Far Cry est une de mes licences à monde ouvert préférées. Après un Far Cry 3 juste exceptionnel et un Far Cry 4 qui avait réussi à bien maintenir le cap, on découvre avec Far Cry Primal, un véritable spin off à la série qui après nous avoir fait voyager dans le monde entier nous propose de retourner 10.000 ans en arrière et de nous mettre dans les chaussettes, mocassins, pieds poilus d’un homme préhistorique. Primal n’est-il qu’un sous- Far Cry pour patienter avant Far Cry 5 ou bien une véritable renaissance ? On vous dit tout dans notre test…
Depuis l’excellence de Far Cry 3, je voue une admiration sans limites aux équipes d’Ubisoft Montréal. Ce jeu a, en effet, marqué ma vie de gamer avec son monde ouvert gigantesque et sa narration d’une rare qualité. La recette avait été bien adaptée dans Far Cry 4, la surprise en moins et on attendait au tournant le prochain épisode de la licence.
Et la surprise fut de taille avec Far Cry Primal. D’abord parce que ce jeu a atteint nos consoles et PC bien plus tôt que prévu (seulement 16 mois après Far Cry 4) mais surtout parce que son gameplay a été revu en profondeur avec son contexte préhistorique. Et même si certains éléments pourront fâcher les fans de la première heure, il faut reconnaitre que la sauce prend bien et qu’on a vite fait de chevaucher son mammouth de compagnie pour une petite mission de plus.
L’univers de Far Cry Primal est sans aucun doute son aspect le plus intéressant.
La préhistoire est un sujet assez peu traité dans le jeu-vidéo même si plusieurs titres reprenant ce contexte sont maintenant en développement (initiant sans doute une nouvelle mode dans le jeu-vidéo) et confère donc à Far Cry Primal une originalité certaine.
Nous incarnons Takkar, membre de la tribu des Wenjas, une tribu « moyen de gamme » qui survit de chasse et de cueillette en évitant de chercher des poux à leurs voisins. Après une chasse au Mammouth qui tourne mal, Takkar se retrouve isolé et découvre un peu par hasard le monde d’Oros, sorte d’El Dorado pour Wenjas fauchés. Le voilà bien décidé à faire renaitre sa tribu en rassemblant toutes les bonnes volontés d’Oros.
Nous allons donc crapahuter dans cet univers à la recherche de nouveaux membres pour notre tribu qui nous permettront au passage d’améliorer notre équipement et nos compétences tout en transformant la pauvre tribu des Wenjas en exemple de modernité et d’organisation. Sauf que les ennemis sur notre voie triomphale sont nombreux.
Les animaux, d’abord, ressemblent bien peu à nos toutous domestiques. Takkar et les autres hominidés sont loin d’être au sommet de la chaîne alimentaire et nos premières rencontres fortuites avec un tigre à dent de sabre, un ours ou une meute de loups risquent bien de mal se terminer.
Mais les humains ne sont pas plus tendres. Nous croiserons deux tribus à la culture diamétralement opposée. Les Udams seront nos premiers adversaires. Cette tribu menée d’une poigne de silex par leur chef Ull constitue en quelque sorte l’ancienne génération. Violents, sans pitié pour leurs adversaires et occasionnellement cannibales, les Udams ne font pas figure de voisins parfaits. Ils représentent la tribu démodée qui, malgré son agressivité, est sur le déclin. Mais cela ne les empêche pas de frapper fort et beaucoup.
La seconde tribu, les Izilas représentent les technophiles. Intelligents, jouissant de gadgets modernes (enfin pour l’époque), ils n’en sont pas pour autant de tendres alliés. Volontiers esclavagistes, ils ne sont heureux que quand ils peuvent couper des membres aux tribus adverses et se montrent même bien plus terrifiants que les Udams. Au milieu de tout ça, Takkar se démène pour mener les Wenjas à la gloire et à la reconnaissance éternelle. Ce n’est pas gagné.
L’univers et le contexte préhistorique sont soignés et réussis, à tel point qu’on se perd avec délectation dans la découverte d’Oros mais le scénario de Primal se montre plus en retrait qu’à l’habitude pour un jeu estampillé Far Cry.
Il faut dire qu’il s’agit d’une licence célèbre pour son développement scénaristique, ses méchants légendaires et sa course à la puissance. Dans Primal, le dernier élément cité est particulièrement bien rendu puisque l’on démarre seul et blessé pour finir chef de tribu prenant d’assaut les villages ennemis à dos de mammouth. Fermez les yeux, imaginez la scène, ça fait envie, non ?
