Jeune ado, j’avais adoré Pokémon Rouge. A vrai dire, je l’avais un peu volé à ma petite sœur : en gros, on se partageait la cartouche. Je n’avais pas le droit d’affronter les maîtres des ligues mais je lui montais ses Pokémons. Elle s’était ainsi retrouvée avec un Kadabra qui pulvérisait ses adversaires, dont mon cousin qui perdit d’ailleurs tragiquement son Tortank niveau 99 lors d’un faux échange raté, vous savez, le hack pour dupliquer ses Pokémons qui consistait à couper sa gameboy au milieu de l’échange (mon cousin reste traumatisé par ces événements). Lorsque Pokémon Stadium sortit sur N64, nous nous jetâmes dessus et furent un peu déçus du nombre restreint de Pokémons.
Depuis cette époque, nous attendions toujours le messie (non, pas le joueur de foot – oh mon Dieu, l’humour de Quantic est contagieux, aidez-moi) : ce jeu Pokémon qui nous permettrait de les faire combattre sur notre télé. Or Pokkén Tournament de Bandaï Namco propose justement cela ! Mais répond-il aux attentes (démesurées?) d’une horde de fans (qu’ils soient nostalgiques ou non) ?
La recette de Pokkén Tournament est simple, c’est un jeu à la Tekken mettant en scène des Pokémons.
Fini le tour par tour des RPGs, ici on s’affronte dans des combats dignes des jeux de baston ! Je sais que beaucoup attendaient ça, mais j’aurais préféré garder le format plus classique et fidèle à la série d’origine : ce principe de combat où l’on prend possession du corps du Pokémon ne rentre pas vraiment dans l’esprit de l’univers.
Le jeu tente d’apporter une dose de stratégie en distinguant deux phases de combat : celle de terrain où l’on se déplace pour approcher son adversaire et celle de duel qui ressemble plus à un jeu de combat traditionnel en vue de côté. On passe d’une phase à l’autre en assénant des attaques spécifiques et les coups diffèrent suivant les phases.
A cela s’ajoute le fameux pierre-papier-ciseau de la licence. Sauf qu’au lieu de s’appliquer au type de Pokémon, ici elle s’applique au type de coup : les coups normaux sont plus forts que les chopes qui eux battent les contres qui supplantent les coups normaux. Bref, de quoi permettre de se créer une petite stratégie.
Cependant, au final tout cela s’avère assez vite répétitif. Surtout le mode de la ligue Ferrum qui met en place une mini-histoire avec un Shadow Mewtwo mais qui consiste en un enchaînement de combats aléatoires et quasi identiques. En effet, pour monter dans la ligue, il faut arriver au minimum à la huitième place dans le classement pour avoir le droit de faire le tournoi pour enfin défier une sorte de maître d’arène pour accéder à la ligue suivante qui s’avère être la même chose. Sachant que pour arriver à la huitième place, il faut enchaîner les combats et que les ligues vont de D à A, cela devient vite lassant…
Par contre, on gagne vite des titres pour son personnage : j’aime particulièrement celui de « Légende Vivante » qui s’obtient lorsqu’on enchaîne 5 ou 10 victoires contre l’I.A. (désolée ma mémoire me fait faux bond)…
Je dois avouer qu‘une de mes déceptions par rapport à Pokkén Tournament est sa localisation : j’adore la possibilité d’avoir les voix japonaises mais l’absence de doublage français rend le titre moins accessible aux plus jeunes. Attention, les menus et les sous-titres sont en français mais cela signifie que les enfants ne sachant pas lire auront besoin de l’aide de leurs parents et qu’ils ne reconnaîtront pas les noms des Pokémons durant les combats.
D’un autre côté, vu le nombre limité de Pokémons qu’offre le titre, ils pourront vite retenir ces noms… En effet, on compte aujourd’hui plus de 700 espèces différentes. Je m’attendais donc à trouver dans le jeu un nombre conséquent de Pokémons. Or, le choix se limite à une quinzaine de Pokémons et en plus, il y a Pikachu deux fois (version normale et version catcheur !). J’avoue ne pas comprendre… Bon, il est vrai que l’on peut faire appel à des Pokémons de soutien lors des combats mais leur rôle est limité et surtout ils sont organisés en paires indissociables (en gros, impossible de les mixer entre eux), donc nettement moins intéressants que ceux qui combattent.
Ce manque de Pokémons renforce la répétitivité du titre qui tente de masquer cet aspect en les faisant monter de niveau et en nous permettant de répartir l’expérience en différentes catégories pour nous permettre de créer des Pokémons « uniques ».
On peut également personnaliser notre avatar (j’avoue avoir bien aimé cette partie^^) en lui changeant ses cheveux, ses vêtements, son arrière-plan… Tout cela se paye grâce à l’argent gagné lors des combats (pas de vrai argent au moins). On peut aussi choisir sa phrase d’intro : perso, j’ai opté pour « Je meurs de froid », car cela est vrai les 3/4 du temps 😉
Les différents modes proposés ne sont pas si variés que ça : Entrainement, Combat Solo, Combat versus En Ligne ou en local et la ligue Ferrum évoquée plus haut. On a donc vite fait le tour…
Conclusion
Pokkén Tournament était très attendu, depuis des années par les plus enthousiastes, et il n’arrive malheureusement pas à la hauteur de ces attentes.
Le nombre limité de Pokémons (seulement une quinzaine jouable !) ainsi que la répétitivité des combats l’empêchent d’être un grand jeu.
On appréciera néanmoins la possibilité de prendre part à un combat de Pokémons avec une prise en main relativement aisée pour les plus jeunes tout en s’avérant plus stratégique que ce que l’on aurait pu penser.
Ma note : 7/10
Pokkén Tournament est disponible en exclusivité sur Wii U.
Dommage que je n’ai pas de wii U car j’aurai bien voulu le tester celui-là