Far Cry 3 (notre test) avait posé de nouvelles bases solides pour la licence et fait facilement partie de mon top 10 des meilleurs jeux de tous les temps. Ensuite, Far Cry 4 (notre test) et Primal (notre test) avaient réussi à plutôt bien renouveler les concepts fondateurs de Far Cry pour en faire une valeur sûre du catalogue d’Ubisoft.

Mais il était quand même temps que le studio de Montréal renouvelle un peu le style Far Cry afin de réveiller un peu l’intérêt des joueurs. Il s’agissait clairement du plus grand défi de Far Cry 5 : repenser le concept du jeu (un peu comme Origins l’a si brillamment fait avec Assassin’s Creed) tout en conservant ses qualités intrinsèques. Tout un programme !

Voici notre test de Far Cry 5…

Nous démarrons le jeu en tant que jeune marshall des Etats-Unis avec une missions simple : interpeller Joseph Seed, leader du Project at Eden’s Gate, un obscur culte apocalyptique qui entend bien nettoyer l’humanité de ses pêchés de gré ou de force. Après une introduction absolument grandiose, les choses se compliquent et vous vous retrouvez isolé de vos compagnons. Heureusement, les habitants de Hope County ne sont pas tous convertis et vous aideront à combattre Joseph Seed et ses sbires.

Far Cry, c’est avant tout la présence d’un méchant démoniaque et charismatique à souhait. Le genre de personnages qui, par ses monologues terrifiants, réussit à nous donner ce petit frisson dans le bas du dos que l’on aime tant. Et à ce petit jeu, Far Cry 5 s’avère excellent.

La famille Seed avec le fameux « Father Joseph » à sa tête à tout de la famille infernale et chacun de ses membres réussit à tirer la couverture au travers de leurs arcs scénaristiques. Pourtant, l’aventure s’avère souvent cousue de fil blanc, un peu comme si les scénaristes avaient simplement appliqué le cahier des charges d’un jeu Far Cry : un brin de folie, une once de psychotrope, une bonne couche de violence et hop, un jeu Far Cry est né.

Heureusement, le dernier acte et la conclusion se montrent autrement plus originaux que le reste de l’aventure et rien que pour ça, Far Cry 5 réussit à offrir une expérience narrative au-dessus de la moyenne.

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Du renouveau sans révolution

Au rayon gameplay, Far Cry 5 reprend les grandes lignes de la série. On retrouve donc un monde ouvert gigantesque et bourré de contenu que l’on pourra explorer quasi totalement librement. Encore plus qu’avant, la différence entre les missions scénarisées et les missions secondaires s’avère très fine.

Globalement, j’ai été très joyeusement surpris de la qualité d’écriture des différentes missions qui sortent bien souvent du pur cadre de la lutte contre le culte. Sinon, on retrouve toujours les prises de forteresses, les attaques de convois, la chasse aux animaux sauvages mais aussi un système de pêche particulièrement réussi. Non, non, si vous cherchez ce joueur qui a passé une après-midi entière à pêcher la truite, ce ne sera pas moi. Mais enfin, arrêtez, je ne vois pas ce que vous voulez dire…

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A noter également que les fameuses tours à grimper pour débloquer les missions de la zone ont disparu (et le jeu s’amuse même à nous troller à ce sujet) au profit d’un système beaucoup plus RPG consistant à débloquer les missions au fur et à mesure de notre progression en parlant aux très nombreux personnages hauts en couleur qui parsèment la carte.

Autant, c’est une très bonne chose de s’être débarrassé d’un concept un peu dépassé, autant, je dois avouer que le nouveau système ne m’a pas totalement convaincu. Far Cry n’a rien du RPG et je ne pouvais m’empêcher d’avoir peur de passer à côté d’une mission (d’autant plus qu’il arrive qu’un script ne se déclenche pas bien). Au final, je n’ai pas eu de problèmes mais Ubisoft devra retravailler encore ce concept d’ici au prochain jeu pour les « complétistes » anxieux de mon genre.

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Autre changement d’envergure, plus besoin de récolter ou de chasser pour crafter des améliorations d’inventaires ou d’armes. Celles-ci se débloqueront au fur et à mesure de notre progression via un système de « perks » qui nous permettront de débloquer nos améliorations préférées.

