Découvert à l’E3 2013, Mad Max m’avait plutôt impressionné avec ses combats routiers hyper violents mais de l’eau a coulé sous les points depuis cette époque et j’étais très curieux de découvrir ce que Max allait proposer en matière de monde ouvert post-apocalyptique. Alors, licence bien adaptée ou pétard mouillé ?
Un scénario qui ne décolle pas.
On savait déjà que ce jeu suivrait un scénario différent de celui du récent film : Fury Road. En effet, le scénario est totalement différent même si visuellement, on retrouve beaucoup d’éléments clés du film et on comprend vite que l’on navigue bien dans le même univers que celui de Fury Road.
Le scénario de la quête principale est probablement le point le plus faible de ce titre. Il n’est pas catastrophique mais s’avère beaucoup trop formaté Mad Max, sans apporter une réelle surprise. Max doit rassembler suffisamment de « scraps », la monnaie unique de l’Outland pour upgrader son véhicule et quitter cette région où les gangs se font la guerre sans cesse.
Il n’y a pas beaucoup plus à en dire surtout quand vous avez Aelya (surnommée dans les milieux informés la tueuse d’intrigue) dans votre dos : « Mais pourquoi tu passes tant de temps à améliorer ta voiture alors qu’il suffit d’en prendre une aux adversaires et de s’enfuir avec ? Duhhhhh ». Pas faux, pas faux mais (attention remarque sexiste en vue) une femme peut-elle vraiment comprendre l’attrait d’un V8 ? Seul Max et moi pouvons nous comprendre…
Un scénario faiblard, donc, qui ne réussit même pas à se rattraper en proposant des quêtes rythmées et originales. Les missions principales ressemblent même beaucoup trop souvent aux quêtes secondaires. Très peu de quêtes scriptées sont au programme et on se limite souvent à une simple attaque de camps.
Au contraire d’ailleurs des nombreuses activités secondaires qui varient du très sympathique (attaque de camps, attaque de convois,…) au plutôt répétitif (Destruction de totems, ballons à air chaud,…) en passant par le semi-ratage (déminage). Mais le vrai point fort de Mad Max, c’est son monde ouvert en lui-même. Si vous avez, comme moi, une certaine sensibilité au désert et au road trip, Mad Max risque bien de vous permettre d’exaucer votre désir le plus cher : foncer au milieu du désert en faisant tout exploser sur votre passage.
Un monde ouvert original et réussi.
Créer un monde ouvert désertique, voilà une mission qui n’était pas à prendre à la légère car quoi de plus répétitif qu’un désert ? Avalanche Studio a brillamment résolu le problème en jouant un maximum sur le peu de variété que l’on peut trouver dans les zones désertiques afin de donner à chaque zone son identité propre : désert de sable ou de roches, zones désespérément plates ou au contraire remplies de canyons et de relief.
L’environnement dans lequel on déboule à fond est juste sublime. La palette de couleur chaude contribue presque à nous donner des sueurs dans le canapé tandis que le soleil pointe à l’horizon éclairant des panoramas de cartes postales. C’est un vrai plaisir de parcourir ce monde et d’y remplir nos différentes tâches. A tel point que je dois avouer n’avoir quasiment jamais utilisé le système de voyage rapide.
Et comment ne pas parler des tempêtes qui se déchainent véritablement sur ce monde à intervalles réguliers ? Jamais je n’avais vu un tel déchainement des éléments. Un bruit assourdissant, des débris gigantesques qui seront sans pitié pour Max ou son véhicule, ces tempêtes sont juste inoubliables de violence.
L’Outland, c’est la guerre.
Mais Mad Max, c’est bien entendu, avant tout, un jeu de guerre routière où votre véhicule est aussi important que votre vie. On démarre donc le jeu à bord d’une carcasse qui roule à peine mais qui, avec les efforts de notre ami Chum, se transformera vite en bolide mortel. La customisation de notre véhicule est au cœur du gameplay puisqu’il nous faudra rassembler suffisamment de « scraps » (via les quêtes principales et secondaires) pour optimiser les éléments mécaniques et les armes de notre Magnum Opus (le petit nom de notre véhicule). Dans la pratique, les upgrades se débloquent au fur et à mesure de notre progression tandis qu’il nous faut rassembler les « scraps » nécessaires pour acheter les upgrades en question.
Qui dit Mad Max, dit affrontements de voitures dantesques et c’est là que l’on trouve le point le plus intéressant de ce titre. Les bagarres entre véhicules sont hyper violentes avec des chocs à désosser un tank, tandis que l’utilisation de notre grappin ou de notre shotgun nous permettra d’affaiblir l’adversaire ou de lui régler son compte sans détruire son véhicule. Les missions de convois sont, par exemple, souvent jouissives avec des adversaires intelligents et particulièrement agressifs. Même si ces affrontements brutaux peuvent s’avérer un peu répétitifs à la longue, le sentiment d’accomplissement quand on regarde les carcasses fumantes qui nous entourent suffit à mon bonheur.
A pied, c’est tout aussi brutal mais un peu moins bien abouti. Max n’utilise que rarement son shotgun et se limite à des combats au corps à corps d’inspiration très Batmanesque en moins fluides et plus répétitifs. Si la base du combat est comparable au système utilisé par le chevalier noir, on se rend vite compte que la brutalité des affrontements cache l’absence d’un système de combo digne de ce nom. Au final, on tape, on tape, on tape, on riposte, on bloque et on achève son adversaire. Seule la dernière partie du combat offre suffisamment de créativité que pour nous faire régulièrement sortir un petit sourire satisfait.
Enfin, je dois quand même signaler avoir été confronté à quelques bugs gênants : framerate inconstant, bruit du moteur qui disparait, bugs de texture sur Max, etc. Rien qui m’ait forcé à redémarrer le jeu, un passage par le refuge suffisant à réparer le problème mais des petits problèmes qu’on aurait aimé éviter.
Conclusion
Mad Max n’était pas un monde ouvert facile à réussir et si les développeurs d’Avalanche ont parfaitement rempli leur mission artistiquement parlant, ils n’ont pas pu éviter l’écueil de la répétition. Même si les combats en voitures s’avèrent être d’une violence presque jouissive et que Max incarne parfaitement le héros que l’on attendait, on ne peut s’empêcher de ressentir après quelques heures une certaine routine qui s’installe. C’est donc un monde ouvert réussi qui nous est offert ici mais qui manque d’originalité et de variété.
Les joueurs les moins sensibles à cet univers post-apocalyptique risquent donc de se lasser assez vite des aventures de Max tandis que les amoureux du désert (comme moi) y trouveront un terrain de jeu idéal pour y réaliser leurs phantasmes motorisés.
Ma Note : 8/10 (parce j’aime le désert et les V8)
Mad Max est disponible sur PS4, Xbox One et PC.