A notre époque où une bonne partie des jeux qui sortent sont des suites ou des remakes/reboots, lancer une nouvelle licence s’apparente à un véritable risque pour les développeurs mais apparaît comme une bouffée d’air frais pour les joueurs désireux de nouveautés. Guerrilla Games a décidé de prendre le pari et plutôt que de continuer à développer des Killzones à la chaîne, ils se sont lancés dans une toute nouvelle licence : Horizon Zero Dawn en est le résultat, un action RPG en monde ouvert qui nous permet d’incarner la charmante Aloy dans un monde post Apocalyptique.
Je dois dire que j’attends ce jeu depuis son annonce à l’E3 2015 et ma récente preview n’avait fait qu’accentuer cette attente. Or voilà, celle-ci a fini par s’achever : cela fait une semaine que j’ai la chance de jouer à Horizon et voici donc mon avis sur ce jeu très attendu…
Horizon Zero Dawn nous plonge dans un univers original, mêlant un environnement où la nature a repris ses droits, des machines à la technologie avancée qui semblent vivre en harmonie avec la nature et des hommes qui ont perdu leur place dominante et semblent ne rien savoir sur ces machines. La rencontre de ces trois éléments introduit des situations inédites mais aussi pose la question : comment en est-on arrivé là ?
Une héroïne qui marquera le jeu-vidéo.
Comme on peut s’en douter, l’histoire du jeu va permettre d’en apprendre plus sur cet aspect. On incarne Aloy, une héroïne au fort caractère que l’on apprend à connaître car on la découvre bébé et on la voit grandir : quelques chapitres se déroulent dans son enfance et à travers la magie d’un montage du type Rocky, elle évolue en une belle et forte jeune femme. Physiquement, grâce à son entraînement, elle peut combattre les machines toute seule, ce qui semble ne pas être le cas pour personne d’autre mais aussi mentalement : orpheline, elle passe son enfance en tant que paria, heureusement élevée par Rost, une figure paternelle, luis aussi banni de la tribu.
De plus, comme elle a grandi en marge de la société, elle ne se sent pas limitée par les tabous de sa tribu qui, par exemple, rejette toute forme de technologie. Ainsi Aloy acquiert dès son enfance un « Focus », un petit appareil qui lui permet de voir en réalité augmentée. Très pratique, ce mini ordinateur scanne les ennemis, dévoile leurs faiblesses, fait ressortir leurs empreintes, dévoile certains objets importants pour les quêtes, etc. Il devient donc vite indispensable même si certains préféreront en restreindre l’utilisation pour garder un maximum de challenge (ce n’est pas mon cas : j’ai tendance à pas mal scanner, ça doit être mon côté perfectionniste qui ne veut rien rater^^)
Il s’agit donc d’un personnage intéressant, en quête d’identité et déterminée à trouver les réponses à ses questions. Je ne veux pas trop en dire sur l’histoire pour ne pas spoiler mais, comme vous pouvez vous en doutez, à la suite d’une attaque à l’encontre de sa tribu, Aloy va partir en quête d’information sur sa mère, ce qui va l’amener à s’interroger sur ce qui a causé l’avènement des machines mais aussi va la mettre sur le chemin d’un culte qui corrompt les machines dans un but énigmatique. Bref, tout un programme.
Une narration efficace mais perfectible.
Lors de certains dialogues, on nous offre la possibilité de choisir la réaction d’Aloy. Cependant, ces choix restent peu nombreux et leurs répercussions ne se font pas énormément sentir. J‘aurais aimé avoir plus d’opportunités de le faire, surtout que certains dialogues permettaient vraiment ce genre de décisions. Par exemple, à un moment donné, un personnage nous demande de l’aide. Plutôt que de nous laisser répondre, le jeu décide à notre place de dire non pour quand même finalement nous donner la quête. De un, je ne comprends pas la réaction d’Aloy de dire non à cette personne car dans toutes les autres quêtes elle aide toujours tout le monde, cela ne colle donc pas à son caractère et de deux, cela aurait présenté un beau choix qui aurait pu alors influencer notre relation avec ce personnage. Bref, le côté RPG aurait pu être un petit peu plus exploité que cela ne m’aurait pas déplu^^
J’aurais également apprécié que les personnages secondaires soient un peu plus développés. Ici, on sent que l’attention se porte sur Aloy et il manque un petit quelque chose aux autres personnages qui semblent plus s’apparenter à des rencontres qu’autres choses. Cela a du sens vu qu’Aloy parcourt le monde, mais c’est un peu dommage. L’histoire et les personnages secondaires restent donc assez classiques.
La qualité de son univers parvient à transcender Horizon Zero Dawn.
Personnellement, je suis tombée sous le charme de ce monde post apocalyptique qui marie nature luxuriante et éléments technologiques. Avancer en pleine forêt pour soudain tomber sur un vestige de notre civilisation recouvert de plantes fait mouche : on se laisse séduire et on se demande si certains lieux s’inspirent de villes actuelles. Après tout, la carte du monde, relativement grande, fait découvrir plusieurs régions à la géographie différente. On arpente ainsi des forêts, des plaines, des déserts, des montagnes enneigées… Un paysage m’a par exemple très sérieusement fait penser au grand canyon.
