Tandis que Codemasters se perd de plus en plus dans la facilité avec sa licence F1 2015, les mêmes développeurs reviennent à leurs premiers amours : le rallye. Avec Dirt Rally, disponible exclusivement sur PC en Early Access, Codemasters renoue avec le rallye difficile et exigeant et qu’est-ce que cela fait du bien…
A l’époque de la série Dirt, je ne cessais de dire que Codemasters devait se débarrasser de son emballage américain à 3 dollars et retourner à son amour authentique : la simulation de rallye. Il faut dire que les WRC sous licence officielle des italiens de Milestone nous faisaient amèrement regretter la bonne époque des Colin McRae Rally.
Et puis, ils l’ont fait. Discrètement, certes, en se demandant si ça allait intéresser quelqu’un mais ils l’ont fait. Un Dirt Rally en version PC uniquement et en early access, histoire de tester leur produit auprès des fondus de graviers et de poussières.
J’ai ainsi pu découvrir un jeu encore en développement mais déjà diablement passionnant. Seule une poignée de rallyes sont déjà disponibles mais entre la poussière grecque, la boue galloise, le verglas monégasque et l’asphalte glissant germanique, je suis passé par toutes les sensations possibles.
D’autant plus que le jeu nous fait démarrer avec un budget minimum, à peine de quoi s’acheter une voiture des années 60 comme l’iconique Mini. On découvre alors une voiture incroyablement difficile à piloter et dont les suspensions nous font sentir la moindre bosse sur la route. On en aurait presque mal au dos.
Avant de parler du pilotage en lui-même, j’insiste sur le nombre assez élevé d’aides que l’on peut activer/désactiver. Il y a les aides « mécaniques » comme l’ABS ou le contrôle de trajectoire mais aussi des aides « d’environnement ». On peut ainsi démarrer une spéciale au frein à main sur le starter (et gare au faux départ) ou enlever totalement les aides visuelles (rappel des prochains virages, mini-map, vitesse, etc). Dans ce cas, on est donc seul avec son co-pilote, son petit accent et une route piégeuse à souhait. Et je peux vous dire que cela demande une concentration de chaque instant.
Le pilotage est un exemple de réalisme.
Avec toutes les aides activées, notre bolide se contrôle aisément mais il faut quand même vraiment le piloter pour taper un chrono. Sans aide au pilotage, il faut un vrai temps d’adaptation pour se rappeler qu’une voiture de Rallye, c’est vraiment difficile à contrôler. Toutes ces années passées sur des jeux imprécis et souvent trop orientés Arcade ont lobotomisé notre esprit de pilote.
Si la découverte de l’asphalte est encore assez aisée, je garde toujours des gouttes de sueur après mon premier périple grec et ses routes défoncées avec ses glissades permanentes. Et que dire de Monte Carlo et de son verglas ? Le pilotage est exigeant mais aussi incroyablement satisfaisant. Quand vous réussissez un bon chrono après 10 minutes de souffrance sur des routes imprévisibles, vous vous sentez juste heureux. Un sentiment que je n’avais plus connu dans un jeu de rallye depuis pas mal de temps.
Dirt Rally ne s’arrête d’ailleurs pas là. Il introduit également un aspect de gestion d’équipe puisque selon notre budget, nous devrons sélectionner des mécaniciens plus ou moins compétents afin de réparer au plus vite notre bolide. Cette partie du gameplay est encore un peu embryonnaire mais elle pourrait plaire aux plus gestionnaires des pilotes en herbe.
Finalement, peu de défauts viennent influencer négativement ce premier essai. Je retiendrai surtout la gestion un peu extrême des bords de piste. Clairement, couper une corde est trop souvent un jeu dangereux car soit vous trouverez un gros rocher devant votre nez, soit vous passerez au-dessus d’un rebord qui bloquera à tout jamais votre voiture. Quand je vous dis que dans Dirt Rally, on n’a pas droit à l’erreur.
Conclusion
Je termine ce premier tour d’horizon de l’Early Access de Dirt Rally d’une manière très simple. Voilà probablement le jeu que tous les fans de rallye attendaient depuis de nombreuses années.
Particulièrement beau, proposant une gestion intelligente de la lumière ou de la météo, Dirt Rally nous offre surtout le plus beau moteur de simulation de Rallye depuis très longtemps. Piloter notre bolide ne sera pas donné à tout le monde et demandera un véritable investissement mais quelle satisfaction à l’arrivée !
Il ne reste plus qu’à espérer que Codemasters proposera un contenu à la hauteur d’ici à la sortie officielle du titre prévue en fin d’année pour espérer redécouvrir la beauté du Rallye en jeu-vidéo.
Pour le moment je decroche pas de The Crew. on verra fin d’annee.