God Eater est une licence à succès au Japon. C’était donc étonnant que ce jeu, proche dans sa forme d’un Monster Hunter, ne soit pas encore venu faire un tour en occident. Absence maintenant bien compensée puisque nous pouvons profiter pleinement de la sortie de God Eater 2 Rage Burst mais aussi de son premier épisode remastérisé : God Eater Resurrection, offert gracieusement sous forme de code aux acheteurs de God Eater 2. Une bonne occasion donc de découvrir cette licence…
Vous l’aviez sans doute déjà lu dans notre interview de Yusuke Tomizawa, producteur de God Eater, cette licence est un véritable hit au Japon, un pays connu pour son amour du genre Monster Hunter. En Europe, le genre a ses aficionados mais reste un peu moins populaire qu’au pays du soleil levant. Parfaitement adapté au jeu portable avec ses missions courtes et intenses, ce genre a toujours eu un peu plus de mal à s’installer de manière convaincante sur consoles de salon et je dois vous avouer que dans le genre, je n’ai réellement accroché qu’à l’excellent Soul Sacrifice sur PS Vita il y a quelques années.
God Eater 2 : Rage Burst nous arrive près de 3 ans après le japon et apporte un vent nouveau au genre du Monster Hunter Like.
D’abord, son univers interpelle de par son côté apocalyptique très appuyé. En effet, on découvre l’humanité au bord de l’extinction. Des monstres surpuissants, les Aragamis dévorent nos ressources naturelles et nous-mêmes au passage réduisant petit à petit l’humanité à une civilisation devant ruser sans cesse pour survivre. Pour combattre cette véritable plaie d’Egypte, des unités d’élite, les fameux God Eaters accueillent en leur sein des combattants élus sauveteurs de l’humanité. Au moyen d’armes directement fusionnées dans leur bras et de capacités surhumaines, ils protègent l’humanité et garantissent notre survie.
On incarne donc une jeune recrue que l’on peut customizer de manière assez poussée pour un jeu sur consoles de manière à nous immerger pleinement dans l’aventure.
Les développeurs ont même eu l’intelligence d’intégrer notre avatar dans les cinématiques et même de nous proposer quelques choix de dialogues. Sympa pour l’immersion et franchement convaincant en matière de storytelling. Si le ton est souvent grave (il faut dire qu’il y a plus joyeux comme sujet que l’extinction de l’humanité), nos héros restent de grands enfants destinés à devenir des guerriers. L’humour et le romantisme à la japonaise font donc régulièrement mouche en permettant de détendre un peu l’atmosphère.
Au niveau du système de jeu, on découvre un Monster Hunter like assez classique mais plutôt convaincant. Ainsi, notre arme de mêlée est notre principale source de dégâts face aux nombreux monstres que l’on peut croiser. Mais on peut aussi la transformer en arme à distance (à munitions limitées) pour terminer les boss récalcitrants ou en un gros bouclier pour gérer l’aggro d’un monstre un peu envahissant.
Les premiers affrontements paraissent assez simples nous offrant vite la possibilité d’upgrader notre équipement et de nous booster pour la suite. Car, rapidement, les choses se compliquent et certains monstres devront être approchés aussi prudemment qu’on peut le faire dans un Dark Souls. Il ne faudra pas hésiter à utiliser le bouclier et le dash à disposition pour frapper vite et fort.
Les choses se gâtent…
Si God Eater 2 bénéficie donc d’une bonne ambiance et d’un gameplay plus qu’intéressant, tout n’est pas forcément positif. A commencer par l’aspect technique (particulièrement sur PS4). Au japon, God Eater 2 est sorti sur PS Vita (et plutôt au début de sa vie), du coup, on sent bien que la version PS4 testée n’est qu’un rapide transfert vaguement amélioré de la versions Vita.
Sur PS Vita, le jeu s’en sort avec les honneurs (mais de justesse) tandis que sur PS4, difficile de passer outre le gâchis visuel affiché à l’écran : personnages un peu polygoniques, animations raides, cinématiques datées, arènes qui feraient honneur à la PS2, …
Comment ne pas citer non plus la localisation « douteuse » de ce titre ? Point fort : le jeu est entièrement traduit en français, ce qui est suffisamment rare que pour être signalé mais comme pour nous forcer à compenser ce point fort par un point faible, les voix japonaises sont aux abonnés absents. A la place, nous disposons d’un doublage anglais de qualité discutable qui ressemble fort au massacre auquel beaucoup d’anime doublé en anglais ont dû faire face aux USA. Dommage aussi que le mixage des voix anglaises parait d’aussi mauvaise qualité sur PS4.
God Eater 2 : Rage Burst est un Monster Hunter like qui se déguste en multijoueurs
On peut accueillir jusque 4 joueurs en parallèle et c’est bien comme cela que le jeu devrait se jouer. En solo, on va rapidement pester sur l’IA de nos camarades et sur la répétitivité des combats alors qu’avec quelques bons amis, la découverte du jeu est à la fois plus rapide et bien plus agréable. Il faut quand même noter aussi que le jeu supporte le cross-save : idéal pour avancer dans sa partie dans les transports en commun pour la reprendre ensuite sur son écran géant bien installé dans son canapé. Dommage par contre qu’il faille repasser à la caisse pour y jouer à la fois sur PS4 et sur PS Vita (le jeu n’étant pas cross-buy)
Enfin, un petit mot sur le bonus offert aux acheteurs de God Eater 2 : la version remastérisée du premier épisode : God Eater Resurrection. Amusant de constater d’ailleurs qu’au Japon, cette version est sortie après God Eater 2…
Cette version remastérisée est issue cette fois d’un jeu PSP mais la grande majorité des commentaires réalisés ci-dessus pour God Eater 2 restent parfaitement valables. A eux deux, le joueur passionné (et croyez-moi, on devient vite accroc) en aura pour plus d’une centaine d’heures de jeu. A noter que God Eater Resurrection est cross-save et cross-buy !
Conclusion
God Eater 2 : Rage Burst est un très bon jeu dans le genre du Monster Hunter like. Son gameplay ne déborde pas d’innovations mais est solide et suffisamment varié pour nous encourager à farmer notre matériel, missions après missions. L’univers dans lequel on évolue est également un point fort du titre, n’hésitant pas à mélanger ambiance noire tendance apocalyptique et dialogues légers entre adolescents.
Si vous êtes du genre à apprécier les jeux à la Monster Hunter, Gode Eater 2 apparait donc comme un maître achat. Il vous faudra quand même prendre en compte l’aspect technique vieillot de ce titre. Sur PS Vita, cela reste raisonnable sans pour autant impressionner quiconque mais sur PS4, le portage est minimaliste et peut faire un peu mal aux yeux. Cela n’enlève en rien les qualités intrinsèques de ce titre mais je le conseille avant tout aux joueurs qui ont envie de profiter des options de cross-save du titre. Si vous jouez souvent sur PS Vita en déplacement pour continuer l’aventure sur PS4 à la maison, vous serez sans doute vite conquis.
Ma Note : 7/10