De la série des Sniper Elite, je ne connaissais que sa fameuse killcam pour sadiques en devenir mais cette fois, j’ai pu tester en long, en large et en travers ce troisième épisode de la célèbre série de Rebellion. Et mon âme de sniper vous dit ce qu’elle en pense…
Sniper pour la vie
Si vous nous lisez depuis un moment, vous savez sans doute que je suis plus un « infiltrationiste » qu’un gros bourrin, Sniper Elite 3 avait donc pas mal d’arguments pour me convaincre. Dans ce jeu, on oublie très vite les affrontements à la mitrailleuse et on se concentre sur le trip du Sam Fisher en herbe. Armé de nos jumelles, on repère le terrain, ensuite, on se faufile auprès des premiers gardes que l’on élimine discrètement au moyen de notre poignard ou de notre pistolet silencieux. On cache les corps dans un coin avant d’atteindre le paradis du sniper: une position haute un peu camouflée… et là, on commence le tir au pigeon.
Maintenant que j’ai expliqué la base du jeu, je me rends compte que j’ai oublié de vous parler du scénario. Bon, ceci dit, j’ai une excuse, c’est sans aucune doute le point le plus faible de ce jeu. Notre héros a un charisme d’escargot et le scénario à base de sombre arme secrète cachée en Afrique est sans intérêt si ce n’est pour justifier que l’action de ce troisième épisode se déroule en Afrique.
Au cours du solo, on parcourt ainsi 8 missions dans un environnement plutôt réussi. Le level design a été soigné et le mélange entre dénivellations pour offrir des postes de tir intéressants et cuvettes stressantes remplies de gardes rend l’aventure plutôt bien équilibrée. Et comme on passe le plus clair de son temps en extérieur, les niveaux sont souvent très ouverts avec des objectifs non-linéaires. Ainsi, on peut choisir l’ordre dans lequel on effectue les différents objectifs, sans oublier les nombreux objectifs secondaires comme tuer certains officiers ou saboter du matériel ennemi.
Toujours au rayon des bonnes choses, le niveau de difficulté est plutôt bien étalonné. Dans les niveaux les plus faciles, le snipe est très abordable particulièrement grâce au curseur d’impact qui apparait quand on retient sa respiration. Mais pour le vrai sniper en herbe, le mode difficile se montre vite incontournable. Et là, c’est la totale : prise en compte du vent, de la gravité et aucune aide sur le point d’impact. Le jeu se transforme véritablement et chaque joueur pourra y trouver son compte.
Enfin, je range aussi dans les points positifs, la fameuse killcam qui nous propose à la mode des rayons X d’admirer l’impact et les dégâts de notre projectile dans le petit corps frêle et fragile de votre cible. Bon, c’est très gore, c’est complètement inutile et c’est hyper répétitif et pourtant, on ne s’en lasse pas. L’effet est bien réalisé et à condition de le prendre au 15ème degré, c’est juste fun.
Une IA peu subtile
Mais malheureusement, le jeu a aussi ses défauts. D’abord techniquement, ce n’est pas un foudre de guerre. Visuellement, sur Next Gen, c’est joli, c’est plutôt maîtrisé mais il manque une vraie identité visuelle. Bon, ceci dit, le désert, ça reste le désert. Dommage quand même que le jeu se heurte à un bon paquet de bugs : murs invisibles, textures mal raccordées, cailloux qu’on ne parvient pas à passer, blocages dans le décor, … Rien pour gâcher totalement le titre mais quand même de quoi soupirer en se disant que la finition n’est pas au rendez-vous.
Plus grave, l’IA se montre bien trop permissive, comme souvent dans les jeux d’infiltration. Tant qu’il n’y a pas d’alerte, cela se passe assez bien et j’ai même été étonné par les capacités de l’IA à me surprendre. Mais une fois l’alerte déclenchée, c’est un peu plus scripté. En bref, on peut tirer trois ou quatre fois avant que les gardes passent du statut « je me cache, on me tire dessus » au statut « Allez, on va le chercher ». Vous êtes donc prévenus du moment où il faut prendre vos jambes à votre cou.
Ce problème est même exacerbé par la jauge de repositionnement. Cette jauge part d’une bonne intention, celle de mieux simuler la routine d’un sniper qui consiste à se déplacer entre chaque tir mais ici, cela ne marche pas. En cas d’alerte, la jauge apparait pour vous dire : Bouge de là. Et en effet, il suffit de se déplacer jusqu’à la disparition de la jauge et d’attendre patiemment pour que l’alerte retombe et que les gardes repassent en mode « Tout va bien ». Un peu trop facile quand même.
Pour terminer, notons quand même que si le solo n’est pas exempt de défauts, la partie multi est très riche. D’abord, on peut parcourir toutes les missions solos en coop avec un second sniper. Et cela transforme vraiment le jeu en le rendant bien plus intéressant. Ensuite, même si on nous propose les classiques Deathmatch (solo ou team) ou Survie (vague de gardes ennemis), le multi se montre original avec un mode observation au cours duquel un spotter marque les cibles pour son tireur. Plutôt sympa.
Conclusion
Sniper Elite 3 est un jeu d’infiltration/action qui ne démérite pas. Bon, il ne restera certainement pas dans les annales du genre mais il parvient, avec ses niveaux ouverts et ses objectifs variés à nous accrocher à la manette. Dommage que techniquement, il se montre un peu juste avec une IA un peu trop on/off et quelques idées de gameplay à revoir. Mais au final, on passe une grosse dizaine d’heures agréables à sniper du nazis avant de découvrir un mode multi plutôt complet.
Ma Note : 7/10
Sniper Elite 3 est disponible sur PS3, PS4, Xbox 360, Xbox One et PC.