Mais si la progression de Takkar est un exemple, le scénario est en net retrait. Il ne s’agit finalement que d’une simple histoire de course au pouvoir pas très originale même dans le contexte préhistorique. Mais pouvait-on vraiment raconter une autre histoire à l’époque de l’homme des cavernes ? Nos héros ne sont pas très malins, pas très inventifs et leur seul objectif dans la vie, c’est survivre. Difficile donc de faire de Takkar un personnage complexe et profond.
Un autre élément clé de la licence Far Cry concerne la qualité de son écriture, de ses dialogues et particulièrement de ses monologues de méchants complètements psychopathiques.
Dans Primal, on retrouve la patte de la licence quelque fois mais bien souvent, les dialogues s’avèrent plats et sans reliefs. Cette fois, c’est l’utilisation de cette fameuse langue préhistorique qui est probablement en cause.
Le choix d’Ubisoft de faire parler nos héros dans leur langue d’origine est intéressante et culturellement passionnante mais l’obligation de s’accrocher aux sous-titres pour comprendre quoi que ce soit a deux effets pervers : elle crée un mur entre Takkar et le joueur, ne facilitant pas l’immersion et elle force les scénaristes à conserver des échanges brefs, simples, sans leur donner l’opportunité de se lâcher comme dans les autres épisodes.
Mais passons maintenant au plat de résistance : le gameplay typique de la licence Far Cry résiste-t-il au passage à la préhistoire et à sa variété plus limitée ?
Eh bien oui, étonnamment le gameplay de primal a un vrai feeling Far Cry alors que dans ma preview, je l’imaginais bien plus limité que cela. Les premières heures de jeu pourront quand même paraître un poil décevantes pour un fan de la licence. On découvre le monde, on découvre les armes mais on est un peu heurté par l’absence de variété dans les armes, l’absence de véhicules et par l’impression de jouer à un sous Far Cry.
Ce n’est que plus tard, quand le jeu aura marqué son empreinte dans votre esprit que cette impression disparaîtra. Primal reste un jeu Far Cry plus limité que ses prédécesseurs, c’est indéniable mais il compense ces limitations par une immersion dans son univers préhistorique exemplaire. Au final, c’est un vrai spin off avec tout ce que cela sous-entend de différences par rapport à la série principale, il faut juste laisser le temps à son esprit de fanboy de s’adapter à la nouvelle donne.
L’élément clé du gameplay de Primal concerne bien entendu l’absence d’une grande variété dans les armes à distance. On a un bel arc et de beaux javelots et c’est tout. Pour cette raison, le combat en arrive vite au corps à corps compensant sa perte de précision par la brutalité des affrontements.
Primal est d’ailleurs sans doute le jeu le plus violent de la licence. Les cages thoraciques se transpercent, les cranes éclatent comme des pastèques et le sang coule à flot.
Pas facile de garder la tête sur les épaules entre les animaux plus dangereux les uns que les autres et nos voisins humains qui oscillent entre le cannibale de base et le fanatique religieux.
Mais cette absence de variété dans les armes est compensée par notre capacité à apprivoiser les animaux. Rapidement, on découvre notre meilleur ami : le hibou. En faisant appel à lui, on voit à travers ses yeux, ce qui permet de faire une reconnaissance d’un village ennemi, d’évaluer les forces adverses et même de marquer nos ennemis. Il deviendra rapidement un passage obligé à toute offensive un petit peu organisée.
A côté du hibou, nous pouvons apprivoiser jusque 17 animaux sauvages allant du loup à l’ours et plus si affinités. Les animaux que l’on peut dompter se débloquent au fur et à mesure de notre progression afin d’illustrer notre montée en puissance. Chaque animal constitue une arme à part entière qu’il faudra utiliser intelligemment en fonction de la situation mais Ubisoft a surtout réussi à faire de ces animaux, de vrais compagnons d’aventures. On se prend d’amitié pour eux et on en prend soin. Il est même possible de les cajoler pour leur remonter le moral. Cela ne sert à rien mais c’est pourtant indispensable.
Si l’utilisation des animaux de compagnie est finalement assez classique, c’est l’attachement que l’on développe à leur égard qui est véritablement novateur.
