Avec Operation FlashPoint : Red River, Codemasters essaie de redorer le blason du FPS tactique, comprenez un FPS intelligent et moins bourrin que le dernier Call of Duty venu.
On se souvient de quelques réussites dans le genre comme A.R.M.A. sur PC ou World War 2 Online (qui a mangé deux ans de ma vie) en format MMO.
Vous voilà donc propulsé chef du Squad Bravo des marines (avec trois hommes à diriger sur le champ de bataille). Pour coller à l’actualité, le jeu démarre avec votre intégration dans une unité stationnée en Afghanistan qui a la bougeotte puisque les USA vont exporter leur poursuite des terroristes au petit voisin qu’est le Tadjikistan, avant de faire d’autres rencontres exotiques mais je n’en dirai pas plus.
La sauce du scénario prend plutôt bien avec une dizaine de missions, par ailleurs très longues, réalistes et pleines de rebondissements. On regrettera quand même que les briefings soient autant imprégnés d’impérialisme américain même si on peut aisément comprendre que, réalisme oblige, les dialogues soient du niveau du Marine Texan qui vient de débarquer. Néanmoins, à la longue, cela finit par lasser.
Dès les premiers accrochages, on sent tout de suite que l’on est dans un FPS tactique, il faut réfléchir avant de faire un pas et diriger son escouade intelligemment pour éviter de perdre bêtement des hommes. Pourtant, on sent que les développeurs ont voulu rendre le jeu plus accessible en mode de difficulté normale en multipliant les aides, ce qui nuit à l’impression d’immersion. Heureusement, le mode hardcore rattrape quelque peu ces défauts en donnant vraiment l’impression de pouvoir mourir d’une balle parce que l’on s’est avancé quelques centimètres trop loin.
On se retrouve donc avec un FPS tactique accessible au débutant, mais qui risque de le lasser assez vite de par sa difficulté. Qu’on se le dise, Operation Flashpoint ne s’adresse pas au premier amateur de « Call of… » venu. A l’opposé, le mode normal et ses nombreuses aides paraitra beaucoup trop facile à l’aficionado du champ de bataille virtuel et même le mode hardcore quoique plus réaliste n’atteint pas le niveau d’un A.R.M.A.
Le système de soins parait d’ailleurs bien simpliste pour être appliqué à un simulateur de champ de bataille.
Si le jeu gagne des points au niveau du choix de la classe (fantassin, grenadier, éclaireur, mitrailleur) et des nombreuses armes disponibles, il en perd beaucoup en solo à cause de l’IA des coéquipiers qui est tout simplement catastrophique. Je ne compte pas le nombre de fois où l’un de mes hommes s’est caché du mauvais côté du mur ou a foncé comme un fou au milieu des tirs ennemis sans aucun ordre donné dans ce sens.
Heureusement, cela ne gâche pas totalement le jeu solo, mais une bande de copains motivés sera toujours plus efficace que les pauvres soldats IA’s un peu dépassés.
Conclusion
Codemasters nous propose un FPS tactique « simplifié » qui, bien qu’agréable à jouer, présente pas mal de facilité, rendant le champ de bataille assez irréaliste en mode normal et malgré tout un peu décevant en mode Hardcore quand on a goûté aux jeux les plus exigeants dans le créneau du champ de bataille virtuel.
Pourtant, ne le cachons pas, nous avons là, un FPS 10.000 fois plus réaliste que le FPS console générique que l’on trouve à tous les coins de rue. Si vous cherchez une expérience plus réaliste du champ de bataille, sans trop vous prendre la tête, n’hésitez pas longtemps pour vous le procurer mais soyez prévenu que vous serez loin des références en la matière comme le très exigeant A.R.M.A., par exemple.
Note : 7/10
Veuillez noter que Codemasters nous a fait parvenir une version PS3, juste quand le PSN tombait en rade. Je n’ai donc pas pu essayer le mode multi mais il y a fort à parier que le fait de jouer avec quelques copains expérimentés va fortement contribuer à mettre en avant la qualité du gameplay, en supprimant le gros point noir qu’est l’IA.