Cela fait très longtemps que je n’avais plus parlé de mangas que j’aime lire et pourtant ce n’est pas faute d’en acheter : il n’y a qu’à voir Quantic pleurer à chaque fois que je reviens du libraire 😉
Je me suis donc dit qu’il était temps de m’y remettre et pour ré-ouvrir le bal, j’ai choisi un manga que j’ai découvert par hasard à sa sortie il y a plusieurs années et que je suis avec assiduité depuis.
Il s’agit de Skip Beat ! par Yoshiki NAKAMURA, publié en France aux éditions Casterman sous le label Sakka. Il y a actuellement 25 volumes parus en France contre 31 au Japon où la série est toujours en cours.
Ce shojo dépeint la vie de Kyôko Mogami.
Notre héroïne a tout quitté pour suivre Shô(taro), un ami d’enfance dont elle est amoureuse, à Tokyo où celui-ci est en train de devenir une idole pendant qu’elle accumule les petits boulots et ne vit que pour lui.
Mais voilà, un jour, Kyoko découvre le véritable visage de Shô : celui-ci ne lui a demandé de l’accompagner que pour lui servir de bonniche et se contrefiche totalement d’elle.
Cette révélation bouleverse totalement Kyoko, libérant totalement son côté démoniaque, la rendant insensible à l’amour et lui faisant jurer de se venger. Comme Shô est une vedette, elle décide d’en devenir une elle-aussi bien qu’elle ne possède aucun talent : c’est donc le début de ses péripéties vers la gloire et la vengeance.
Skip Beat ! aborde donc plusieurs thèmes propres au shojo mais aussi celui plus spécifique du show-business et j’avoue que c’est un thème que j’apprécie beaucoup (j’aimerais que le manga Glass No Kamen – Laura ou la passion du théâtre – soit traduit en français^^) peut-être parce que j’ai fait un tout petit peu de théâtre quand j’étais au collège.
L’auteur se plait à montrer le travail de réflexion lié à la construction d’un personnage pour un acteur, les rivalités entre gens de la profession, la façon dont une carrière évolue… Kyôko a beaucoup à apprendre et va devoir passer par de nombreuses étapes avant d’espérer avoir du succès. C’est intéressant, surtout que l’on peut remarquer les différences de fonctionnement entre l’occident et le Japon.
Cependant, ce n’est pas ce qui rend ce manga si addictif. A vrai dire, j’adore ce manga pour son humour totalement fou et ses personnages à la fois décalés, travaillés et attachants.
Prenons notre héroïne. Celle-ci a juré de se venger et est prête à tout pour y parvenir : le traumatisme est tel qu’elle arrive à invoquer des Kyôko spectrales capables de figer les gens sur place et qu’elle semble avoir perdu toute capacité à aimer. Cependant, dans le même temps, elle fait une fixation sur les princesses et le maquillage, croit aux fées…
Bref, elle peut être d’une naïveté extrême tout en se montrant extrêmement dure ou perspicace en d’autres occasions. Ce décalage la rend attachante, intéressante et drôle. Ainsi, il est comique de voir qu’elle est la seule à pouvoir sentir la colère de Ren sous son sourire angélique mais qu’elle passe complètement à côté de certaines remarques.
Attention, on est loin d’une héroïne nunuche : Kyôko a de la suite dans les idées et la capacité à réaliser ce qu’elle entreprend, mais son côté fleur bleue ressort parfois et sert souvent de ressort comique.
Les autres personnages sont du même acabit, chacun ayant un côté brillant et un autre plus sombre. Les relations entre les personnages et leurs difficultés à se comprendre s’avèrent donc un thème intéressant qui se construit au fur et à mesure du manga pour être revigoré et dynamité par l’humour déjanté de la série.
Conclusion
Skip Beat ! n’est pas un shojo classique : on découvre une héroïne qui a de la suite dans les idées, est insensible à l’amour, l’histoire se focalise plus sur l’évolution de la carrière artistique que sur la vie amoureuse de Kyôko et déborde d’un humour omniprésent.
C’est vrai que les graphismes ne sont pas exceptionnels mais l’histoire les compense très largement.
Bref, je conseille vivement ce shojo !
Pour ceux que cela intéresse, les premiers volumes ont été adaptés en anime qui retranscrit assez bien le manga.