God of War est le bébé des californiens de Santa Monica Studio depuis 2005 et Kratos, leur héros colérique et charismatique à souhait nous accompagne donc depuis 3 consoles : la PS2, la PS3 et maintenant la PS4. Après une première trilogie réussie même si loin d’être parfaite, il s’agissait pour eux de frapper un grand coup avec ce nouveau God of War.
Et si Sony est bien doué pour une chose, c’est chouchouter ses héros car attention, voici un véritable chef d’oeuvre en approche.
Voici notre test de God of War…
La trilogie originale de God of War a toujours présenté Kratos comme un demi-dieu très énervé, limite soupe au lait, et qui a bien l’intention de ne pas se laisser marcher sur les sandales. Avec ses combats hyper-violents et sa mis en scène spectaculaire, God of War avait un peu révolutionné le genre du beat them all. Et même si on pouvait lui reprocher un traitement très « libre » de la mythologie ainsi que des mécaniques de jeu un peu répétitives, il faut reconnaître que la série God of War est toujours restée très agréable à jouer.
Mais quand fut venu le moment de penser à un nouvel épisode destiné à la PS4, Santa Monica Studio a vu très grand et n’a pas hésité à totalement transformer le jeu que l’on connaissait tous. Le pari était risqué mais le résultat est tout bonnement exceptionnel.
Le scénario nous plonge directement au coeur du sujet puisque l’on retrouve Kratos et son fils, Atreus (oui, oui, il a un fils !) en train de couper du bois. C’est l’hiver, on est quand même dans les pays du Nord (et oui, fini le pourtour méditerranéen et son charmant climat), ils doivent avoir froid. Que nenni ! Faye, la femme de Kratos et mère d’Atreus est morte et le bois doit servir pour son bûcher funéraire. Bonjour l’ambiance… Mais avant de mourir, Faye a confié une dernière mission à Kratos et Atreus : disperser ses cendres au sommet de la montagne, une aventure qui risque d’être dangereuse.
Je ne vous en dirai pas plus sur le déroulement de l’histoire pour éviter de vous spoiler quoi que ce soit mais une chose est certaine, ce scénario risque bien de surprendre (et même choquer) plus d’un fan de Kratos. Ce dernier a vieilli, il a gagné en maturité. Bien sûr, ses colères restent légendaires mais sa paternité fait de lui quelqu’un qui a des responsabilités et qui réfléchit « un peu » avant d’agir.
Au contraire, Atreus tient beaucoup de son papa. Il est instinctif, colérique, mauvais perdant et surtout il fonce dans la bataille les yeux fermés. Tel père, tel fils.
Avec un tel duo de héros, on savait qu’une grande aventure nous attendait.
Une refonte totale qui tient du miracle
La première chose qui saute aux yeux quand on découvre God of War, c’est sa perfection technique. Sur PS4 Pro, aucun ralentissement, aucun bug d’affichage et des visuels absolument grandioses. Voilà certainement le nouveau mètre étalon du jeu video sur consoles de salon. La mise en scène est aussi pour beaucoup dans la qualité de l’expérience de jeu puisque l’on va suivre Kratos en vue à la troisième personne sans jamais constater la moindre transition entre le jeu et les cinématiques. L’immersion est totale.
C’est bien simple, pendant les premières heures de jeu, je me suis véritablement pris plusieurs baffes visuelles dans la figure. Voilà encore une preuve que les studios de Sony maîtrisent la PS4 à la perfection.
Pourtant, une telle refonte totale d’un jeu aussi iconique que God of War était risquée, particulièrement pour son système de combat. Dorénavant, on suit Kratos au-dessus de son épaule et connaissant le gaillard et sa rapidité, on pouvait craindre pour la lisibilité des combats. Et bien, on avait tout faux. Ceux-ci sont particulièrement réussis, très différents de l’ADN de la série mais rappelant quand même à chaque instant qu’il s’agit bien de God of War.
La variété des coups à débloquer est énorme et on va vite abuser de la barre de rage qui permet à Kratos de déchaîner toute sa puissance. On ne se perd jamais sur le champ de bataille et le système de flèche indiquant si un ennemi vous attaque est particulièrement bien pensé.
Alors oui, l’expérience est très différente d’un autre God of War mais c’est peut-être justement ce système de combat totalement neuf qui donne tout son intérêt à ce titre.
