Un ovni de plus en provenance du Japon avec Akiba’s Trip : Undead and Undressed. Un jeu qui tente le mélange osé entre la passion des Otakus pour Akihabara, le fan service gratuit et une sombre histoire de vampires. Un mélange détonnant qui donne naissance à un jeu plutôt surprenant. Mais est-ce suffisant pour nous faire plonger dans ce quartier mythique ?
Akihabara est un quartier unique à plus d’un titre. Comme vous le savez, Aelya et moi sommes partis au Japon 1 mois pour notre voyage de noces il y a maintenant quelques années. Nous avions conclu notre visite par une semaine à Tokyo et croyez-moi, dès que nous avons mis les pieds à Akihabara, impossible de déloger Aelya des magasins de figurines. C’est d’ailleurs au cours de ce voyage que sa passion pour les figurines est née. Je vous laisse imaginer la tête de nos bagages…
Et même si Akihabara perd depuis quelques années un peu de son aura de temple de la geekitude et de refuge de l’otaku (la faute à un marché du X japonais un peu trop présent), ce quartier reste quand même la référence mondiale pour tous les geeks de notre espèce.
Une reproduction presque parfaite d’Akihabara.
Bref, vous l’aurez compris, Akihabara, on connait. Nous sommes donc bien placés pour admirer la reproduction presque mimétique de ce légendaire quartier dans Akiba’s Trip. Évidemment, il faut faire un peu abstraction du manque de trafic et d’une distance de vue famélique mais quand on connait la structure du quartier dans la vie réelle, il ne faut quasiment plus utiliser la carte disponible en jeu pour se rendre d’un endroit à l’autre, tellement toutes les références du genre (Yodobashi, Sega, Taito) sont bien présentes. Mieux encore, mêmes les petite ruelles aux alentours sont modélisées à la perfection avec les vraies enseignes des magasins.
Si le mimétisme est donc total, le plaisir de se balader est quand même sérieusement mis à mal par une technique juste calamiteuse. En marchant dans la ville, il faut compter sur un écran de chargement tous les 30 pas et si on s’extasie à raison sur la présence des enseignes bien connues, c’est surtout pour oublier les textures indécentes même pour de la PS3, une caméra qui part cueillir des fraises à intervalles réguliers ou encore des intérieurs quasiment tous non-visitables.
Un scénario qui n’a pas peur du ridicule.
Le scénario d’Akiba’s Trip est pour le moins original. En tant que bon Otaku, notre héros était en route pour son magasin de figurines favori quand il se fait enlever par de sombres méchants, bien décidés à le transformer en « dévoreur » d’Otaku. Heureusement, Shizuku le sauve mais blessé, elle est obligée de lui faire boire son sang et le transformer en une sorte de vampire pour lui sauver la vie. Nous voici donc devenu un vampire, défenseur des otakus, et notre mission sera de protéger le quartier des méchants vampires qui enlèvent les otakus et les sucent de leur enthousiasme vital. Si, si, je vous jure que je n’invente rien…
C’est donc un scénario complètement tiré par les cheveux et même si on a parfois envie de pleurer, le ridicule du scénario donne presque de l’intérêt à l’histoire. En fait, comme souvent, dans ce genre de production, plus que l’histoire principale, ce sont surtout les interactions entre les héros qui se montrent intéressantes à suivre.
Un bon Visual Novel gâché par des combats impraticables.
Le jeu montre ainsi un côté Visual Novel assez sympathique à condition d’apprécier les bleuettes du type manga. Pouvoir partir en mission avec le personnage de notre choix permet également de faire avancer l’histoire et de débloquer des amourettes avec nos partenaires favoris. Même si les scènes de dialogues paraissent parfois un peu longues pour un jeu d’action, la partie Visual Novel de ce jeu est finalement assez plaisante à suivre.
Car pour l’action, c’est un peu moins positif. Une mission typique consiste à se rendre dans un magasin donné où l’on se fait agresser par des sbires des méchants. Mais en tant que vampires, nous sommes tous sensibles au soleil. Les combats se résument donc à affaiblir les vêtements de nos ennemis (tout en protégeant les nôtres) afin de pouvoir les arracher via un QTE de haute volée. Alors, oui, l’idée est saugrenue mais il faut avouer que le fan service marche bien et que, pendant les premiers combats, on s’amuse beaucoup à déshabiller nos ennemis. Il est même probable que notre enthousiasme serait resté un peu plus longtemps si le système de combat ne montrait pas tellement de faiblesses.
Ainsi, le contre et l’esquive sont d’une lenteur affolante rendant leur utilisation irritante. On se retrouve donc à basher les boutons pour affaiblir nos différents adversaires tout en tournant en rond pour éviter leurs attaques. Tout ceci avec une caméra qui n’en fait qu’à sa tête et un système de lock qui semble jouer à un autre jeu. Bref, les combats sont énervants, difficiles et vite répétitifs.
Conclusion
Akiba’s Trip est un jeu que l’on aimerait apprécier. Sa reproduction quasi mimétique d’Akihabara est un vrai bonheur. De même, son côté Visual Novel peut avoir son charme, particulièrement auprès des amateurs d’histoires tordues et d’amourettes Mangas. Mais ces quelques moments réussis sont perdus au milieu de problèmes techniques difficilement justifiables en 2014 et d’un système de combat original mais lourdingue et peu maniable. Dommage, pour visiter Akihabara, la meilleure solution reste toujours de se payer le voyage sur place.
Ma Note : 6/10
Akiba’s Trip : Undead and Undressed est disponible sur PS3 et PS Vita (et bientôt sur PS4).