Pour le reste, on retrouve un gameplay dans la lignée des autres jeux Far Cry avec son lot de quêtes un peu répétitives mais on se surprend soi-même à vouloir tout faire, tout compléter, ce qui est bien le signe que le gameplay fonctionne toujours à la perfection. Notons quand même que dans Primal, il n’y a plus de tours à grimper pour débloquer les quêtes, celle-ci se débloquent au fur et à mesure de notre progression. Voilà déjà un élément répétitif de moins.
Un dernier mot sur l’aspect technique du jeu qui est tout simplement exemplaire. Parfaitement fluide (en tout cas sur la version PS4 testée), on est parfois ébahi par ce qui s’affiche à l’écran sachant que l’on est quand même dans un monde ouvert. Entre la végétation luxuriante variée et les animaux impressionnants de réalisme et de brutalité, les équipes techniques d’Ubisoft Montréal réalisent presque un sans-faute.
Conclusion
Far Cry Primal est un excellent spin off pour la licence Far Cry. Différent de ces récents prédécesseurs, Primal réussit à nous immerger dans son environnement préhistorique en utilisant à la fois des éléments typiques de Far Cry mais aussi ses propres innovations. Si son scénario peut apparaitre un peu décevant et trop convenu pour la réputation de la licence, cela est largement compensé par un monde exemplaire et une technique sans reproches.
Primal est un jeu qui se déguste littéralement avec une capacité particulièrement réussie à nous faire ressentir la montée en puissance de notre héros. Néanmoins, son gameplay reste typique de celui de la licence et pourra se montrer répétitif, il s’adresse donc avant tout aux fans mais aussi aux curieux qui rêvent de découvrir un univers préhistorique à la fois réaliste et imaginaire, un mix particulièrement bien équilibré.
Ma Note : 8,5/10
Hello, je me permets un retour éclair sur le site pour suivre l’actualité d’un CoP.
J’ai reçu le jeu le jour de sa sortie, j’ai puy jouer un peu pus d’une semaine mais depuis environ 3 semaines j’ai dû abandonner le jeu et la Playstation pour faire face à quelques problèmes qui prennent beaucoup de temps et de toute façon l’esprit n’était pas au jeu.
Malgré tout, je continue de suivre les news sans pouvoir prendre le temps de participer mais ce soir je suis là pour.
Tout d’abord, Merci Quantic pour ce beau test, toujours bien raconter.
J’ai également bien aimé Primal. Je lui donnerai la note de 8 sur 10 car je préfère de loin le 3 et aussi le 4.
Cependant, comme tu le dis, Primal a de très bons points, son graphisme déjà, très impressionnant. La période de l’histoire est également intéressante, originale aussi car rarement abordée. Bien-sûr les armes sont limitées mais cependant la lance est très utile ainsi que l’arc et il y a aussi les gadgets comme les « couteaux » de silex à lancer. Je ne suis jamais tombée à court de »munitions » car la carte foisonne de ressources diverses.
Un autre bon côté aussi c’est l’apprivoisement des animaux sauvages. J’ai été stupéfaite par la vitesse du tigre à dents de sabre ! Le hibou est appréciable seulement si on a le temps de planifier son attaque.
Je n’ai chevauché que deux ou trois mammouths je crois donc je n’ai pas eu l’occasion d’attaquer grand monde d’ennemis avec mais on sent la force de la bête en étant dessus.
Pour ma part, j’ai été un peu déçue par l’histoire, il me manque un peu plus de villageois pour remplir le village, il n’y en a que 5 ou 6 qui se démarquent et nous proposent quelque chose. Le langage, bien que très bien fait et qui a dû être un gros travail, me dérange un peu car parfois pas l’temps de suivre les sous-titres car j’observe les alentours et du coup ça m’coupe du jeu. C’est dommage car c’est original cette langue d’origine. Malgré tout cela me plonge dans l’ère préhistorique où les discussions devaient être brèves avec des phrases directes sans « fioritures ». Ici pas de bla bla avec les autres, on va à l’essentiel.
Pour finir, Primal est une belle surprise. Comme tu le dis, il nous a été proposé moins de deux ans après le dernier opus.
Ubisoft a fait un gros travail de recherche et continue de me charmer et de me ravir.
J’espère reprendre le jeu bientôt afin de poursuivre l’aventure.
Je trouve que Far Cry Primal est un jeu fantastique ! J’ai adoré les aventures de Takkar.