Après un Assassin’s Creed Revelations un peu décevant, on attendait beaucoup de ce nouvel épisode de la célèbre licence Assassin’s Creed.
Véritable fer de lance d’Ubisoft, ce projet en développement depuis de nombreuses années est peut-être le titre que j’attendais le plus en cette fin d’année.
Et comme mon attente était élevée, mes espoirs l’étaient aussi.
Alors, Connor fera-t-il aussi bien qu’Ezio ?
Nouvelle époque, Nouvel assassin
Dans Revelations, l’histoire d’Ezio se terminait, il était donc logique qu’Ubisoft se lance dans une nouvelle époque avec un nouvel assassin. Et le défi était de taille car entre l’Italie de la Renaissance merveilleusement représentée et un assassin ultra-charismatique en la personne d’Ezio Auditore, la relève n’était pas évidente à trouver.
Bien entendu, on retrouve le vrai héros de la série : Desmond et sa clique d’assassins modernes, toujours occupés à empêcher la destruction de l’humanité tout en luttant contre les adversaires de toujours : les Templiers, maintenant représentés par la multinationale : Abstergo. L’histoire de Desmond connait d’ailleurs pas mal de développement et même si ce dernier peine toujours à convaincre, la conclusion du jeu est à la hauteur de ce que l’on attendait du titre. Attendez-vous donc à connaître un vrai pas en avant dans l’histoire.
Mais, c’est bien sûr dans les chaussettes de Connor, jeune assassin de l’époque de la révolution américaine que nous passerons le plus clair de notre temps. Le jeu se déroule ainsi sur une période d’une trentaine d’années contant avec brio les problèmes des colons américains, les prémisses de la révolte et la guerre d’indépendance américaine. L’occasion de croiser presque tous les pères fondateurs (de Georges Washington à Samuel Adams).
La narration de ce troisième Assassin’s Creed est d’ailleurs un peu différente de ce que l’on connaissait jusqu’ici puisque le scénario est beaucoup moins décousu, beaucoup plus narratif et donc bien plus intéressant que ceux des derniers épisodes. Ainsi, les 4-5 premières séquences pourraient décourager les amateurs de monde ouvert car, cette sorte de très long tutorial, raconte une histoire très linéaire et ne laissant que très peu de possibilités au joueur d’explorer le monde par lui-même. Pour moi, qui aime toujours faire toutes les missions secondaires avant la trame principale, ce fut très perturbant.
Heureusement, une fois les bases bien établies (vers la séquence 6), on retrouve un Assassin’s Creed comme on les aime, débordant d’activité avec en bonus, une histoire merveilleusement bien amenée.
Un gameplay en constante évolution
Après trois épisodes assez similaires dans leur gameplay, Ubisoft a décidé de changer un peu la donne en proposant de vraies améliorations. Ainsi, seule la gâchette droite permet maintenant de libérer les qualités d’acrobates de Connor. Un peu troublant au début, on apprend vite à utiliser cette touche magique et à ne pas trop basher la touche de saut qui, bien souvent, se terminera par un plongeon dans le vide.
Les combats, de leur côté, prennent encore plus un feeling Batman Arkham City qu’avant avec seulement trois touches : parade, attaque et contre. Bien plus encore qu’avant, il est préférable de ne pas foncer tête baissée et de laisser les adversaires venir à soi pour les contrer via des animations vraiment très convaincantes.
Arme a feu oblige, on peut utiliser notre pistolet pendant le combat pour se débarrasser d’un ennemi un peu collant mais bien entendu, on peut aussi être la cible des mousquets ennemis. Pour se défendre, on peut alors agripper un ennemi comme bouclier pour provoquer un feu allié assez jouissif.
Les combats restent quand même assez faciles mais leur rythme est en nette amélioration et je dois avouer avoir pris pas mal de plaisir à voir Connor massacrer les anglais avec autant de classe.
A côté de ces changements, AC III innove également avec un gameplay naval particulièrement réussi. Et pourtant, je ne partais pas convaincu. Bien entendu, le contrôle du navire est simpliste : on tourne à gauche, on tourne à droite, on lève ou on descend les voiles pour gérer la vitesse. Pourtant, la gestion du vent, la houle hyper réaliste et l’intensité des combats rendent ces missions incroyablement réussies. Une vraie bonne surprise de voir que, pour une fois, un gameplay alternatif soit aussi réussi dans un AC car je garde encore des souvenirs douloureux des courses-poursuites en charrette d’Ezio.
Et pour terminer ce tour d’horizon des nouveautés du gameplay, il y a bien sûr l’apparition d’un gameplay «sauvage». Connor quitte ainsi régulièrement son environnement urbain pour les grandes forêts de l’est Américain. Il sera ainsi possible de se balader dans les arbres, quasiment aussi vite que sur les toits d’une ville et chasser les animaux sauvages du lièvre à l’ours en suivant leurs traces, en posant des pièges, etc.
Ces séances de chasse introduisent le tout nouveau système économique d’Assassin’s Creed III. Exit donc les magasins à acheter pour récolter des rentes des précédents épisodes. Le nouveau système commercial demande beaucoup plus d’implication du joueur et évite le syndrome d’Ezio multimillionnaire… Qu’on se le dise, Connor restera un éternel fauché 😉
La chasse n’est pas le seul moyen de gagner de l’argent puisque diverses missions vous permettront d’accueillir de nouveaux habitants dans votre domaine. Vous pourrez ainsi organiser des convois chargés de leur production en prenant votre marge au passage. Et un peu plus tard, il sera possible de créer vos propres biens lorsque des artisans voudront vous rejoindre via un système d’artisanat simple mais efficace.
