Je vous l’avoue d’entrée, mon passé de Pciste (encore un peu actif quand même) fait que j’ai un faible pour la série des Battlefield. Et ce n’était certainement pas l’excellent troisième épisode qui allait me faire changer d’avis. Pourtant, les nombreux teasers de ce 4ème volet ont eu du mal à motiver le petit soldat en herbe que je suis, mais voici l’heure du jugement…

Un solo à oublier… au plus vite

C’est le point faible traditionnel des FPS militaristes (Call of n’y échappe jamais) mais avec Battlefield 4, il faut reconnaitre que DICE a vraiment tiré un coup dans l’eau. Le solo de Battlefield 3 n’était, certes, pas exemplaire mais il avait le mérite de concurrencer directement Call of Duty dans la flamboyance des actions de notre héros. On avait l’impression d’être au coeur de la bataille, de retourner une défaite certaine en victoire glorieuse par la force de nos frags. Et je vais l’avouer, j’aimais ça.

 

Malheureusement, DICE n’a pas vraiment réussi à  rendre une copie solo très satisfaisante cette fois-ci. L’univers, d’abord, est plus compliqué que le simple conflit du moyen orient du 3ème volet. Ici, on navigue dans une histoire légèrement futuriste à base de guerre avec la Chine puis avec les Russes (dont on se demande encore comment ils sont arrivés là) et rien à faire, l’étincelle a vraiment du mal à prendre. Il n’y a vraiment que dans les derniers chapitres que l’on commence à retrouver la verve d’un vrai Battlefield.

Et il faut dire que notre héros ne va pas beaucoup aider au dynamisme des missions puisqu’il est tout simplement transparent. Il devient rapidement le chef du squad mais au final, ce sont les autres soldats qui décident à sa place… Bonjour le réalisme et l’implication du joueur.

Et ce ne sont pas les 3 fins possibles qui vont venir sauver le scénario. Ces dernières sont quasiment identiques. Et puis surtout, ma campagne solo a été parsemée de bugs gênants depuis l’hélicoptère qui vole dans le sol jusqu’au soldat ennemi qui boucle sans qu’on puisse le tuer et donc sans déclencher le prochain script. Cela donne l’impression que le solo aurait mérité un peu plus de finition. Mais heureusement, un Battlefield ne s’achète pas pour son solo.

Une technique impressionnante

D’abord, le nouveau moteur graphique maison, le Frostbite 3, fait des merveilles en affichant des décors réellement impressionnants  (Singapour ou Shanghai sont incroyables) même si j’ai trouvé les versions current gen (PS3, Xbox 360) moins réussies que la claque graphique de Battlefield 3 à son époque. A l’opposé, les versions PS4/XBox One décollent réellement la rétine d’un gamer console et s’approche vraiment très près de ce que l’on peut admirer sur PC. Preuve que les Next Gens ont un bel avenir devant elles quand les développeurs les auront apprivoisées. Battlefield 4 est certainement le plus beau jeu auquel j’ai pu jouer sur PS4 mais j’y reviendrai plus tard dans un article consacré aux jeux PS4.

Mais à côté de l’aspect purement visuel, Battlefield 4 introduit surtout le concept de « levolution », autrement dit de l’évolution de la configuration d’un niveau par sa destruction. Ce concept est moins visible dans le solo mais dans le multi, il devient réellement le coeur du gameplay. Par exemple, le fameux gratte-ciel qui s’effondre avec tous les joueurs à l’intérieur ou l’ile tropicale qui est inondée par la tempête restent des moments forts de ce 4ème épisode. Ce concept rend toutes les maps hyper spectaculaires et finalement, détruire les points interactifs devient un jeu dans le jeu.

Enfin, je reste toujours un grand fan de Battlefield pour son arsenal digne de la petite bibliothèque du parfait soldat et surtout pour la sonorité unique des armes. C’est vraiment le FPS qui pète le plus quand il s’agit de lâcher une rafale de Famas ou de M16. On sent le soin qui a été apporté à l’aspect sonore du jeu.

 

Un multi toujours au sommet mais qui manque d’innovation.

Le multi de Battlefield 3 (hormis certaines maps un peu déséquilibrées) était l’exemple parfait du FPS pour joueurs intelligents. Les énormes maps et les nombreuses possibilités stratégiques permettaient à chaque joueur de faire parler son skill et son sens stratégique. Là où un « Call of » se limite à des affrontements brefs et intenses (et très défoulants, je le reconnais), Battlefield proposait au contraire, un jeu plus posé mais tout aussi violent.

Dans Battlefield 4, toutes ces qualités de gameplay sont toujours là. Elles sont même encore exacerbées par l’évolution constante du champ de bataille liées aux destructions évoquées plus haut. Ainsi, en cours de partie, on est souvent obligé de changer complètement son approche et sa classe de soldat pour faire face au changement de configuration du terrain. Tout cela rend le multi de Battlefield 4 encore plus jouissif.

Le retour d’un « commandant » qui dirige les troupes en assignant des objectifs et en usant de ses bonus pour déclencher des bombardements et autres actions à distance apporte également un niveau stratégique supplémentaire, à condition que les joueurs présents jouent le jeu, ce qui n’est pas toujours gagné. Le fait que l’on puisse jouer au commandant depuis sa tablette est également un concept plutôt sympa même si je vous avoue préférer quand même exercer ce poste derrière ma télévision.

Mais pourtant les nouveautés de ce multi restent quand même limitées. Il y a bien un nouveau mode de jeu : Oblitération qui consiste à ramasser une bombe pour aller la poser sur un des points à détruire. Ce mode de jeu est vif et très intense car dès que vous ramassez la bombe, vous aurez l’ensemble des adversaires sur le dos mais néanmoins, le mode Conquest reste le coeur du multi d’un Battlefield et les maps continuent d’être pensées pour ce mode de jeu… sans aucun doute, le meilleur mode FPS de ces dernières années.

 

Un dernier mot encore sur les niveaux « marins ». L’eau et son traitement dans le gameplay du jeu est extrêmement réussie. Je pense qu’Assassin’s Creed 4 avec son gameplay de pirates a mieux réussi sa représentation de l’océan mais Battlefield 4 compense par une représentation de la violence des éléments sans égal. Dans AC 4, la tempête est presque un avantage, elle nous permet de nous cacher dans les creux et de fondre sur notre adversaire. Dans Battlefield 4, la tempête est notre adversaire, en plus des soldats ennemis. On la prend de front et elle fait vraiment peur. Les deux jeux réussissent donc dans leur genre respectif à utiliser la force des éléments naturels pour apporter un réel plus au gameplay.

 

Conclusion

Battlefield 4 souffle le chaud et le froid. D’un côté, on a un solo classique, sans saveur, sans flamboyance et d’un autre, un multi qui frise la perfection, apportant quelques nouveautés bienvenues tout en conservant les bases de son gameplay qui ont fait son succès.

Heureusement, un jeu comme Battlefield 4 ne s’achète pas pour son solo dont on a fait le tour en une bonne après-midi et je retiendrai donc surtout l’excellence du gameplay multi associée à un aspect visuel particulièrement impressionnant sur Next Gen. Si vous cherchez un FPS multi plus stratégique que la moyenne, tout en conservant une intensité de jeu sans égal, vous pouvez foncer car c’est en dizaine d’heures que vous compterez votre aventure.

Ma Note : 8/10

Battlefield 4 est disponible sur PS3, Xbox360, PS4, Xbox One et PC.