Assetto Corsa n’est pas la simulation automobile la plus connue du monde. Il faut dire que son développeur, Kunos Simulazioni, est plus connu dans le milieu professionnel de la course pour son travail sur des simulateurs pros destinés entres autres aux écuries de F1. Là, d’un coup, on se sent tout petit quand on s’apprête à se lancer dans ce qui s’annonce comme la simulation ultime disponible au grand public. Prêt à devenir un vrai pilote ?
Assetto Corsa s’est longtemps concentré sur le marché PC puisqu’il est disponible sur cette plateforme depuis plus d’un an et les retours des pilotes PC étaient excellents. Je ne vous ferai pas de comparaison entre les deux plateformes puisque je n’ai pas testé ce jeu dans sa version PC, surtout par manque de temps. C’est donc la version PS4 sur laquelle j’ai pu tester mes talents de pilote virtuel.
Et question pilotage, Assetto Corsa envoie du lourd, du très lourd.
Toutes aides désactivées et avec un bon volant/pédalier, la sensation de piloter un bolide n’a jamais été aussi impressionnante. Dans ces conditions, on se rend compte que Forza ou Gran Turismo sont des jeux pour les débutants tandis que Project Cars, bien que plus réaliste, est encore un poil trop arcade.
Avec Assetto Corsa, le moteur de gestion de la physique de la voiture n’a jamais été aussi précis. Après quelques heures d’entrainement, on comprend mieux la précision du transfert des masses, l’importance d’un réglage de suspension ou la différence dans l’équilibre de la voiture entre un réservoir plein ou vide.
Le pilotage se montre incroyablement exigeant avec une punition qui vous attend à chaque freinage un peu appuyé, à chaque accélération un peu anticipée, à chaque bosse du circuit mal négociée. C’est bien simple, les premiers tours de roue dans un modèle un peu puissant est une véritable torture tant on ne contrôle rien et que l’on se bat à chaque instant avec notre bolide. Rassurez-vous, après un peu d’entrainement, on commence à mieux maîtriser son pilotage tandis que l’apprentissage du circuit nous permet de claquer quelques chronos plus honorables.
Quel plaisir de pilotage mais quelle souffrance aussi !
Bien conscient qu’un pilotage aussi exigeant n’est pas à la portée de tous, les développeurs italiens ont quand même prévu un bon paquet d’aides au pilotage (contrôle de traction, de stabilité, abs, etc) et si l’activation de ces aides facilite grandement le pilotage, on y perd aussi beaucoup dans ce qui fait la spécificité d’Assetto Corsa : une simulation sans compromis !
La meilleure simulation disponible mais un jeu-vidéo en net retrait
Le modèle de pilotage a beau être au top, il faut bien plus pour signer un bon jeu-vidéo et si Assetto Corsa va combler de joie les masochistes du virage parfait, les autres resteront peut-être un peu sur leur faim.
Le contenu d’abord est loin d’être aussi complet que ce que propose la concurrence : une centaine de voitures (merveilleusement bien modélisées mais un peu chiche au niveau de la variété) et seulement 12 circuits disponibles (Spa, Imola, Monza, entre autres), voilà qui fait quand même un peu maigre si on n’a pas envie de tourner encore et encore jusqu’à signer la boucle parfaite.
Les modes de jeu sont tout aussi limités. Le mode « Course » ne permet que d’enchainer des sessions de pilotage selon différents critères sans aucune aide pour le pilote novice. Le mode « Evènements Spéciaux » n’est qu’une succession d’épreuves variant un peu les plaisirs de pilotage (depuis la petite sportive jusqu’à la F1) tandis que le mode « Carrière » n’est finalement qu’un assemblage un peu maladroit de courses au volant de voitures de plus en plus puissantes.
Forza, Gran Turismo ou Project Cars ne sont sûrement pas parfaits en matière de réalisme automobile mais ils donnent bien plus envie d’enchainer les courses et de progresser qu’Assetto Corsa qui se limite à mettre en avant son modèle physique impeccable. Et ce n’est pas l’absence des courses de nuit ou de gestion de la météo qui va arranger l’apparente pauvreté de contenu.
Côté technique, sur consoles, c’est plutôt joli mais pas dénué de défauts. Beaucoup d’aliasing et de clipping présents et même des chutes de framerate lors des premiers virages. Pas l’idéal pour un jeu aussi complexe à maîtriser.
Soyez également prévenu que même si le jeu à la manette est tout à fait possible, je conseille fortement d’investir dans un volant de qualité (comme le T300 RS avec lequel j’ai testé ce titre) pour profiter de la multitude de retour d’information qu’un bon volant de simulation peut fournir.
Les développeurs sont sans doute conscients de ces quelques approximations en matière de contenu puisque le titre est disponible à petit prix (+/- 35 euros), ce qui rend l’achat bien plus intéressant à condition de disposer d’un bon volant de course.
Conclusion
Assetto Corsa est, sans aucun doute, la Rolls des simulations de course automobile. Ce titre dispose du meilleur modèle de pilotage que j’ai jamais pu tester. La sensation au volant de ces bolides de rêve est un mélange entre plaisir masochiste et véritable souffrance pour tenir la trajectoire sans partir en tête à queue à chaque virage. Encore faut-il être un vrai passionné de pilotage prêt à investir le temps nécessaire pour apprendre à piloter de tels bolides (sans pour autant être assisté par un tutoriel qui manque vraiment beaucoup).
Si vous disposez d’un bon volant/pédalier et rêvez d’une carrière en sport automobile, Assetto Corsa s’adresse définitivement à vous. Si vous êtes juste un passionné de sport auto et que le plaisir est plus important que la précision d’un modèle de pilotage parfait, alors, ce titre n’est peut-être pas tout à fait pour vous. Ma note finale est plutôt bonne mais soyez bien prévenu que vous trouverez difficilement simulation plus austère que celle-ci.
Ma Note : 7,5/10
Assetto Corsa est disponible sur PS4, Xbox One et PC.
Assetto, c’est le HARD DRIVIN’ des temps modernes ! Il est superbe ! Mais il est impossible ! A la manette, c’est de la torture. Il faut être passionné pour s’y aventurer !
Mais qu’est ce qu’il est beau !
Oui, à la manette, c’est quand même dur.
Moi, j’ai encore bien aimé cette difficulté élevée mais j’avoue que pour me détendre, je préfère F1 2016 ou Forza… Assetto Corsa s’adresse vraiment trop aux apprentis pilotes pour dire qu’il est « fun ».