Ces dernières années, Frontier, le studio derrière ScreamRide et grand spécialiste de la simulation du genre Theme Park avec la reprise plutôt réussie de la série des RollerCoaster Tycoon, s’était un peu diversifié dans la cause animale avec le mignon Kinectimals et le gentillet Zoo Tycoon. Les voir revenir à leur amour du manège qui va vite et qui fait peur ne pouvait donc que me remplir de joie. Sauf que ScreamRide ne sera pas le successeur à RollerCoaster Tycoon que tout le monde espérait…
ScreamRide avait le potentiel sur papier de proposer une expérience intéressante. La puissance d’une Xbox One au profit d’un simulateur de montagne russe, voilà un concept qui me parle. Mais, en pratique, la qualité de ce qui nous est proposé est bien faible.
Ce qui frappe le plus, c’est que, visuellement, on n’a pas du tout l’impression de jouer sur une Xbox One. Les bâtiments présents sont droits et lisses, quasiment sans textures et mettent en plus un temps anormalement long pour s’afficher. Techniquement, on se croit plus devant un jeu pour tablettes que devant un jeu exclusif aux consoles Xbox.
Vous aurez déjà compris que ScreamRide met une croix sur l’aspect gestion d’un parc d’attraction, un concept qui n’existe carrément pas ici puisque l’on incarne un simple employé d’une obscure compagnie qui prend plaisir à tester des attractions toutes plus folles les unes que les autres sur de malheureux cobayes, qui ont l’air plus lobotomisés les uns que les autres. ScreamRide se rattrape de ce scénario inexistant en proposant 3 types de gameplay très différent où l’on joue le rôle successivement d’un pilote, d’un spécialiste en destruction et d’un ingénieur.
En tant que pilote, on se retrouve aux commandes d’un wagon de montagne russe bénéficiant d’un contrôle étonnement évolué de notre véhicule. Ainsi, on peut accélérer, freiner, gagner du boost ou encore tenter des « deux roues » pour gagner plus de points. Au cours des 18 parcours proposés, on découvre petit à petit de nouvelles possibilités pour ne pas trop sombrer dans la routine. Pourtant, et ce même si l’animation est plus rapide que le meilleur des Sonic, on se demande vite ce que l’on fait là. Le côté « test de vos réflexes » est amusant quelques minutes mais jouer au pilote d’un Rollercoaster ne s’avère finalement pas l’activité la plus excitante qui existe.
Le mode Destruction est, lui, carrément pire puisqu’aux commandes d’une sorte de catapulte, on doit balancer des cobayes sur des bâtiments pour les faire s’écrouler et espérer déclencher des explosifs pour ravager la carte. ScreamRide a beau nous proposer des défis supplémentaires sous la forme d’anneaux à traverser ou de bumpers sur lesquels rebondir, on a quand même l’impression de jouer à un Angry Birds du pauvre.
Heureusement, le mode Ingénieur vient « un peu » sauver la situation. Cette fois, on retrouve des circuits de rollercoaster inachevés qu’il faudra compléter suivant des critères précis. On peut alors laisser son imagination débordante donner naissance à des triples loopings suivis d’une monté verticale abrupte et autres petits phantasmes de fans de rollercoasters. Mais là aussi, le mode Carrière montre vite ses limites puisque les éléments les plus sympas ne sont débloqués qu’au compte-goutte, ce qui confère à l’ensemble un rythme bien trop lent.
Cependant l’intérêt premier de ce mode, c’est bien sûr le moment décisif où vos cobayes vont tester votre œuvre. Ceux-ci pouvant se mettre à vomir, être éjectés ou pire voir leur wagonnet s’arrêter en pleine course sous l’effet d’une gravité implacable. Un test malheureusement bien passif puisque nous restons simples spectateurs. J’ai malgré tout bien apprécié son côté « expérimentation humaine » au côté très satirique.
Finalement, et comme c’est souvent le cas dans ce genre de titre, c’est dans le mode bac à sable que l’on s’amuse le plus. On a accès à tous les outils débloqués dans le mode Carrière et on peut donc construire le rollercoaster de ses rêves. Dommage que même dans ce mode, la caméra se montre un peu trop sensible et que l’on n’a pas toujours une bonne vue de ce que l’on fait. Cela n’empêche qu’on peut vraiment construire une montagne russe de folie et voilà un petit plaisir qui ne se refuse pas.
Conclusion
ScreamRide m’avait laissé une bonne impression après son annonce à la Gamescom l’année dernière et mon espoir de voir le studio Frontier renouer avec son genre de prédilection était plus fort que jamais. Malheureusement, le résultat final se montre décevant. Pas de parc à gérer et seulement 3 mini-jeux, certes variés, mais surtout vendu bien trop cher (environ 40 euros) pour la qualité proposée.
L’amateur/constructeur de montagnes russes pourra quand même y trouver son bonheur à défaut de réelle concurrence dans ce marché d’ultra-niche mais attendez peut-être une baisse de prix pour craquer.
Ma Note : 5,5/10
ScreamRide est disponible en exclusivité sur Xbox One et Xbox 360.