Si le gameplay du scénario principal reste donc assez classique pour un AC, on fait donc face à une série de quêtes secondaires assez originales. De quoi bien s’occuper !
Il m’a fallu une vingtaine d’heures de jeu pour terminer le scénario principal en réalisant quelques quêtes secondaires mais je pense qu’il faut largement 40 heures de jeu pour faire le tour du solo dans son ensemble.
Autre grande nouveauté : J’ai vraiment l’impression qu’Ubisoft encourage fortement les joueurs à enchaîner les missions de la trame principale sans trop se préoccuper des quêtes secondaires. Sans doute dans l’espoir qu’un plus grand nombre de joueurs finissent l’histoire principale au lieu de se perdre entre 20 autres activités. On a, il faut le dire, largement le temps de se plonger dans cet aspect du gameplay, une fois le scenario principal achevé.
Connor : Il a le charisme mais pas les cheveux
Vous savez qu’Aelya et moi sommes tous les deux, des grands fans d’Ezio, un des héros de jeu-vidéo les plus charismatiques de ces dernières années. La comparaison avec Connor s’annonçait donc douloureuse mais notre anglo-indien s’en sort plutôt bien. La construction narrative du mode solo nous permet de s’attacher réellement à lui, de suivre sa vie, son évolution et donc de se sentir vraiment impliqué par les évènements de sa vie.
Au niveau du look, la capuche est bien entendu, l’élément commun de tout assassin qui se respecte et Connor la porte plutôt bien. Dommage quand même que, sur la fin, notre ami Connor fasse un revival indien en adoptant une coupe de cheveux des plus courtes. Pas sûr que Connor tienne la même place dans les cœurs des gameuses que le charmant Ezio… Que voulez-vous, c’est le charme de l’Italie.
Tant qu’à rester dans le négatif, quelques éléments me chiffonnent quand même un peu. En premier lieu, le manque de finition. Les précédents épisodes avaient leur lot de bugs mais globalement, l’impression de qualité était très présente. Pour AC III, je pense que les développeurs étaient un peu pressés car même si les gros bugs sont rares, j’ai été confronté à de gros soucis de caméra ou a des comportements de l’IA parfois très erratiques. Rien de vraiment grave mais cela reste énervant sur le moment.
Le deuxième gros point noir concerne le gameplay d’infiltration toujours aussi peu réussi… mais il faut reconnaitre que je viens juste de sortir de Dishonored et que sur ce point, toute comparaison est tout bonnement impossible. Bien heureusement, les missions d’infiltration restent assez rares.
Un multi toujours aussi réussi
Le multi d’Assassin’s Creed Brotherhood avait étonné tout le monde. Ubisoft Annecy avait proposé une adaptation multi d’AC tout en finesse, faisant la part belle aux assassinats discrets, aux joueurs intelligents face aux gros bourrins. AC Revelations n’avait pas apporté de grandes nouveautés si ce n’est un mode DeathMatch qui supprimait le concept de clone et permettait donc surtout aux bourrins de se retrouver entre eux.
Mais cette fois, le multi compte aussi son lot d’amélioration. Alors, rassurez-vous, le multi est toujours très réussi avec les modes de jeux biens connus mais aussi deux nouveaux modes multi : un mode compétitif en 4 contre 4 (assez classique) et un mode coopératif (4 joueurs max) bien plus original puisque l’on joue contre l’IA. L’objectif étant de se coordonner suffisamment pour assassiner les joueurs IA efficacement. Un vrai bonheur à condition de trouver une bonne équipe.
Comme pour le solo, le multi voit sa maniabilité évoluer puisqu’un unique bouton sert maintenant aux assassinats et aux humiliations. Un changement bénéfique qui simplifie le multi tout en ne lui enlevant pas son âme.
Pour donner au multi un peu plus de liant que par le passé, le joueur sera récompensé par des vidéos de présentation (parfois piratées) des templiers d’Abstergo qui se présentent comme une société de jeu vidéo, l’Animus étant tout simplement leur dernier titre. Un clin d’œil bien sympa d’Ubisoft qui se moque presque de lui-même avec des concepteurs de jeu-vidéo à l’accent bien franchouillard.
Conclusion
Assassin’s Creed III était très attendu et n’a pas déçu. Ubisoft renouvelle sa licence phare par petites touches très réussies en proposant une nouvelle époque passionnante et un nouvel assassin charismatique. Et comme les révélations sont nombreuses, le fan de la première heure sera totalement aux anges.
Les premières heures seront pourtant un peu perturbantes pour l’habitué car l’introduction-prologue parait un peu longue et il faut patienter un bon moment avant de retrouver un Assassin’s Creed dans tout ce qu’il peut proposer de meilleur. Pour autant, ces quelques heures permettent d’introduire la meilleure histoire de la licence tout en proposant de vraies évolutions de gameplay.
Sans atteindre la qualité d’un Brotherhood, Assassin’s Creed III est donc un excellent jeu, plus innovant que ne l’était Revelations. Bref, exactement, le coup de fouet qu’il fallait pour relancer cette excellente licence et me faire immédiatement replonger. D’ailleurs, je ne pense déjà plus qu’à retourner terminer les quêtes secondaires qui me restent alors que la pile de tests en retard grandit de plus en plus…
Ma note : 9/10
Content de voir qu’Ubisoft a remis un petit coup de fouet ! J’attends toujours ma version, amazon n’est pas pressé pour une fois 🙁
Vraiment pas déçu… Je suis impatient de le reprendre quand la pile de test en retard se sera un peu résorbée 😉