Le premier Life is Strange (notre test) ainsi que sa prequelle Before the Storm (notre test) sont deux jeux qui ont marqué profondément ma vie de joueur. Les aventures de Max, Chloé et Rachel, trois adolescentes en pleine mutation vers l’âge adulte auront réussi à me toucher en plein coeur. Avec Life is Strange 2, Dontnod abandonne les personnages qui ont fait sa gloire pour nous proposer une nouvelle aventure brillamment introduite par les aventures extraordinaires du Capitaine Spirit (notre test).
Avec la sortie de son premier épisode, Life is Strange 2 atteint-il l’intensité de ses prédécesseurs ?
Voici notre test de l’épisode 1 de Life is Strange 2…
Avec Life is Strange 2, Dontnod a choisi de rester dans l’univers de la série (plusieurs références à Arcadia Bay nous le rappellent d’ailleurs) mais a choisi de s’intéresser non plus aux relations amicales/amoureuses des adolescents mais bien à la puissance de la fratrie. Nous incarnons donc Sean Diaz, jeune fils d’immigré mexicain flanqué de son jeune frère Daniel. Tout allait pour le mieux pour Sean qui vivait une vie d’adolescent américain typique (premiers amours, premiers interdits bafoués, …), bref des thèmes que les fans de la licence connaissent bien. Mais un jour, un événement dramatique force les deux frères à se lancer dans un road trip à travers les Etats-Unis qui mettra leur lien à rude épreuve.
A partir de là, le gameplay se concentre avant tout sur le rôle de grand frère de Sean. Il est le plus âgé, il doit montrer l’exemple à son frère et le protéger des nombreux dangers qu’ils auront à affronter ensemble. D’autant plus que le surnaturel, si cher à Dontnod, n’est jamais bien loin et que Daniel, aussi jeune soit-il ne restera certainement pas naïf longtemps devant les épreuves qui accablent sa famille.
Il serait erroné de dire que la relation entre les deux frères est moins chargée d’émotions que dans le premier Life is Strange. Plusieurs événements de ce premier épisode mettront nos émotions à rude épreuve, en profitant au passage pour nous placer face à quelques choix cornéliens et moralement discutables.
Pourtant, je l’avoue, je me suis senti moins impliqué dans l’histoire de Sean et Daniel que j’ai pu l’être dans les aventures de Max, Chloé et Rachel. Il faut dire que la licence Life is Strange repose en grande partie sur l’émotion qu’elle suscite au plus profond de nous. Autant je me suis immédiatement identifié aux héroïnes du premier Life is Strange, autant ici, étant fils unique, je manque de référence pour apprécier pleinement cette relation entre frères. Cette première impression évoluera peut-être dans les épisodes suivants.
Le choix de mettre en scène deux enfants d’immigrés mexicains en pleine Amérique « période Trump » laisse également un peu dubitatif. D’un côté, le sujet est assez bien traité, sans trop de sensationnalisme et faisant passer un message plutôt positif et clairement important à notre époque. Mais ce thème parait tellement politiquement correct que j’espère qu’il sera rapidement relégué au second plan pour mettre en avant ce que l’on attend vraiment : l’évolution de la relation entre Sean et Daniel.
Life is Strange 2 en profite également pour modifier son gameplay, pas toujours avec bonheur. L’absence de la manipulation du temps ne manquera à personne mais quelques éléments de gameplay paraissent étonnement peu réfléchi. Ainsi, Sean est passionné de dessin et on pourra régulièrement dessiner ce qui nous entoure. Une bonne idée en soi sauf que la phase de dessin en elle-même s’avère totalement inintéressante. Il suffit de bouger un stick dans n’importe quel sens pour réussir son croquis. Autant en faire une séquence non-interactive dans ce cas.
Techniquement parlant, le bond graphique est impressionnant avec des décors plus fins et des personnages bien mieux modélises tout en conservant la patte graphique de la série.
Conclusion
Ce premier épisode de Life is Strange 2 satisfera les amateurs de la licence même s’il n’atteint pas (pour l’instant) la qualité du premier jeu. Si le rythme des séquences est toujours aussi bien équilibré et réussit à nous immerger pleinement dans l’aventure, on sent une certaine régression en matière de gameplay, d’interactions ou tout simplement de qualité d’écriture. L’émotion transmise m’est également apparue bien plus fade dans ce premier épisode même si je pense que c’est un élément très subjectif auquel chaque joueur réagira différemment.
Peut-être aussi étais-je trop tombé sous le charme de Max, Chloé et Rachel et qu’il me faudra un peu plus de temps pour apprécier Sean et Daniel à leur juste valeur. Ce premier épisode se termine en tout cas sur un « cliffhanger » qui nous promet de belles révélations dans la suite du jeu.
Même constant, on arrive pas au niveau du 1, mais l’ensemble reste vraiment sympa !