L’année 2018 aura décidément été une année faste pour le jeu vidéo. Bien des jeux sortis récemment (ou plus tôt dans l’année) méritent clairement l’attention de tous les gamers mais si la mise en bouche a été excellente, c’est maintenant au plat de résistance que l’on s’attaque. Il faut dire que Rockstar Games n’est pas le développeur/éditeur le plus prolifique mais qu’il en profite pour peaufiner dans le moindre détail ses productions… Et, ça marche puisque chaque jeu Rockstar se présente quasi naturellement comme la nouvelle référence du jeu vidéo (et parfois pour des années).
Red Dead Redemption 2 va-t-il réussir à reproduire cette recette gagnante, on vous dit tout dans notre test complet…
Chanceux que nous sommes, cela fait déjà quelques jours que nous arpentons le fantastique monde ouvert de Red Dead Redemption 2. A tel point que les bottes d’Arthur Morgan commencent à nous aller comme un gant. D’ailleurs, c’est décidé, je me lance dans le test total et dorénavant, je m’habillerai en cow-boy toute l’année, serai couvert de boue et ne prendrai un bain qu’une fois par mois. Rien de bien difficile en fait mais j’ai quand même un doute sur ma capacité à caser mon cheval dans l’ascenseur menant à notre appartement. Hum, Hum, je vais encore devoir y réfléchir.
Cette introduction résume quasiment mon expérience avec Red Dead Redemption 2. Quand on entre dans l’univers de ce jeu, on n’en sort plus… jamais… mais vraiment jamais. Quand le soleil se lève dehors (dans la vraie vie, enfin dans celle où je dois partir travailler), et qu’on doit abandonner Arthur pour d’autres tâches, c’est comme si on ne quittait jamais le jeu. Le tram se transforme en calèche et on jauge son voisin de métro pour savoir s’il va nous braquer avant la prochaine station. En réunion de travail, c’est comme si on planifiait notre prochain casse et j’appelle mon chef régulièrement Dutch… allez savoir pourquoi, il me regarde bizarrement.
Bref, Red Dead Redemption 2 est un jeu à monde ouvert enivrant, immersif comme jamais et qu’il est très difficile d’abandonner.
Petit résumé des épisodes précédents, nous incarnons Arthur Morgan dans ce qui est une préquelle du premier jeu. Nous faisons partie du gang de Dutch, une bande de hors-la-loi qui cherche la richesse dans un Ouest Américain encore très primitif mais qui, petit à petit, découvre la civilisation moderne. Suite à un casse qui a mal tourné, cette fine équipe se retrouve condamnée à fuir les autorités et les chasseurs de primes. Le gang de Dutch ne va pas bien et il faudra tout le talent de Morgan pour le redresser.
Bien entendu, Rockstar oblige, le scénario principal est écrit d’une main de maître avec des personnages tantôt caricaturaux, tantôt sensibles, tantôt complètement dingues. Morgan, qui n’est pourtant pas un symbole de stabilité émotionnelle, apparaît presque comme un personnage « normal », un véritable hors-la-loi sans pitié, ce qui ne l’empêche pas d’être tiraillé par son sens de l’honneur. Sachez-le, si vous croisez sa route, il n’hésitera quand même pas à appuyer sur la gâchette.
Un très ingénieux système de réputation nous permet d’ailleurs de nous façonner notre petit Morgan sur mesure. Agissez en hors-la-loi au grand cœur en protégeant la veuve et l’orphelin et votre légende retiendra votre clémence et votre sens de l’honneur. Agissez en immonde meurtrier tirant sur tout ce qui bouge et détroussant pauvres comme riches et alors vous serez rapidement le hors-la-loi le plus détesté de l’Ouest. En plus de vous poser quelques problèmes comme le fait que vous ne puissiez plus mettre un pied dans une ville sans créer la panique, vous vous retrouverez rapidement poursuivi par une horde de shérifs et surtout de chasseurs de primes. Je vous l’avoue, j’ai un sens moral assez élevé et j’ai donc plutôt suivi la première solution même si j’admets que de temps à autres, une petite tuerie de masse ne fait de mal à personne (bon, si après ça, je ne suis pas fiché comme un potentiel tireur fou, je ne comprends plus).
Red Dead Redemption 2 parait à première vue assez proche dans sa représentation de l’Ouest Américain de ce que le premier jeu nous proposait… et c’est un peu le cas sauf que cette fois, nous passons du cow-boy solitaire qu’était Johan Marston (qu’on retrouve rapidement dans cette préquelle) à un cow-boy qui a une mission bien précise : sortir son gang de la mouise dans laquelle il s’est fourré et liquider les gangs adverses. L’expérience de groupe est donc beaucoup plus importante dans cette suite et on s’attache très vite à certains membres du gang particulièrement bien écrits soit dans leur folie, soit dans leur réalisme terrifiant. Il est parfois difficile d’imaginer que le monde d’Arthur ne date que d’un peu plus d’un siècle.
Un gameplay repensé mais toujours aussi unique
Du côté du gameplay, on retrouve tous les concepts chers à Rockstar avec un mélange de course poursuite à cheval, de gunfights nerveux (encore plus avec le retour du mode Dead Eye), de rixes encore plus violentes qu’avant mais aussi un aspect exploration bien mis en avant aussi bien dans le cadre des missions que dans le cadre des nombreux objets à collectionner. Et je ne vous parle même pas des cartes aux trésors et autres énigmes pas toujours évidentes au premier abord.
