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The Crew, c’est un peu le successeur de la série des Test Drive Unlimited. D’ailleurs, une bonne partie de l’équipe d’Ivory Tower a travaillé sur cette licence. Monde ouvert gigantesque et simili-MMO pour pilotes en herbes sont donc au programme. Mais y-a-t-il vraiment de quoi partir en road trip ?

Un terrain de jeu juste exceptionnel

S’il ne fallait retenir qu’une seule chose de The Crew, c’est sa carte absolument gigantesque. Lors de mes previews précédentes, je n’ai retenu qu’une seule chose : les États-Unis entièrement modélisés. Bon, d’accord, pas vraiment à l’échelle mais l’intention est là. Les nombreuses villes présentes (Seattle, Chicago, New York, Las Vegas, Los Angeles et bien d’autres) paraissent parfois un peu étriquées mais elles ont chacune leur style visuel et tous les grands monuments représentatifs de ces villes sont bien présents.

Même constat pour la campagne, si vous avez déjà fait un road trip aux USA, vous ne serez pas dépaysés. Qu’il s’agisse de parcourir l’ouest désertique, les rocheuses vertigineuses ou les grandes plaines du centre, le souci de nous faire traverser des environnements variés et représentatifs des Etats-Unis est sans cesse présent et donne à The Crew un cachet touristique tout simplement unique dans le jeu-vidéo.

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On est bien loin des titres concurrents avec leurs environnements imaginaires qui, aussi réussi qu’ils peuvent l’être, n’offre pas cette sensation unique du « Je suis aux USA, et j’aime ça ».  Un autre point fort ce cet univers est qu’il est vivant. Jamais je n’avais vu un monde aussi gigantesque si bien rempli.

En ville, on croise du trafic (et presque des bouchons sur l’autoroute), des piétons (parfois un peu trop rares quand même), des événements (ambulances, pompiers). A la campagne aussi, il se passe des choses. On croise souvent des animaux à condition de foncer à travers champs mais on peut aussi se retrouver nez à nez avec un avion d’épandage ou un hélicoptère. Bref on a l’impression de parcourir un monde vivant et d’en faire partie.

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Tout n’est pas rose pour autant…

Malheureusement, proposer un monde aussi grand est inévitablement accompagné de points faibles. Ainsi, l’échelle des déplacements entre villes a été fortement réduite. Il faut compter un peu plus d’une heure pour faire New York – Los Angeles et bien souvent, dès que l’on quitte les missions pour se lancer dans l’exploration, on découvre des environnements certes variés mais surtout peu excitants. Maintenant, il ne faut pas gâcher notre plaisir. Proposer un monde ouvert de cette taille est un véritable exploit et même s’il pouvait encore être mieux, je l’ai trouvé totalement à la hauteur de ce que je pouvais en espérer.

Si le monde ouvert est gigantesque, l’offre de voitures est moins dithyrambique. Une petite quarantaine de voitures en standard, c’est à la fois beaucoup et très peu. Le collectionneur invétéré sera surement déçu tandis que l’amateur averti trouvera rapidement une voiture lui correspondant puisqu’on peut trouver presque tous les genres depuis la citadine jusqu’à la super car. L’offre reste quand même très orientée « américaine », ce qui a du sens puisque le jeu se déroule au pays de l’oncle Sam. Moi qui suis un amoureux invétéré des belles américaines, j’y ai trouvé mon bonheur.

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Les voitures proposées peuvent appartenir à 5 classes relatives au type de missions proposées : Street, Dirt, Perf, Raid, Circuit. Il s’agit de livrées qui permettent de transformer un véhicule pour l’adapter à d’autres types de courses. Ainsi, certaines voitures pourront être transformées dans les 5 classes pour pouvoir faire tout le jeu avec un seul véhicule alors que d’autres voitures ne seront disponibles qu’en quelques classes voir une seule pour les plus performantes. A chacun de gérer sa collection en fonction de ses goûts et il faut avouer que visuellement, la transformation est souvent assez réussie.

Un pilotage peu convaincant et des bugs, beaucoup de bugs…

On touche maintenant aux sujets qui fâchent un peu plus. Au niveau technique, le jeu se montre franchement limite. Bien entendu, un monde aussi gigantesque ne peut qu’amener son lot de problèmes mais visuellement, le jeu ne se montre pas à la hauteur de la Next Gen. Il n’est pas moche, loin de là, mais on pouvait s’attendre à mieux.

