Déjà lors de sa sortie sur Wii, Xenoblade Chronicles avait marqué les esprits des fans de J-RPG. Et c’est l’adaptation portable de ce jeu que Nintendo a choisi pour être le fer de lance des jeux destinés exclusivement à sa New 3DS. Alors, est-ce que le rôliste qui traîne au fond de nous peut se réveiller ?
Comme souvent dans les J-RPG, l’histoire de Xenoblade Chronicles est compliquée et même un peu tordue pour le commun des mortels mais contrairement à pas mal de productions japonaises récentes, ce titre déborde de thèmes adultes et de choix cornéliens. On ne s’en plaindra pas.
Nous découvrons donc le monde de Bionis, un monde à l’avenir incertain car ses habitants, les Homz, sont sur le point de se faire rayer de la carte par des mécas issus d’une rencontre mortelle entre deux Titans. Ah oui, j’ai oublié de vous dire, vous vivez sur un Titan mort au combat et ce dernier a été figé dans sa dernière position. Original, n’est-ce pas ?
Heureusement, les Homz ont un espoir, un héros capable de contrôler l’épée légendaire Monado et ce héros, c’est vous, Shulk. Votre épée vous confère de super pouvoirs pour venir à bout des nombreuses créatures hostiles infestant Bionis mais vous donne aussi une sorte de pouvoir de prémonition. Pendant les combats, vous aurez en effet, de temps en temps, une vision sur la mort prochaine de l’un des membres de votre équipe. A vous alors de prévenir votre équipier pour qu’il fasse en sorte d’éviter l’attaque mortelle ou d’intervenir vous-même pour le sauver.
Voilà un concept qui donne beaucoup de vitalité aux combats car les visions seront souvent traumatisantes pour Shulk, ce qui modifiera inévitablement vos relations avec les membres de votre groupe tout en mettant en danger de mort n’importe qui, n’importe quand. Si vous êtes du genre à tomber amoureux de votre équipe d’aventurier, cela promet des moments bien difficiles.
Pour le reste, les combats de Xenoblade Chronicles sont assez classiques pour du J-RPG mais comme souvent dans ce genre, ils sont stratégiques et assez intéressants. Chaque héros attaque la cible en fonction de ses Arts, l’idée étant d’orienter le combat de manière à permettre des combinaisons entre les différentes attaques.
Par exemple, un héros tente de faire chuter l’ennemi tandis que les autres déclenchent leurs attaques au sol ou encore, l’un des héros fait diversion, tandis qu’un autre essaie de contourner l’ennemi pour l’attaquer par derrière. Il y a de nombreuses combinaisons possibles et la plus puissante consiste à bien utiliser les relations entre les héros pour réussir à déclencher une attaque combinée de toute l’équipe.
Pour ne rien gâcher, Xenoblade n’est pas un jeu centré uniquement autour du combat. Les relations avec les autres personnages constituent un pan entier du gameplay. Soignez vos dialogues et répondez intelligemment afin d’augmenter votre niveau de relation ou, au contraire, répondez à côté et brouillez-vous à tout jamais avec vos compagnons. Mauvaise idée quand on sait à quel point une équipe soudée est indispensable pour arriver au bout du jeu.
Il faut aussi insister sur la taille de l’univers que l’on nous propose de découvrir qui est juste gigantesque. Les quêtes secondaires semblent ne jamais s’arrêter et il faut une discipline d’acier pour se forcer à progresser dans la quête principale sans passer toute sa nuit à explorer cet univers vite passionnant.
Techniquement parlant, la qualité de la conversion force le respect. Difficile d’imaginer un jeu d’une telle complexité tourner aussi bien sur une « petite » portable. Visuellement, le confort n’est pas optimal, particulièrement pour les ennemis un peu loin qui ont tendance à se fondre dans le décor mais c’est un bien petit défaut à supporter pour bénéficier d’un jeu d’une telle qualité sur New 3DS. La lisibilité est impressionnante pour un genre qui a tendance à accumuler beaucoup d’informations à l’écran.
A noter quand même l’absence du doublage japonais, ce qui enlève inévitablement une partie du plaisir à jouer à un J-RPG.
Enfin, signalons la présence d’un module de collection qui apporte bien peu d’intérêt en lui-même mais pourra sans doute intéresser les joueurs les plus hardcores. On peut, en effet, y collectionner musiques et modèles 3D via un système de jetons que l’on peut gagner via le podomètre, via des rencontres StreetPass ou en utilisant l’amiibo Shulk une fois par jour. Bon, on va être clair, ce n’est pas ça qui poussera à l’achat du jeu mais un petit bonus est toujours bon à prendre.
Conclusion
Xenoblade Chronicles 3D est une superbe adaptation à la New 3DS de l’un des meilleurs J-RPG de ces dernières années. Les combats s’avèrent dynamiques et remplis de suspense tandis que les interactions entre personnages ainsi que le scénario (quoiqu’un peu complexe) sont un exemple de ce que le J-RPG peut proposer de mieux.
Techniquement, la conversion à la New 3DS est impressionnante avec une lisibilité de l’action et une maniabilité exemplaire (notamment avec l’utilisation du mini-stick). Bien entendu, on reste sur une console portable et les limitations visuelles se font un peu sentir tout comme l’absence de doublage japonais mais si vous appréciez un minimum le genre du J-RPG, je ne peux que vous encourager à vous plonger dans l’aventure gigantesque que Xenoblade Chronicles 3D nous propose.
Ma Note : 8,5/10
Dommage qu’il soit assez difficile de se le procurer… Il faudra vendre un rein soit pour acheter un new 3ds soit pour acheter la version Wii, dont les prix se sont envolés.
Oui, la version Wii se vend à prix d’or maintenant. Un comble pour un jeu qui s’est quand même très mal vendu à son époque.