Impossible de ne pas citer ici, la nouvelle arme iconique de Kratos : sa hache avec laquelle il coupe ses adversaires en deux. J’ai aussi beaucoup aimé le fait de pouvoir la lancer pour faire trébucher un ennemi ou le garder à distance mais aussi résoudre des petits puzzles sympathiques. Et la cerise sur le gâteau, c’est la possibilité de se prendre pour Thor puisque d’un appui sur « triangle », la hache nous revient dans les mains.
Autre grande nouveauté pour la série, nous sommes accompagnés d’Atreus, notre fils. Et si ce dernier se montre maladroit et faible au début du jeu, il devient vite un atout clé pour Kratos. Avec son arc et ses flèches, il détournera l’attention des ennemis tandis qu’il pourra déclencher avec son papa d’amour des combos dévastatrices. Un personnage fondamental pour la narration mais qui apporte également quelques bonnes idées en matière de gameplay.
Si Atreus se montre très réussi, c’est globalement le cas des multiples personnages secondaires qui nous épauleront dans notre aventure. La licence God of War a parfois péché, dans le passé, par un excès de premier degré, ce n’est certainement pas le cas dans cet épisode qui bénéficie de dialogues intelligemment écrits oscillant avec brio entre l’humour et l’émotion. On est bien loin de la simple quête de vengeance des débuts de la série.
Pour autant, il ne faut pas s’attendre non plus à un scénario à la « Last of Us ». Si la relation entre Kratos et Atreus est attendrissante, on reste dans un jeu d’action à la narration certes développée mais qui reste secondaire face aux combats sanguinolents. N’empêche que l’effort narratif est très intéressant et s’intègre parfaitement au jeu dans son ensemble.
Notons quand même ici que God of War garde l’essentiel de ses thèmes de prédilections et reste donc une histoire de « garçons ». Il ne s’agit pas vraiment d’une critique car c’est le genre qui veut ça, mais pour ma part, je garde un souvenir beaucoup plus intense d’une histoire comme « Last of Us ». Ce doit être le papa d’une petite fille que je suis qui parle…
Un univers cohérent et débordant de contenu
L’autre héros du jeu, c’est le monde incroyable de Midgard et ses royaumes parallèles. God of War n’est pas un monde ouvert et se montre même très souvent assez linéaire, pourtant, il offre un contenu absolument gigantesque. La recherche des coffres et des matériaux d’artisanat nous encourage à explorer le moindre recoin de cet univers et certains niveaux débordent de petits cachettes et de missions secondaires conférant une durée de vie énorme pour le genre. Comptez sur au moins 50 heures pour tout faire, pour tout voir.
Pour ne rien gâcher, l’univers de Midgard nous plonge dans la mythologie nordique mais n’oublie pas les origines de Kratos pour autant. Mais le lien entre ces mythologies est très bien amené offrant à cet univers étendu une rare cohérence.
Enfin, il faut noter la profondeur du système de crafting.
Pour faire simple, on peut améliorer la hache de Kratos ainsi que 3 pièces de son armure mais aussi l’armure et l’arc d’Atreus. Pour cela, on peut simplement acheter du matériel aux forgerons mais aussi crafter des pièces légendaires ou même les sertir avec des enchantements. L’objectif est de monter son niveau de compétence au travers de plusieurs caractéristiques (force, vitalité, chance, …). Chacun aura donc le loisir d’adapter l’évolution de Kratos et d’Atreus à sa manière de jouer.
Du coup, le loot prend une importance capitale pour bien développer nos héros et il est parfois un peu dommage que l’on se sente perdu dans un système de progression un poil trop brouillon. Rien de dramatique pour un jeu d’action mais un peu plus de clarté dans les menus n’aurait pas été du luxe.
Conclusion
God of War est un titre qui fera date dans le jeu video. Transformer totalement une licence aussi iconique était un pari risqué et Santa Monica Studio a tout simplement signé son chef d’oeuvre. Plus encore qu’un système de combat exigeant et millimétré ou un scénario parfaitement orchestré, c’est surtout la capacité de God of War de mélanger les genres avec brio que je retiendrai. God of War n’est pas encore le jeu parfait mais il réussit à offrir une expérience de jeu qui pourra parler à tous les joueurs !
Ce God of War, c’est presque comme si Kratos avait enfin terminé sa crise de puberté et rentrait dans l’âge adulte : plus posé, plus calme, moins vindicatif mais avec des colères toujours aussi mémorables.
God of War est déjà un jeu immanquable cette année !
Ma Note : 9,5/10
God of War est disponible dès le 20 Avril en exclusivité sur PS4 et PS4 Pro.
Un commentaire sur “[Test] God of War, Kratos signe un retour tout feu tout flamme”