Lords of the Fallen était un jeu qui m’était inconnu jusqu’à une présentation à l’E3 2013 qui m’avait fait découvrir un mélange entre Dark Souls, Darksiders et Borderlands dirigé par un ancien producteur de « The Witcher 2 ». On pouvait donc s’attendre à un jeu de qualité et ce que j’ai vu, à l’époque, se montrait intéressant à condition d’aimer le genre. Et puis, plus aucune nouvelles (ce qui est toujours un peu inquiétant) jusqu’à la sortie de ce titre il y a quelques semaines. Alors, Dark Souls a-t-il trouvé plus fort que lui ?

Dans l’univers de Lords of the Fallen, on rigole tous les jours. Les petits oiseaux chantent, le ciel est bleu et il ne pleut jamais. Sauf, que… non, ce n’est pas tout à fait cela. Le monde est sous la menace de dieux déchus (les fameux « Lords of the Fallen ») et notre héros aura beaucoup de boulot pour sauver ce qui peut encore l’être.

 

Artistiquement parlant, le monde de Lords of the Fallen est très cohérent, très Dark Fantasy à tendance gothico-dépressive. Un peu comme si Zelda avait suivi une cure de protéines après une grosse dépression et souffrirait encore de quelques tendances suicidaires. Dans ce monde, rien ne va et la mort est présente à chaque instant. On peut regretter que les décors semblent se répéter un peu avec leur couleur noire, gris et brun foncé mais il faut reconnaître que les artistes se sont lâchés et ont livré un univers parfaitement dans le ton du scénario.

Le scénario, justement, ne nous en dit que l’essentiel au début du jeu pour ensuite nous conter une aventure pas foncièrement originale mais assez solide dans l’ensemble. On incarne Harkyn, un gros costaud tatoué de partout au passé trouble et qui est libéré de prison car il est le seul à pouvoir sauver le monde.

 

Si les environnements sont intéressants, les héros constituent tout de ce que je déteste dans le « character design » de genre lourdaud : des gros personnages, des muscles saillants, des armures très grandes et très lourdes. Rien dans la finesse. Et en plus, il n’y a aucune possibilité pour personnaliser physiquement son héros, on est donc bien obligé de vivre l’aventure avec ce bodybuilder bourré d’hormones.

A l’opposé le développement de notre personnage est totalement libre. Il faut bien choisir au départ entre un guerrier, un voleur ou un prêtre ainsi que nos écoles de magie favorites mais ensuite, on est libre de développer notre héros comme on l’entend en dépensant nos points d’expérience où on le désire afin d’orienter notre personnage vers notre manière favorite de jouer.

En pratique, les combats, qui constituent le cœur du gameplay, font directement penser à Dark Souls. Bien souvent, on n’affronte que peu d’ennemis, mais tous surpuissants et comme dans Dark Souls, les combats sont lents et lourds, un peu comme si on jouait avec du lag permanent. Le choix de l’équipement est crucial puisqu’on peut se rendre plus mobile, plus rapide en sacrifiant les armures lourdes et les grosses armes mais attention, dans ce cas, on prend plus de dégâts et le canif qui nous sert d’arme aura du mal à percer les armures adverses.

Au contraire, en boostant notre armure, notre héros aura la mobilité d’un éléphant mais pourra par contre mieux encaisser ou même bloquer les coups. Même si je préfère un héros maniable et rapide, il faut reconnaitre que cela demande pas mal d’entrainement pour esquiver au bon moment et survivre face à un boss surprotégé.

Les combats sont intéressants, à l’image de ceux de Dark Souls, mais peut-être encore plus exigeants que dans ce dernier. Ici, il faut patiemment apprendre la routine de l’ennemi pour comprendre à quel moment on peut lui placer un coup sans risque de dégâts en retour et comme cette ouverture ne dépasse que rarement 2 ou 3 secondes, on n’a bien souvent le temps de ne placer qu’un seul coup. Vous pouvez donc imaginer la durée des combats contre les gros boss, sans oublier que la caméra se montre souvent imprécise. Un comble pour un jeu où l’on passe 90% d’un combat à faire des roulés boulés un peu partout.

Si les combats rappellent furieusement Dark Souls, un autre jeu vient à l’esprit quand on pense à la structure de progression du jeu : Darksiders. Un peu comme dans ce titre, on avance de manière linéaire mais pas tout à fait et on affronte 15 boss successifs dans un univers Dark Fantasy particulièrement noir.

 

Concernant le loot, on pense inévitablement au maître du genre : Borderlands. L’équipement joue un rôle crucial dans Lords of the Fallen puisque sa qualité va directement influencer la vitesse et la performance de notre héros. On va ainsi trouver du loot bon pour la poubelle mais aussi de l’équipement unique qui nous redonnera foi en la vie.

Pour varier un petit peu du combat au corps à corps, on dispose aussi d’un gantelet qui permet de faire du dégât à distance, celui-ci ne révolutionne pas le gameplay mais est plutôt bienvenu pour se donner un peu d’air quand on est en dans une situation désespérée.

 

Conclusion

Lords of the Fallen est un joyeux fourre-tout mélangeant beaucoup de Dark Souls avec un peu de Darksiders et une once de Borderlands. L’ensemble donne un résultat étonnement équilibré avec des combats techniques et un aspect jeu de rôle assez poussé qui nous donne toute liberté pour développer notre héros comme on l’entend.

Malheureusement, les combats se montrent souvent répétitifs, les décors sont trop peu variés et les bugs (caméra, collision) un peu trop présents pour en faire un vrai concurrent à Dark Souls. Les fans de ce dernier peuvent par contre jeter un oeil à Lords of the Fallen : il y a beaucoup de chances pour qu’ils l’apprécient à sa juste valeur.

Ma Note : 6,5/10

Lords of the Fallen est disponible sur PS4, Xbox One et PC.