Le premier Ni No Kuni (sorti en 2013) avait impressionné tous les fans d’anime tant la patte du studio Ghibli était palpable. Mais une animation et une ambiance de folie ne suffisent pas toujours à faire un grand jeu. Et le gameplay de ce premier épisode souffrait d’un manque cruel d’idées originales. Nous avions adoré le premier Ni No Kuni mais il s’agissait plus d’un magnifique Anime que d’un vrai jeu vidéo. C’est clairement le point essentiel sur lequel les équipes de Level-5 se sont attaquées pour nous offrir un second épisode bien plus abouti.
Voici mes premières impressions sur Ni No Kuni 2 après environ 3 heures de jeu…
Ni No Kuni 2 nous place dans les chaussettes d’Evan, un jeune souverain chat en pleine reconstruction de son royaume. Avec ses amis, il vivra de nombreuses aventures dans un monde toujours aussi enchanteur. Akihiro Hino reste à la tête de ce projet qu’il considère comme son jeu de cœur. Autant dire que le monsieur a fait tout ce qu’il pouvait pour transformer le premier Ni No Kuni (splendide mais un peu creux) en un véritable RPG qui nous impressionnera autant par son gameplay que par sa beauté.
Du côté de la direction artistique, peu de doutes subsistent sur le fait que Ni No Kuni 2 sera tout aussi magique (si pas plus) que son prédécesseur.
On retrouve le légendaire compositeur Joe Hisaishi et sa bande originale inspirée et quelques autres grands talents de l’anime comme le character designer Yoshiyuki Momose. Manette en main, on est vite sous le charme d’un monde toujours aussi merveilleux (autant par son contenu que par sa qualité).
Pendant mon essai, j’ai eu l’occasion de parcourir en long, en large et en travers la ville de Gamblor, une cité inspirée par Taïwan, où l’ensemble des décisions est confié au hasard (y compris le montant des impôts). Mais on découvre bien vite que ce royaume dirigé par un chien carlin débonnaire est miné par la corruption et l’appât du gain. Il va donc falloir comprendre ce qui se trame et sauver Gamblor d’elle-même.
Cette ville est juste magique par sa direction artistique grandiose et la vie que ses habitants réussissent à lui insuffler. Pourtant, autant notre aventure était narrativement et artistiquement intéressante, autant les quêtes se sont montrées très classiques. Essentiellement, il s’agissait d’aller parler au bon personnage ou de progresser au milieu d’une faune pas trop agressive. On est donc bien plus proche d’un RPG linéaire, assez classique pour le genre au Japon, que d’une vraie révolution. Mais ce n’est pas forcément un défaut puisque l’intérêt principal est de suivre les aventures d’Evan dans un monde exceptionnel de beauté.
Le combat est sans doute l’élément de gameplay qui a été le plus travaillé depuis la première version. Si, avant, celui-ci était très mou et peu passionnant, ici, on découvre un combat franchement enthousiasmant constitué d’attaques rapides, d’esquives, de pouvoirs spéciaux et surtout d’utilisation de ces petits élémentaires qui nous suivent partout. Ainsi, en plus du combat « classique », il faudra de temps à autres activer la puissance de nos petits camarades pour déclencher une attaque puissante ou un sort de soin. Du coup, Evan court dans tous les sens et les combats se sont avérés être la bonne surprise de mon essai.
Un gameplay plus varié que le J-RPG traditionnel
Mais la quête initiatique d’Evan n’est pas le seul intérêt de ce titre puisque régulièrement, nous aurons de petites missions stratégiques à remplir. Le jeu se transforme alors en mini jeu de stratégie où on contrôle quelques troupes en plus d’Evan. On peut faire tourner les troupes autour de lui afin de les orienter efficacement pour aller détruire son adversaire. La logique tient du pierre-papier-ciseau et on prend vite l’habitude de placer ses troupes les plus efficaces face à celles de l’adversaire. En bonus, on peut également faire appel à des attaques aériennes ou des bonus temporaires.
Le sous-titre de Ni No Kuni 2 est : Revenant Kingdom, il parait donc logique que l’on reconstruise son royaume. Mais on ne s’attendait pas vraiment à ce que ce jeu nous propose un authentique jeu de gestion à cette fin.
Il suffit de nous asseoir sur le trône pour entrer en mode gestion de royaume. En fonction de nos ressources, on pourra développer notre royaume en bâtissant divers bâtiments et en leur associant des habitants et des ressources pour rendre leurs recherches plus rapides. Ainsi, on améliorera ses compétences tout en réalisant un ingénieux lien avec notre aventure. Eh oui, afin de pouvoir attribuer des habitants aux bâtiments pour les améliorer, il faudra embrigader les personnages que l’on croisera tandis qu’à l’inverse, certaines recherches seront indispensables pour progresser dans l’aventure.
Cette partie du jeu s’est montrée bien plus profonde que ce à quoi on s’attendait et surtout la fusion des différentes gameplays au service de notre aventure est très réussie. C’es encore difficile de dire jusqu’où ce mélange de gameplay nous emmènera mais ce que l’on en a vu parait encourageant.
Pour conclure ces impressions sur Ni No Kuni 2, ce second épisode semble bien parti pour unifier une animation et une ambiance toujours aussi merveilleuses à un gameplay bien plus varié et dynamique qu’avant. Les combats s’avèrent beaucoup plus agréables tandis que les possibilités de se lancer dans un mini jeu de stratégie ou de gérer son royaume via un petit jeu de gestion donnent à Ni No Kuni 2 une vraie originalité pour ce que tout le monde pensait n’être qu’un « simple » J-RPG.
J’attends donc énormément de ce jeu qui va peut-être réussir le pari d’apporter de la fraîcheur de gameplay dans le style très codifié du J-RPG. Et je ne vous parle même pas de la qualité narrative de ce titre puisque tout ce que l’on a aimé dans le précédent jeu est toujours bien là.
Ni No Kuni 2 sera disponible le 23 Mars 2018 en exclusivité sur PS4 et le même jour sur PC.