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Je retiens particulièrement la vue intérieure des véhicules, particulièrement ratée et presque impraticable. Les bugs restent aussi encore très (trop) présents : clipping exagéré, lag incontrôlable, physique de certaines IA’s anormales (comme cette ambulance en tête à queue permanent que j’ai pu croiser). The Crew était très ambitieux et clairement, la technique n’est pas encore totalement maîtrisée.

Même constat concernant le pilotage qui s’avère en standard à la fois trop simple d’accès, trop mou et à l’occasion carrément frustrant. Heureusement, si vous retirez les aides au pilotage, les choses s’améliorent un peu. De même, après quelques heures de jeu et avec votre voiture qui s’améliore, le pilotage gagne en intérêt et se montre même agréable.

Reste quand même un moteur physique qui donne parfois l’impression d’être sur Jupiter et une gestion des collisions pas réaliste pour un sou. Les tonneaux sont très mal simulés et la voiture est vraiment trop accrochée à la route. De même, frôler un poteau sur le bord de la route peut parfois avoir le même effet qu’heurter un semi-remorque en frontal. Difficile de s’y faire…

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Un vrai MMO automobile

The Crew n’est pas le premier jeu à clamer être un MMO automobile et comme ses prédécesseurs, il offre à la fois un gameplay addictif et montre des défauts inhérents au genre. La montée en niveau de son bolide est très réussie, tout simplement parce qu’elle nous pousse à progresser dans le scénario et à remplir la multitude de défis proposés.

Petit à petit, notre voiture gagne du niveau et récupère du « loot » sous forme de nouvelles pièces agrémentées de bonus. Pourtant, autant cette phase est addictive à souhait et pousse presque au grinding des pires MMO’s asiatiques, autant elle m’est apparue un peu artificielle. Notre voiture a beau grimper en niveau, on ne la trouve pas plus maniable ou mieux équilibrée. Non, mais, par contre, nos adversaires qui étaient imbattables auparavant deviennent soudain plus lents. La peur de notre nouvelle réputation peut-être…

Cette progression permanente force également le gameplay à se montrer plus attaché aux statistiques de notre voiture qu’au talent du pilote. Bref, si vous jouez beaucoup, vous aurez toutes les chances de battre un pilote meilleur que vous mais moins bien équipé. Frustrant à l’occasion, on peut quand même reconnaitre que c’est un peu comme cela que ça fonctionne dans la vraie vie. Le matériel étant souvent plus important que le pilote.

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Ubisoft misait beaucoup sur le multijoueur puisque toutes les missions sont jouables en coopératif et qu’il suffit qu’un membre de votre « crew » réussisse la mission pour la valider pour vous aussi. Avec une bande de copains, cela permet, en effet, de progresser plus vite tout en s’amusant. Si vous n’avez pas d’amis, vous pouvez faire appel à la fonction « quick coop » qui envoie automatiquement une invitation a tous les joueurs présents dans votre voisinage. Le système fonctionne asse bien mais ne trouvera pas systématiquement des joueurs. Même constat pour le mode PvP qui fonctionne tantôt très bien, tantôt pas du tout, sans réelle explication.

L’aspect multijoueur est donc intéressant mais n’est pas indispensable et montre encore pas mal de carences. Mais comme je suis un solitaire dans l’âme, j’avoue avoir préféré progresser dans le scénario en solo.

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Un scénario qui sent bon la série B

Voilà sans doute une des grandes différences entre The Crew et d’autres MMO’s automobiles. The Crew propose un énorme scénario qui vous envoie aux quatre coins des USA et vous occupera pendant un sacré paquet d’heures. L’histoire est digne des meilleures séries B du genre et pourra donc apparaitre comme totalement lamentable si vous n’aimez pas le genre ou absolument indispensable si vous appréciez les Fast and Furious ou autres « chefs d’oeuvre » du genre automobile.

Vous incarnez Alex Taylor, en prison depuis 5 ans pour le meurtre de son frère, leader des 5-10, un groupe clandestin de fous de course qui semble s’être un peu perdu dans des activités criminelles annexes. Mais, bien entendu, vous n’y êtes pour rien et la police vous propose de travailler avec elle pour démanteler le groupe et au passage retrouver le véritable assassin de votre frère.