Les événement aléatoires ont aussi gagné en profondeur et en variété. Lors de nos longues balades à cheval entre deux points de missions, on pourra se faire attaquer par des gangs adverses, des bandits de grand chemin ou au contraire assister une victime à la merci de vauriens sans honneur. C’est même souvent dans ces événements aléatoires ou dans les petites missions secondaires que l’on découvrira les passages les plus drôles du jeu.
Dans Red Dead Redemption 2, Rockstar a repensé partiellement son système de jauges puisque 3 « barres » (en fait des cercles) de vie, d’endurance et de Dead Eye sont disponibles. Comme toujours, si notre jauge de vie flirte avec le néant, l’écran passe au rouge et on risque bien de faire un tour par les pompes funèbres locales. De même pour l’endurance quand on sprinte trop longtemps ou avec la jauge de Dead Eye si on utilise un peu trop ce système de ralentissement du temps qui permet d’aligner les cibles comme dans un champ de foire.
A ce système de jauge somme toute classique s’additionne un système de noyaux, à savoir que chaque jauge remontera plus ou moins rapidement en fonction de l’état du noyau correspondant. Par exemple, si votre noyau de santé est fortement réduit (en ne dormant pas ou en ne mangeant pas), votre vie remontera beaucoup moins vite. Il faudra alors consommer différents produits (steaks, boites de conserve, médicaments locaux) pour remettre votre noyau en état et ainsi poursuivre votre aventure sereinement.
Mais ce n’est pas tout, votre cheval lui aussi dispose de ses propres jauges et noyaux. Faites donc attention à prendre soin de lui, à lui offrir un coup de brosse de temps en temps ou une bonne carotte. Non seulement, vous le remettrez en forme mais vous améliorerez au passage le lien émotionnel qui unit le cheval à son cow-boy. Il se sentira d’autant plus concerné quand vous serez pris au milieu d’une fusillade… mais l’inverse est vrai aussi. On a beau pouvoir mettre nos chevaux à l’étable pour les récupérer plus tard, on a vite son petit chouchou, celui qui nous a tapé dans l’œil dès la première seconde et qu’on chouchoute tout au long de notre aventure. Autant vous prévenir, voir son cheval favori mourir s’avère être une véritable expérience traumatique.
Pour rester sur le sujet de vos meilleurs alliés dans la bataille, vos chevaux, ceux-ci sont incroyablement bien modélisés. Depuis le fier destrier puissant, lourd, endurant mais peu maniable à la fine monture, rapide et agile, les différentes races de chevaux n’ont jamais été aussi bien implémentées dans un jeu vidéo. Chaque race sort du lot et modifie véritablement notre manière de jouer. Bien plus qu’un simple moyen de transport, notre cheval devient véritablement notre meilleur ami dans Red Dead Redemption 2.
Un benchmark visuel
Visuellement, le résultat est absolument grandiose. La variété des décors est presque infinie depuis les grandes plaines vertes aux déserts arides en passant par les montagnes enneigées. Mais c’est surtout la transition entre ces différents environnements qui impressionne. Au tout début du jeu (histoire d’éviter de vous spoiler), on quitte les montagnes enneigées pour revenir vers les plaines et la transition se fait de manière quasi naturelle. Doucement, la neige s’arrête de tomber, petit à petit le vert refait son apparition, même la lueur du soleil semble accueillante. Même impression lorsque l’on se retrouve coincé au milieu d’un orage : le ciel s’obscurcit, la foudre se fait entendre, les éclairs zèbrent le ciel et on a presque tendance à chercher un abri pour laisser la tempête derrière nous.
Difficile d’imaginer que ce jeu soit un gigantesque monde ouvert sans temps de chargement tant la distance de vue et la qualité visuelle est élevée. Bien entendu, on n’atteint pas encore la qualité de jeux se déroulant de manière plus linéaire mais l’expérience reste un vrai bonheur pour les yeux.
Conclusion : Mais alors, tout est parfait dans Red Dead Redemption 2 ?
En fait, presque… Le monde ouvert est la grande force du jeu, sa cohérence n’est jamais mise en défaut et les activités proposées pourront nous occuper pendant une centaine d’heures facilement… mais surtout, ce monde est vivant, les personnages vaquent à leurs activités, nous saluent quand on les croisent, nous provoquent s’il n’aiment pas notre tête mais ne restent jamais indifférents. Nous faisons partie d’un véritable monde vivant que nous influençons par nos activités mais qu’on pourrait très bien imaginer vivre sa vie sans nous.
Le parallèle avec une expérience digne de Westworld n’a jamais été aussi vrai !
Même constatation de qualité et de soucis du détail en ce qui concerne le scénario, le design des missions, les parties de chasse et la grande majorité des activités proposées.
Alors oui, Red Dead Redemption 2 est un jeu exceptionnel à bien des égards mais on sent quand même que la concurrence n’est pas restée inactive ces dernières années. Dans un genre différent, Assassin’s Creed Odyssey ou The Witcher 3 ont eux-aussi su élever leur qualité pour venir titiller le roi Rockstar dans ce qu’il sait le mieux faire : des mondes ouverts qui font voyager notre imagination.
Finalement, il ne manque peut-être à Rockstar que de nous proposer un nouveau cadre un peu différent de GTA ou de Red Dead pour une fois de plus nous amener au 7ème ciel vidéoludique.
Mais ceci dit, n’hésitez pas une seule seconde si vous êtes fans de monde ouvert et d’aventures, Red Dead Redemption 2 vous offre le top du top et une durée de vie incroyablement longue.
Ma Note : 9,5/10
Red Dead Redemption 2 est disponible dès ce vendredi sur PS4 et Xbox One.
4 commentaires sur “[Test] Red Dead Redemption 2, la nouvelle pépite d’or de Rockstar Games”