement ceux que l’on peut porter ? Parler à Jupiel ou Ariael ?… Les conséquences ne sont jamais totalement positives et notre héros est souvent rongé par le regret sur un fond de guerre assez (trop?) mélodramatique…
Il est vrai que tout cela n’échappe pas à certains clichés et que parfois on cherche un peu trop à nous émouvoir en montrant les horreurs de la guerre ou en dévoilant les pensées quelques peu plaintives de Kamikaze (« c’est ma faute, ma très grande faute… »). Cependant, j’ai bien accroché à l’histoire et aux passages relativement longs de dialogues qui la composent.
Le design des personnages (en particulier Ariael) m’a bien plu, ainsi que leur personnalité (surtout notre belle démone avec sa passion pour les nouilles instantanées^^). Et le fait que personne ne soit bon ou mauvais est également un point que j’apprécie.
Bref, j’ai bien aimé l’aspect visual novel du titre. Or, il ne faut pas oublier la partie Rogue Like.
En effet, entre deux dialogues, il faut bien partir au combat : après tout on est en guerre ! Ainsi, chaque mission comprend au moins un donjon qu’il faut parcourir et terminer. Le style visuel des donjons diffère de celui de la partie visual novel : notre personnage et les ennemis apparaissent en SD (Super-Deformed), donnant un aspect mignon qui contraste un peu avec l’action.
Ces donjons sont générés de façon aléatoire (donc jamais identiques) et se déroulent au tour par tour : pour chaque action que l’on fait (avancer, combattre, utiliser un objet), les ennemis en font une aussi. Tout cela coûtent des points d’action (AC) qui ne se régénèrent qu’en ingérant des pommes.
Cela va assez vite et à vrai dire si l’on ne fait pas attention, on pourrait presque oublier que c’est du tour par tour, en tous cas au début car les choses se corsent après. En effet, à un moment donné, il s’avère plus difficile d’avancer et on doit se résoudre à farmer pour monter en niveau et récolter de l’équipement supérieur.
Pour faire face aux différents anges ou démons peuplant les couloirs mais aussi aux divers pièges (positifs ou négatifs), Kamikaze dispose d’un coup basique mais surtout de la faculté de se transformer en dieu, et là il a le choix entre les pouvoirs angéliques, donnant des bonus d’attaque et de défense contre les démons, ou les pouvoirs démoniaques, qui comme vous l’aurez deviné, accordent des bonus contre les anges.
Se métamorphoser coûte des points de skill (SP), ainsi que chaque action accomplie sous cette forme, ce à quoi il faut ajouter le prix en SP des facultés spéciales dont jouit chaque forme. Bref, il faut arriver à gérer convenablement l’utilisation de ses points d’action mais aussi de ses points de skill. Cependant, il est quasiment obligatoire de se transformer lorsqu’on combat, sinon l’on meurt très vite, ce qui entraîne l’échec du donjon et la perte de tout ce que l’on transportait sur nous : potions, gélules mais surtout armes, boucliers, et accessoires…
Or, le système d’upgrade des armes/armures du jeu fait que leur perte est vraiment pénalisante. En effet, les armes ont un nom (par exemple épée +2) et un niveau d’attaque (ATK 5). Pour faire évoluer son arme, il faut la fusionner à une autre : 2 épées +2 produiront une épée +4, cependant le niveau d’attaque (qui est ce qui compte le plus) évoluera plutôt par palier : une épée +20 ne gagnera un point d’attaque que si elle passe épée +25 (autre exemple mais vous aurez compris).
Donc perdre son arme +55 ATK 45, cela fait mal et on préfère charger la sauvegarde que l’on aura pris soin de réaliser avant de commencer le donjon. En tous cas, c’est ce que je faisais, cependant, après que cela me soit arrivé une fois, j’ai été traumatisée et j’ai farmé suffisamment pour que cela ne se reproduise plus 😉
En plus de ce système d’uprgade d’armes/boucliers, notre héros gagne de l’expérience et des niveaux. A chaque niveau, on peut utiliser un point pour améliorer ses formes (angélique/démoniaque) dans une sorte de sphérier : augmenter sa puissance d’attaques, ses PV, sa défense ou débloquer de nouveaux pouvoirs. Attention à ne pas trop se spécialiser au risque d’avoir du mal dans les donjons où l’on croise deux sortes d’ennemis. A noter que pour chaque choix effectué, on gagne également un point à investir dans la lignée de la décision prise (on décide de parler à Ariael, on obtient un point démoniaque et inversement).
Le système de combat est donc assez simple, voire répétitif, mais offre une petite dose de stratégie assez sympathique. A vrai dire, au début, il ne m’enthousiasmait que moyennement puis finalement, je me suis prise au jeu et il a commencé à me plaire : j’ai même farmé avec entrain 😉
Petit spoiler sur la fin (vous pouvez passer à la conclusion si vous désirez garder le suspens) : comme le trailer l’annonce, il faut choisir qui d’Ariael ou de Jupiel vous allez sauver, cependant, une fois le jeu terminé, il est possible de reprendre juste avant ce choix crucial pour sauver l’autre ou faire un choix différent.
Conclusion
The Awakened Fate Ultimatum, pour peu que l’on arrive à retenir son nom, est un Visual Novel / Rogue Like qui mérite d’être plus connu.
Sur fond de guerre entre ange et démon, il demande de faire des choix pas souvent évidents qui floutent les notions de bien et de mal. J’ai bien accroché aux personnages (en particulier Ariael) et s’ils n’évitent pas certains clichés, ils restent très sympathiques. Alors, il est vrai qu’il y a beaucoup de parlotte, mais c’est un visual novel, donc c’est le genre qui veut ça.
Les combats, s’ils ne sont pas spécialement originaux, deviennent au final assez addictifs et demandent un peu de stratégie. On peut juste regretter qu’il soit nécessaire de farmer à certains moments pour passer le donjon suivant car cela pourrait lasser certains joueurs.
The Awakened Fate Ultimatum est donc un jeu réussi à condition d’apprécier son genre très particulier. Attention, le jeu est en anglais/japonais sous-titré anglais.
Ma note : 8/10
The Awakened Fate Ultimatum est disponible sur PS3.