Je continue sur ma lancée shojo, et après Sawako, je passe à un shojo plus décalé, je veux parler de l’excellent Princess Jellyfish (Kurage Hime en VO) de Akiko Higashimura.
Pour les non-anglophones, jelly fish veut dire méduse. Ne vous enfuyez pas ! Il ne s’agit pas d’un manga sur une sorte de sirène princesse des méduses. Que nenni. Le titre fait effectivement référence à l’héroïne, Tsukimi Kurashita, qui adore les méduses par-dessus tout et en a fait son obsession.
Tsukimi habite à Tokyo dans une résidence uniquement peuplée de jeunes femmes, toutes obsédées par un sujet donné – chaque résidente ayant sa propre monomanie (les méduses, les Trois Royaumes (fresque historique), les Kimonos et poupée en Kimonos, les trains, les vieux) – et complètement en dehors de la société. Bref, des « fujoshis » (qui se traduit littéralement par « fille pourrie/moisie ») sans avenir suivant les critères de la société japonaise moderne.
Les habitantes de cette résidence n’aiment donc pas vraiment les filles fashions et ont carrément interdit l’accès aux garçons.
Cependant, tout ceci va changer le jour où Tsukimi va sauver la vie d’une méduse grâce à Kuronosuke, superbe jeune fille qui se révèle être un homme ! Mais surtout, la résidence risque de se voir détruite à cause d’un projet immobilier, obligeant Tsukimi et les autres résidentes à se confronter au monde extérieur !
Princess Jellyfish est une vraie perle. Il aborde le sujet des otakus (dans le sens de personnes passionnées par un sujet donné) de façon complètement décalée avec des purs moments de délires tout en évoquant des sujets plus « graves ».
Ainsi, on rit devant les réactions de Tsukimi face à Kuronosuke, par exemple lorsqu’elle découvre que c’est un garçon, ou celles des résidentes face aux questions du même Kuronosuke qui enchaîne les gaffes avec ces filles si différentes de lui.
Mais tout en riant, on voit leur difficulté face aux réactions d’une société qui ne les comprend pas voire les méprise, favorisant le « paraître ». On s’interroge avec Tsukimi lorsqu’elle se demande pourquoi elle n’est pas devenue une princesse elle aussi comme Kuronosuke (un comble !) et comme sa mère décédée lui avait promis…
A cela s’ajoute une amorce d’intrigue amoureuse (il s’agit malgré tout d’un shojo). En effet, relookée par Kuronosuke, Tsukimi va croiser le frère ainé de ce dernier, Shû, qui va tomber sous le charme de notre fan des méduses qui elle-même ne sera pas insensible.
Mais Shû va s’avérer incapable de la reconnaître sans son relooking laissant penser à Tsukimi qu’il l’ignore. Enfin, tout cela déplait à Kuronosuke sans qu’il comprenne vraiment pourquoi. Bref, un chouette petit triangle amoureux permettant des situations assez folles en perspective.
Tous ces personnages sont attachants, que ce soit les Amars (surnom que se sont données les résidentes et qui veut dire nonnes), Shû, Kuronosuke (qui se révèle bien moins superficiel qu’à prime abord) ou Tsukimi extrèmement touchante.
Princess Jellyfish est un donc vrai petit bijou et comme en plus il aborde un sujet qui me touche particulièrement (Otaku, Geek, nerd, même combat), je ne pouvais que craquer !
2 tomes sont déjà sortis en France chez Delcourt pour 8 au Japon.
Ce manga est juste délicieux et drôle, très drôle. À ce sujet, l’anime est une véritable réussite !
L’imagination des mangakas me surprendra toujours 🙂