Quantic, la vision masculine
Un gamer précoce
Du haut de ma bonne trentaine et autant que je m’en souvienne, j’ai toujours été geek même à une époque maintenant révolue où ce terme n’était ni cool, ni galvaudé au premier acheteur de smartphone à la pomme.
Dès ma plus tendre enfance, mon grand-père devait cacher sa calculatrice pour éviter que je me jette dessus… C’était le début d’une grande passion avec les chiffres d’abord, qui m’a amenée à faire des études en sciences physiques, avec le High-Tech ensuite et avec les jeux-vidéos en particulier.
Ma première console « digne de ce nom » fut l’antique Videopac de Philips. Premier contact avec Pacman et d’autres grands classiques de l’écran 128 pixels qui abîmait les écrans et les yeux (si, si) quand on y jouait trop longtemps.
Enfin, c’est ce qu’on me disait en m’obligeant à lâcher le joystick.
Ensuite, la rencontre avec les game&watch fut fatale à mes années primaires. Nintendo me tenait à sa merci mais pourtant, c’est Sega qui me fit plonger définitivement. D’abord avec la Master System 8 bits mais surtout avec la fabuleuse Mega Drive 16 bits… J’ai même été un des rares pigeons à acheter l’appareil ultime, le Mega-cd. J’étais devenu un Ségamaniaque !
Un gamer pour la vie
Et ensuite, le coup de massue, la rencontre fortuite au détour d’un auditoire de l’université avec le jeu PC.
Le cd-rom n’existait pas encore, je n’avais même pas de carte son sur mon pc et le DOS régnait en maître sur le jeu pc. A cette époque, le premier jeu consistait à réussir à lancer le soft acquis avec amour à coup d’autoexec.bat et de config.sys.
Civilization, Sim City, Theme Park, UFO, Dungeon Keeper, Warcraft ont bercé mes premières années de gamer adulte rapidement suivi par les éternels classiques que sont Tomb Raider, Deus Ex, Duke Nukem 3D, Diablo et tant d’autres qui m’ont marqué à jamais.
Et peu après, la révolution, l’apparition d’internet et quelques années plus tard du MMO qui reste celui qui m’a le plus marqué : Ultima Online.
A l’époque, tout se faisait encore avec un modem 28.8 Kbps et un payement à la minute de connexion. Autant dire que l’on optimisait ses sessions de jeu à la microseconde.
Pendant ce temps là, les consoles se succédaient sans m’attirer particulièrement… J’ai même raté l’excellente PS2 et la mythique Dreamcast.
Tandis qu’en bon « no life » je passais d’un MMO à l’autre, au détour d’un mmo peu connu : City of Heroes, j’ai croisé une charmante super-héroïne. Comme je jouais moi-même une fille dans le jeu (parce que bon, tant qu’à passer 40 heures/semaine avec un avatar autant qu’il soit agréable à regarder), je restais persuadé de longs mois durant que cette séduisante héroïne ne pouvait qu’être un vieux camionneur frustré jusqu’à ce que TS ne vienne me crier mon erreur dans mes oreilles.
Notre guilde se déplaçant sur un World of Warcraft naissant (et :Troll Alert: encore jouable), les emotes nous permirent littéralement de faire connaissance jusqu’à ce premier rendez-vous parisien (et oui, il lui faut bien un défaut, elle est française) qui allait tout faire basculer.
De gamer solitaire, je suis devenu un gamer en couple.
Il était une fois un gamer et une gameuse…
Aelya, puisque c’est bien d’elle qu’on parle, m’a vite démontrée sa geeketerie avancée
Même si elle cache bien son jeu derrière des arguments tout ce qu’il y a de féminin du genre : « C’est mon papa qui m’installe mes jeux », ou encore « Moi, j’y comprends rien, mon papa fait tout ». Ne lui faites pas confiance, elle a tout compris dès le début et elle ne fait qu’endormir votre méfiance afin de mieux vous démontrer sa supériorité dans Starcraft ou vous balancer un bonus pourri dans Mario Kart… pour vous prendre un tour.
– Otaku dans l’âme.
Ses achats mensuels de mangas, d’anime et de figurines pourrait facilement combler le déficit public du Burundi.
Devant de tels arguments, peu de choix se présentaient à un geek de mon espèce, si ce n’est de l’épouser.
Ces dernières années, le jeu pc est resté mon occupation principale bien que la proportion des MMO dans mon temps de jeu a bien diminué… Mais la découverte des nouvelles consoles HD (et surtout la PS3) a ravivé ma flamme de consoleux. Je partage donc mon temps de gamers entre les jeux d’hommes, les vrais, donc les jeux PC, les jeux de console HD (à lire avec le plus de condescendance possible) mais qui sont quand même vachement bien sur un écran 46 pouces affalé dans le canapé et une touuuuuuuuuute petite partie aux jeux Wii pour lesquels mon excitation de gamer est retombée aussi vite qu’un soufflé.
Quant aux portables, même si j’ai craqué pour chacune d’entre elle, je n’ai pas encore trouvé la console qui me fera lâcher la souris ou le pad. Mais elles constituent un excellent paliatif quand je suis loin du salon…