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Très classique, ce scénario ne propose aucune surprise mais il est solide et franchement pas désagréable à suivre. Bon, je l’avoue, Alex, avec sa barbe bien taillée et son comportement de hipster sur le retour a un peu le don de m’énerver mais bon, un coup de rasoir et l’affaire est réglée…

Les missions proposées ne sont pas très variées (course de rue, trajet en temps limité, destruction d’un adversaire donné, fuite avec des ennemis collés aux fesses, etc) mais à condition de ne pas les rusher à la suite et de les mélanger avec les différents défis proposés, le temps passe agréablement. Il faut prendre ce solo pour ce qu’il est : une partie d’un jeu en monde ouvert plus complet et qu’il faut parcourir avec intelligence.

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Un dernier mot sur un autre point fort de ce jeu, la customisation de nos voitures. Je vous ai déjà parlé des 5 classes mais il y a bien plus à dire. Chaque élément technique de la voiture peut être upgradé avec les pièces lootées en jeu, ce qui permet de transformer de fond en comble son bolide. Et au niveau visuel, The Crew n’est pas en reste non plus puisque tous les éléments esthétiques peuvent être modifiés : peinture (même bicolore), stickers, pare-chocs et même l’intérieur de notre véhicule. La customisation visuelle est juste un bonheur pour tout fan de belles voitures.

Enfin, difficile de ne pas citer les micro-transactions (parfois pas si micro que cela) qui permettent de progresser plus vite ou tout simplement d’acquérir la voiture de nos rêves. Un système presque inévitable dans ce genre de titre mais qui garde ici une petite odeur de Pay-to-win un peu plus marquée qu’à la concurrence.

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Conclusion

The Crew est un titre extrêmement ambitieux qui réussit à nous abasourdir arec son monde ouvert gigantesque et passionnant tout en offrant un scénario solo plus intéressant que la moyenne du genre. Mais il s’avère sans doute un peu trop ambitieux puisqu’il bute assez fortement sur un aspect technique très nettement insuffisant et un modèle de pilotage trop mou, trop classique pour passionner l’amateur de pilotage.

Et pour ne rien arranger, ce MMO automobile propose un multijoueur qui n’est ni stable, ni foncièrement indispensable pour progresser. Si, comme moi, vous préférez découvrir à votre aise et en solo un monde ouvert absolument magnifique, vous ne pourrez qu’être conquis mais on peut quand même se dire que l’objectif initial de faire de The Crew le jeu de voitures multijoueur ultime est quand même un peu raté.

Pour ma part, rien ne vaudra jamais le plaisir de me lancer dans une session de plusieurs heures où je peux partir des gratte-ciels de New-York pour traverser à tombeaux ouverts les plaines centrales avant de débarquer au Grand Canyon et finir par admirer le Pacifique à Santa Monica. Et ensuite, repartir vers New York par une tout autre route. Bref, je suis conquis.

Ma Note : 7,5/10

The Crew est disponible sur PS4, Xbox One, Xbox 360 et PC.

 

4 commentaires sur “[Test] The Crew, mon terrain de jeu : l’Amérique

  1. La note correspond tout à fait à votre conclusion du test de The Order : « je serai toujours plus sensible à un jeu au gameplay hésitant mais à l’ambiance impeccable qu’à un titre au gameplay pêchu mais au charisme d’escargot ».
    De mon côté, la beta n’a pas fait long feu sur ma machine. J’ai trouvé la conduite juste inintéressante. Le reste pourrait être génial (ce qui n’est pas le cas de ce jeu) que ça ne changerai rien. C’est un jeu de voiture donc de conduite.

  2. Plus qu’un jeu de pilotage, c’est surtout un MMO et c’est un genre qui ne se prête vraiment pas très bien aux jeux de voiture. Les « Test Unlimited » aussi avaient un pilotage très rébarbatifs.
    C’est lié au besoin de leveller. D’ailleurs, le pilotage de The Crew s’améliore nettement après quelques heures.
    Mais attention, même si j’ai beaucoup aimé le monde de The Crew, j’ai aussi bien insisté sur ses nombreux défauts.

  3. Hum… Tu m’as donné envie de donner une seconde chance au jeu ! J’ai participé à la bêta et j’ai pas trop aimé, mais peut être que je l’ai appréhendé sous un mauvais angle… Et j’avoue que la diversité des décors me manquent dans NFS Rivals et Forza Horizon 2…
    Merci pour ton test qui change de ceux des grands médias du jeu vidéo !

  4. Merci Quantic pour ton test qui change un peu du reste.
    Je joue rarement aux jeux de voitures et le test reste fidèle à ma représentation du jeu THE CREW

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