Il faudra donc échanger des points d’aptitude que l’on gagnera en effectuant certaines actions ou en découvrant des caches secrètes. Le système n’est pas désagréable mais je regrette que, dorénavant, le joueur soit encouragé à réaliser un génocide des animaux sauvages juste pour les vendre contre de l’argent. Auparavant, on chassait avec un objectif simple : survivre dans cet environnement hostile. Aujourd’hui, on choisit de massacrer tous les ours, panthères, pandas (biffez la mention inutile) juste pour gagner de l’argent afin de s’acheter de meilleures armes. Dommage.

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Montana, tu es si beau

Graphiquement, Far Cry 5 m’a mis une véritable claque dans la figure. Le Montana est magnifiquement mis en beauté avec un éclairage et des textures de grande qualité. Les personnages aussi sont soignés et on sent bien que Far Cry a fait un grand pas en avant du point de vue technique par rapport à Primal. Cela n’empêche pas encore quelques bugs d’apparaître par-ci, par là, tout particulièrement avec les événements aléatoires comme la libération d’otages. Dans l’ensemble, on peut même dire que le monde de Far Cry 5 est parfois moins cohérent que celui de ses prédécesseurs, ceci dit, il reste particulièrement réussi et extrêmement vivant/dynamique.

Un petit mot également sur le système de micro-transactions bien présent dans le jeu mais assez discret dans le sens où l’on peut très facilement s’en passer. Dommage quand même que chaque magasin nous rappelle son existence parfois de manière un peu lourde.

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Enfin, rappelons également que Far Cry 5 peut être parcouru entièrement en coopératif avec un ou une amie mais, attention, l’ami qui se connecte à votre partie n’est là que pour vous aider. Impossible donc pour lui de remplir la moindre quête dans sa propre partie via cette participation à votre partie, ce qui est un peu dommage : il faut donc arriver à se mettre d’accord pour savoir qui pourra avancer dans ses missions et croyez-moi ce n’est pas toujours facile (vous n’avez qu’à demander à Aelya !)

Impossible enfin de ne pas citer non plus le mode arcade qui permet de jouer en groupe selon des règles customizables à l’extrême. C’est bien simple, on peut quasiment créer son propre mod dans Far Cry 5 avec une facilité déconcertante.

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Avant de conclure, je voulais aborder un dernier point auquel Ubisoft devra prochainement faire attention. A force de reprendre dans ses derniers titres les éléments de gameplay qui ont bien fonctionné dans ses autres jeux (par exemple, les compagnons IA de Wildlands), les développeurs vont finir par complètement uniformiser l’expérience des mondes ouverts d’Ubisoft. Il y a quelques années, Far Cry, Assassin’s Creed ou Ghost Recon offraient un gameplay très différents les uns des autres mais aujourd’hui, je ne peux m’empêcher de ressentir une certaine répétitivité dans les différents titres Ubisoft (aussi bon soient-ils au passage). Le risque est clair : totalement uniformiser l’expérience et donc perdre l’identité des différentes licences.

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Conclusion

Far Cry 5 est définitivement une réussite pour une licence qui commençait à avoir besoin de se renouveler un peu. Avec un thème original et des personnages aussi dingues que l’on pouvait l’espérer, Far Cry 5 installe directement son univers pour ensuite se perdre un peu dans les clichés de la licence avant de finalement nous sortir le grand jeu.

Le gameplay n’évolue finalement que légèrement en supprimant les fameuses tours de contrôle et en offrant au titre un petit côté RPG. Ce renouveau est plutôt bienvenu même s’il est encore amené parfois maladroitement.

Mais ce qu’il faut retenir de Far Cry 5, c’est surtout son monde ouvert gigantesque, bourré de contenu et d’une beauté à tomber par terre. Je ne peux m’empêcher de penser que ce monde est un poil moins cohérent que celui des précédents épisodes mais il reste absolument passionnant à parcourir.

Ma note : 8,5/10

Far Cry 5 est disponible sur PS4, Xbox One et PC.

Un commentaire sur “[Test] Far Cry 5, repentez-vous, bande de mécréants

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