Thief est avec Hitman et Deus Ex, une des licences fondatrices de l’infiltration. Après l’excellent Deus Ex Human Revolution, Eidos Montreal s’attaque donc à une autre licence phare du genre. Mais ressusciter une licence dont le dernier épisode date de 2004 n’est pas chose aisée. Nous avons pu tâter des 4 premières missions du jeu et voici nos premières impressions…
Avant de commencer, vous pouvez toujours relire ma première preview de ce reboot de Thief, réalisée lors du dernier E3. Il faut aussi savoir qu’alors que je suis un grand fan de Deus Ex ou de Hitman, Thief n’a jamais vraiment réussi à me passionner. On va donc voir si les magiciens d’Eidos parviennent à me faire changer d’avis.
Un univers adulte à souhait.
Ce Thief constitue un vrai reboot de la série. Vous pouvez donc tout oublier des trois premiers épisodes puisque seul notre héros : Garrett, voleur de son état, reprend du service. Il se retrouve donc balancé dans un tout nouveau scénario pour relancer la série.
Ainsi, les développeurs ont voulu le faire évoluer dans un univers bien plus noir que précédemment au sein d’une ambiance de révolte teintée de culte « démoniaque ». Le design général fait d’ailleurs souvent penser à Dishonored même si l’ambiance Steampunk de ce dernier est beaucoup moins présente. Avec Thief, on est plus dans le moyen-âge réaliste avec une petite pincée de fantastique mais pas trop.
On démarre ainsi notre aventure par un mini-prologue faisant office de tutorial. On apparaît dans une chambre dont l’occupant est endormi et notre statut de voleur se fait tout de suite remarquer puisque l’on peut chaparder quasiment tout ce qui vaut quelques piécettes. Ensuite, on rejoint notre collègue de mission, la charmante voleuse Erin.
Et on sent que nos deux protagonistes se connaissent bien, ils se chamaillent beaucoup et passent leur temps à se chercher des poux. Finalement, le prologue se termine avec la disparition d’Erin en pleine cérémonie « démoniaque » tandis que l’on se retrouve assommé au milieu des adorateurs de ce nouveau culte.
Cette intro très rapide donne tout de suite le ton du jeu : noir et adulte. D’ailleurs, quand on réapparaît en ville, près d’une année s’est écoulée et une épidémie mystérieuse fait des ravages dans la population. Pendant notre petit séjour sabbatique, de drôles de choses ont dû se produire car on se retrouve affublé du fameux focus, le super pouvoir maintenant indispensable à tout jeu d’infiltration pour donner sa chance aux joueurs les moins « doués ».
On rejoint finalement notre repère, prêt à démarrer de nouvelles aventures. Rapidement, on se met en route pour la ville afin de rencontrer nos contacts au travers d’un mini monde ouvert où l’on reçoit quelques missions secondaires en plus des missions faisant avancer le solo principal.
Une mission dans Thief suit toujours un cycle assez classique en trois phases : Infiltration, vol et fuite. Rien de bien original ici mais les missions que j’ai pu tester se sont montrées assez malines et bien pensées pour me faire progressivement changer d’avis sur la licence Thief. L’univers est cohérent et le gameplay se présente comme un habile mélange d’action et d’infiltration plutôt plaisant. On sent bien que ce Thief s’éloigne de ses prédécesseurs et de leur infiltration pure et dure pour proposer un gameplay plus moderne qui fonctionne plutôt bien.
En tant que voleur, on a plutôt tendance à assommer les gardes (quoi qu’on puisse les tuer aussi) donc Thief se montre finalement moins violent que d’autres jeux du genre. Par contre, son univers est résolument adulte. Une des missions consiste ainsi à s’infiltrer dans l’ancien abattoir retransformé en centre de liquidation des cadavres ayant succombé à l’épidémie qui rode dans la ville afin de chaparder une bague sur le cadavre d’un notable. Et croyez-moi, les anciennes installations fonctionnent toujours très bien sur les humains. L’ambiance est donc adulte et c’est tant mieux.
Et le gameplay dans tout ça ?
Vous l’aurez compris, ce reboot de Thief se veut moins hardcore que ses ancêtres. Ainsi l’apparition du Focus (qui affiche peut-être un poil trop d’information) ou le fait que presque tous les éléments avec lesquels on peut interagir brillent de mille feux vont faire hurler les fans de la première heure. Heureusement, un petit tour dans les options permet de supprimer quasiment tout ce qui est en mesure de vous aider.
Et si le jeu dans son mode facile avec toutes les aides activées se montrent vraiment abordable, on peut se douter qu’en mode difficile et sans aucune info affichée à l’écran, on retrouvera un jeu aussi hardcore que les originaux. A chacun finalement de trouver l’équilibre qui lui conviendra et c’est tant mieux.
Je n’ai pas eu beaucoup l’occasion de tester les modes de difficultés mais il m’est apparu que la technique bourrine du « je rentre dedans » et je vois ce qui se passe n’est vraiment pas efficace. Thief se profile donc vraiment comme un jeu d’infiltration qui tolère quelques petits passages d’action mais qui se déguste vraiment en jouant à fond le côté infiltration.
Pourtant, après ces quelques missions, on peut encore conserver un doute sur le côté « liberté surveillée » des missions. Il y a souvent plusieurs chemins pour les mener à bien mais ceux-ci se rejoignent bien souvent très vite et surtout, la conception des niveaux m’est apparue un peu trop linéaire. Par exemple, hors de question de tirer un grappin n’importe où pour progresser. Il faut véritablement suivre les chemins pensés par les développeurs, ce qui confère quand même un sacré frein à sa créativité. Dans le même genre, Hitman ou encore plus Dishonored avaient bien mieux réussi à nous donner une illusion de liberté.
Enfin visuellement, Thief fixera sans aucun doute un jalon parmi les premiers jeux Next Gen. Plus qu’une animation hors du commun ou des modèles de personnages réussis, c’est surtout la gestion des ombres et des lumières que je retiendrai. Le plaisir de voir Garrett éteindre sa première bougie ne peut pas se décrire… On s’y croirait. Et au vu des niveaux présentés récemment, le feu et les flammes risquent bien d’encore nous chatouiller les fesses.
Finalement, ce reboot de Thief a réussi à attirer mon attention. Plus accessible que par le passé, tout en conservant un côté résolument hardcore, Eidos Montreal est bien parti pour reproduire la formule qui a fait de Deus Ex Human Revolution un succès. Et plus encore que le gameplay remanié, c’est l’univers très adulte de ce reboot qui a fait mouche. Au fil des missions, on découvre un moyen-âge réaliste avec une petite touche de fantastique plutôt bienvenue. A voir comment le scénario se développera mais en tout cas, Thief est bien parti pour nous proposer une superbe expérience d’infiltration intelligente dans un univers réussi.
Thief sera disponible le 28 Février 2014 sur PC, PS4, Xbox One mais aussi sur PS3 et Xbox360.
J’adore cette dynamique qu’ont adoptés les jeux, basant tout sur l’immersion.
J’ai beaucoup aimé ce jeu, juste un peu court à mon goût, de toute façon j’ai horreur de les terminer…
« Le plaisir de voir Garrett éteindre sa première bougie ne peut pas se décrire… », ça m’a fait exactement le même effet que vous !