Lorsqu’on arpente ces décors, on se laisse émerveiller surtout quand soudain on remarque des machines qui remplacent harmonieusement les animaux d’autrefois. Celles-ci font partie intégrante du décor et se fondent dans la nature, se comportant souvent comme les animaux qu’elles représentent : par exemple, les « snapmaws », sorte de crocodiles, passent leur vie dans l’eau ou sur les rivages à prendre le soleil sans trop bouger ou à s’ébrouer. La présence de ces machines semble naturelle mais force à la circonspection : la plupart s’avèrent hostiles et s’arrêter pour admirer le paysage n’est pas toujours conseillé, surtout que notre aventure nous fait souvent passer au milieu de machines au niveau bien supérieur au nôtre. Prudence est donc de mise !
Un gameplay plus orienté action que RPG très réussi.
Heureusement, Aloy sait manier la lance et l’arc avec adresse pour affronter ses ennemis, que ce soit des machines ou des hommes. La prise en main d’Aloy est excellente. Elle se manie facilement et fait preuve d’adresse : Aloy court, saute, escalade, esquive, se cache dans les herbes, hacke les machines, pose des pièges et combat. Bref elle dispose d’un panel de mouvements assez impressionnants qui permet d’établir différentes stratégies suivant sa façon de jouer. Cependant, il faut bien reconnaître que l’approche furtive, en tout cas au début, est vivement encouragée. Les machines disposent d’une très grande force comparé à nous et une approche frontale pourra vite se révéler fatale.
Alors qu’en s’approchant furtivement, grâce au focus, on peut déterminer la faiblesse d’une machine et ainsi établir un plan d’action efficace. Par exemple, se déplacer dans les buissons et attirer un maximum de petits ennemis pour les éliminer furtivement et ne garder que le boss pour la fin, en n’oubliant pas de poser quelques pièges au passage. De même, il est rapidement possible de hacker une machine pour qu’elle nous aide, ce qui s’avère vite utile.
Enfin, en plus de son arc et sa lance, Aloy dispose de nombreuses armes différentes ainsi que de munitions aux propriétés diverses et variées. Déjà, plusieurs arcs sont disponibles avec des munitions différentes, ensuite on dispose d’autres armes comme le « tripcaster » qui permet de tendre une corde électrifiée pour « étourdir » les machines, ou le « ropecaster » qui envoie des cordes pour immobiliser un ennemi, ou encore le « rattler » qui tire vite mais à courte portée… Chaque arme possède ses propres munitions qui sont souvent associées à un élément spécifique (corruption, feu, glace…) qu’il faudra utiliser à bon escient suivant la faiblesse des machines auxquelles on fait face.
Ces munitions et pièges devront être craftées par Aloy, et ce parfois même pendant un combat, grâce aux différentes ressources récoltées soit dans la nature (plantes, bois, viandes…) soit sur les machines dont les différentes parties servent au crafting ou au commerce. Enfin, on peut développer Aloy grâce à un arbre de Compétences divisé en trois parties : « Prowler » (portée sur la furtivité), « Brave » (favorisant plus l’attaque) et enfin « Forager » (visant plus la récolte et le crafting).
On voit donc que de multiples possibilités s’offrent à nous pour customiser Aloy et son propre style de combat, ce qui s’avère vite nécessaire car les affrontements avec les machines ne sont pas toujours faciles, surtout que le jeu ne propose pas de système de lock. Arriver à utiliser les bonnes armes et munitions au bon moment devient donc vite essentiel : on ne peut pas se reposer sur une arme fétiche.
Le hacking des machines peut aussi s’avérer très utile. Ainsi, en hackant les « striders », on peut les monter et ainsi voyager plus rapidement. Les « Longnecks », ces grandes machines ressemblant à des brontosaures (ou des girafes), vont révéler des éléments de la carte une fois qu’on aura réussi à les escalader. Les « watchers » se battront à nos côtés, etc.
Enfin, graphiquement, le jeu n’a rien à envier à un Uncharted 4, surtout lorsqu’on prend en compte le fait que c’est un monde ouvert. Les décors sont magnifiques et les effets de lumières simplement sublimes, encore plus sur la PS4 Pro sur laquelle j’ai réalisé ce test. Le cycle jour/nuit permet de découvrir les environnements sous différents aspects et lorsqu’il pleut cela influence vraiment le gameplay : une fois il s’est mis à pleuvoir et mon champ de vision a drôlement diminué alors même que j’étais en train d’attaquer un camp plein de bandits ! Bref, les développeurs de Guerrilla Games peuvent être fiers ! A noter qu’un patch Day One est prévu et devrait corriger les quelques bugs visuels mineurs constatés pendant mon test.
Conclusion
Guerrilla Games a tenté le pari de se lancer dans une nouvelle licence qui n’était ni un reboot, ni une suite et ils ont admirablement réussi.
Horizon Zero Dawn s’avère être un des meilleurs Action RPG en monde ouvert de ces dernières années : graphiquement magnifique, son héroïne sublime nous fait voyager dans un univers original. De plus, avec une prise en main agréable et des combats assez stratégiques, le gameplay séduit rapidement. Bref, on a envie de continuer à jouer pour en profiter et pour découvrir ce monde intriguant et visuellement splendide.
J’aurais quand même apprécié une narration un peu plus rythmée et plus d’aspects pour soutenir la partie RPG, mais cela reste des détails : j’espère sincèrement voir cette licence nous donner plein de bébés sous formes de suites.
Ma note : 8,5/10
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